Assise derrière un pupitre, stylo en main à enchaîner quelques autographes, Angelina Lanza savourait l'instant : « C'est rare pour nous, on n'a pas souvent l'occasion de partager du temps avec le public. J'espère que ça va leur donner envie de nous connaître et de venir nous voir. » Comme la Lyonnaise, spécialiste du 100 m, 200 m et du saut en hauteur, de nombreux athlètes, membres de l'équipe de France de para-athlétisme, s'étaient donné rendez-vous place de la République, mercredi à Paris, à 100 jours du lancement des Mondiaux de para-athlétisme (du 8 au 17 juillet au stade Charléty).
Initiation à la course en fauteuil ou avec un guide, sur une mini-piste d'athlé à six couloirs spécialement montée pour l'occasion, lancer de poids, essai de prothèses de course, parcours en fauteuil roulant, terrain de basket fauteuil ou encore apprentissage de la boccia (pétanque en fauteuil) : de nombreux stands étaient présents pour l'occasion afin de sensibiliser le grand public à l'athlétisme handisport et au parasport dans son ensemble. « L'idée forte c'est l'idée d'acculturer le grand public, explique Adrien Balduzzi, directeur du comité d'organisation des Mondiaux. On sait que le premier critère pour venir au stade c'est de mieux comprendre ce qu'il va se passer : on vous explique ce que c'est, vous allez tester vous-même et demain vous pourrez encourager les athlètes au stade Charléty. »
« Quand je vais m'entraîner, je vais y penser et me dire ok là tu ne fais pas ça pour rien, il y aura du monde »
Avant de repartir à Tourcoing, pour s'entraîner le soir même, le sprinteur Dimitri Jozwicki a pu partager sa passion avec les nombreux curieux et quelques passionnés : « C'est super galvanisant, ça prend de l'énergie physique, un peu mentale mais ça booste quand même. Quand je vais m'entraîner ce (mercredi) soir je vais y penser et me dire ok là tu ne fais pas ça pour rien, il y aura du monde. »
Les journalistes de la chaîne L'Équipe se sont aussi essayés aux fauteuils. (D. Echelard)
Un peu plus loin, sur le stand EDF, Sofyane Mehiaoui, cadre de l'équipe de France de basket à donner tout ce qu'il a pu. Casque de réalité virtuellle sur la tête, sur un fauteuil de course, relié à une console, il a tenté de se mesurer virtuellement à Pierre Fairbanck et ses 15 secondes 9 au 100 m. Sans succès. Alors il est retourné sur son terrain de prédilection pour sensibiliser les nombreux jeunes élèves venus pour l'occasion : « C'est par eux que le regard sur le handicap va changer. »
800 000 euros investis à Charléty
Un peu plus tôt dans la matinée, lors d'une conférence de presse à quelques mètres de là, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès du ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, a insisté sur le défi d'accueillir plus de 1 700 athlètes, comme une répétition avant les Jeux Paralympiques. Pierre Rabadan, adjoint aux Sports de la ville de Paris, a lui précisé, que 800 000 euros avaient été investis à Charléty pour que la compétition se passe dans les meilleures conditions. « Le rythme va commencer à s'intensifier, on est prêts à tout donner pour que ce soit un véritable coup de foudre entre les spectateurs, les sportifs et les bénévoles, a déclaré Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération française handisport et présidente du comité d'organisation des Mondiaux d'athlétisme paralympique.
Alors que le groupe l'Équipe a annoncé une couverture médiatique de grande envergure avec 30 heures de direct, et une large couverture dans le journal et sur le numérique, Adrien Balduzzi a rappelé que 300 000 billets étaient en vente et que l'objectif était de battre le record de 100 000, établi lors des Mondiaux 2017 à Londres.
« Je n'ai jamais vécu cela, a reconnu Trésor Makunda, capitaine de l'équipe de France. Il y a dix ans on se serait battus pour avoir des médias et autant de monde. Maintenant à nous de jouer pour que les gens tombent amoureux de nos perfs. »
publié le 30 mars 2023 à 21h12
