France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Pause séries : « Station Eleven » interroge le devenir de Shakespeare et des comics après l’Apocalypse

Thomas Sotinel

Retour sur la belle adaptation du merveilleux roman d’Emily St. John Mandel, miroir inversé de « The Last of Us », et désormais accessible en France sur Universal + et Amazon Prime Video.

Temps de Lecture 3 min.

Article réservé aux abonnés

CHRONIQUE

Une harde de sangliers se répand dans les allées d’un bâtiment urbain envahi par la végétation. Les premiers plans de Station Eleven seraient ceux de n’importe quelle série postapocalyptique, n’était la nature de ce bâtiment : un théâtre, dont on devine encore les rangées de fauteuils, les balcons.

Ce que raconte Station Eleven, qu’il s’agisse du merveilleux roman d’Emily St. John Mandel (paru en France chez Rivages en 2016) ou de la série du même titre créée par Patrick Somerville, est généralement absent des récits qui imaginent l’au-delà de nos civilisations contemporaines : ce qu’il adviendra de l’art. Station Eleven devient ainsi le parfait complément (l’antidote, presque) de The Last of Us (2023), la série blockbuster d’Amazon Prime Video, qui représente cet après comme le triomphe de la seule barbarie.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Si cette chronique arrive maintenant c’est que, après avoir été cantonnée dans la programmation de la chaîne Syfy, réservée aux seuls abonnés de SFR, Station Eleven est désormais disponible sur la plate-forme Universal +, elle-même accessible via Prime Video, qui, justement, propose aussi The Last of Us, permettant une méditation comparative sur le sort de notre espèce.

Chacun des dix épisodes de Station Eleven évoque aussi bien la vie d’une poignée de personnages dans les années précédant l’irruption de l’épidémie de grippe mutante qui emporta la quasi-totalité de l’humanité (Patrick Somerville a collaboré à The Leftovers, de 2015 à 2017, qui mettait en scène l’évaporation de 2 % de la population mondiale, ici les proportions sont à peu près inversées) que le moment même de cette éruption et, enfin, la vie d’une compagnie théâtrale itinérante, vingt ans plus tard.

Des œuvres à transmettre et à préserver

Pas de zombies, pas de mutants, pas de vaccin salvateur ni d’arsenal décisif à découvrir, mais des œuvres qu’il faut transmettre et préserver. Juste après que l’on a vu les sangliers, le théâtre reprend vie, à Chicago, en 2020, au moment où un acteur vieillissant, Arthur Leander (Gael Garcia Bernal) prend le rôle de Lear, pour mourir d’un accident cardiaque, le soir de son triomphe attendu.

Vingt ans plus tard, on suit Kirsten (Matilda Lawler, puis Mackenzie Davis), une enfant actrice qui partageait la scène avec Arthur ce soir-là et a survécu, en compagnie d’un journaliste raté, Jeevan (Himesh Patel). Elle est devenue l’un des piliers de la Travelling Symphony, troupe musicale et théâtrale qui refait chaque année le même circuit entre les communautés isolées survivant dans la région des Grands Lacs pour y jouer Shakespeare.

Il vous reste 41.95% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.