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[Parole de ministre] « Pas d'effort en plus sur les prélèvements d'eau agricoles »

Au lendemain de la présentation du plan eau par Emmanuel Macron, Marc Fesneau a confirmé lors d’une conférence de presse organisée le 31 mars 2023 au ministère de la Transition écologique, qu’aucun effort supplémentaire n’est demandé aux agriculteurs en matière de prélèvement net de l’eau. Avec toutefois quelques nuances subtiles.

Stabiliser les ressources

« L’agriculture a besoin de faire œuvre de sobriété, a-t-il ainsi déclaré. Comme tout le monde, le prélèvement brut doit aussi faire partie de la trajectoire des - 10 % [à l’horizon 2030]. Mais cela veut dire en revanche, qu’en termes de prélèvement net, on a besoin de pouvoir stabiliser les ressources pour s’assurer que l’agriculture aura l’eau dont elle a besoin. »

Et de compléter : « il va falloir aussi faire une distinction d’un point de vue géographique : il y a des endroits où on n’avait pas besoin d’irrigation qui peuvent être appelés à en avoir besoin, et des endroits où de toute façon, la pression sur l’eau va être tellement forte qu’il va falloir faire plus encore œuvre de sobriété. »

© Isabelle Escoffier - Marc Fesneau (à la tribune) a participé à la conférence de presse sur le plan eau le 31 mars 2023 auprès de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique, Bérengère Couillard, secrétaire d'Etat à l'Ecologie (à la droite de Christophe Béchu)et Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée au ministère de la Santé

Pour atteindre cette volonté de sobriété et en même temps préserver ce dont on a besoin pour l’agriculture, il convient selon lui d’œuvrer dans plusieurs directions :

1. Systèmes plus économes en eau

"À quantité d’eau constante apportée à la plante, l’objectif est d’en utiliser moins, c’est-à-dire de réduire les prélèvements qui sont faits au regard de l’eau qui arrive à la plante en matière d’irrigation » a souligné le ministère de l’Agriculture le 31 mars lors d’un point avec la presse sur le plan eau et ses implications pour l’agriculture. Autrement dit : si vous prélevez un peu moins mais que vous avez un système plus rentable, plus productif en eau, vous réduisez la consommation d’eau à l’hectare. « Il faut arriver à encourager les trajectoires là, insiste Marc Fesneau qui cite l’exemple du système de goutte à goutte en agriculture. 30 millions d’euros supplémentaires seront alloués à cet objectif d’irrigation plus économe, dans le cadre du surcroît de subventions allouées aux Agences de l’eau, à partir de 2024.

2. Pratiques plus efficientes en eau

"Il y a un certain nombre de dispositions en agroécologie qui doit permettre à l’agriculture de faire face à ces difficultés », soutient Marc Fesneau. Et de citer l’amélioration du stockage de l’eau dans le sol, du réseau de haies, l’utilisation de variétés moins consommatrices d’eau…

3. Evolutions d’assolement

"Il y aura des endroits où cela sera plus difficile de faire telle ou telle culture avec le changement climatique, développe Marc Fesneau. On a donc besoin aussi de réfléchir avec le monde agricole quelle est la géographie de nos productions : certaines vont être plus simples à faire dans certains territoires que dans d’autres.

Trajectoire d’engagements

Au regard de toutes ces améliorations, il sera selon le ministre de l’Agriculture, possible de continuer à produire ce dont on a besoin, avec en même temps un prélèvement initial brut qui lui sera sobre. L’objectif est de « faire en sorte que les agriculteurs se mettent eux aussi dans la trajectoire des engagements », insiste Marc Fesneau. Tout en se posant la question sur ce qui doit être fait d’un point de vue qualitatif pour encourager les pratiques plus vertueuses, notamment autour des périmètres de captage.