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Pas de président élu au Liban à l’issue d’un premier tour de scrutin étalon

“Personne ne s’attendait à l’annonce du nom du successeur de Michel Aoun” à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle au Liban convoquée à la surprise générale pour ce jeudi 29 septembre au Parlement, écrit le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.

Ce premier tour de scrutin a confirmé que les différents camps politiques antagonistes composant l’hémicycle depuis les élections législatives de mai dernier – qui n’ont dégagé aucune majorité parlementaire claire – sont “condamnés à s’entendre” afin d’éviter un vide à la tête du pays, déjà enfoncé dans une crise économique sans précédent, le mandat du chef de l’État, Michel Aoun, arrivant à son terme le 31 octobre prochain.

Comme l’explique le journal francophone, deux conditions devaient être réunies pour qu’un candidat – issu de la communauté chrétienne maronite, comme le stipule la Constitution – soit élu président au premier tour de scrutin. Pour que la séance puisse être ouverte, deux tiers des députés – 86 sur les 128 que compte la Chambre – doivent être présents. Et pour qu’un candidat puisse être élu, il doit récolter ces 86 voix.

L’arme du défaut de quorum

Ce 29 septembre, le quorum a été atteint. Mais à l’issue du scrutin, aucun candidat ne l’a emporté. Les 63 députés affiliés au Hezbollah et à ses alliés, au pouvoir, ont voté blanc. Le camp soudé autour du puissant parti armé pro-iranien n’a toujours pas désigné son candidat à la magistrature suprême que briguent le gendre du chef de l’État, également chef du parti présidentiel, Gebran Bassil, et le baron du Nord chrétien, Sleiman Frangié.

Le camp adverse de l’opposition “souverainiste” (anti-Hezbollah), qui compte notamment les Forces libanaises chrétiennes de Samir Geagea, s’est, lui, tourné vers Michel Moawad, un autre baron chrétien du Liban-Nord, qui a remporté 36 suffrages.

Le camp des contestataires issus du soulèvement populaire contre le pouvoir d’octobre 2019, qui tient à faire entendre sa voix particulière d’opposant à l’ensemble de la classe politique traditionnelle, a donné 11 voix au philanthrope et homme d’affaires Salim Eddé.

Ces chiffres sont importants car, pour les tours suivants, un candidat n’a besoin que de la majorité absolue, à savoir 65 voix, pour être élu, mais le quorum reste fixé à 86 députés présents au moment du vote.

Ainsi, écrit L’Orient-Le Jour :

“Chaque camp a la possibilité de faire échec aux plans du camp adverse, tout simplement en sortant de l’hémicycle quand il le juge opportun.”

La communauté internationale, prête à venir en aide au Liban sous conditions, insiste sur l’importance de respecter les délais constitutionnels, alors que le pays connaît une crise profonde depuis trois ans et qu’un vide présidentiel constituerait le coup de grâce pour une économie et une société agonisantes.