Ce ne sont certainement pas les fées douces et gentilles qui ont dû se pencher sur la réouverture du stade de Vitrolles, qui est un bloc de béton sur un lit de bauxite qui paraît encore plus net au soleil. Au contraire,Festival Dex Ann Provencea voulu placer le coup d'envoi sous le regard noir du destin et de la Pythie en confiant la mise en scène de lasymphonie rizière. N°2"Résurrection" de Gustav Mahler à Romeo Castellucci.
Amplification Prosisic
Mais commençons par ce que nous entendons. Sous la direction d'Esa-Pekka Salonen, l'Orchestre de Paris retrouve une partition de talent maintes fois jouée. Donc tout devrait fonctionner. Il ne s'appuie hélas pas sur l'acoustique des salles pour le sport ou la musique contemporaine. Dès la première attaque sur les cordes graves, l'amplification - bien nécessaire... - transforme le son symphonique en magma, nivelle le contraste et le plan sonore, et donne à la harpe quasiment les mêmes décibels qu'au trombone ! Dans le mouvement final, l'entrée du chœur, le halo, l'étourdissante brume vocale sonne aussi trop fort... et quand le ton doré de la mezzo-soprano Marianne Clebassa évoque doucement {cela s'épaissit. 13} "Petite rose rouge".
Le plateau est recouvert de terre. Sous cette planète, comme de nombreux témoignages d'horreur, un charnier terrifiant mis au jour tout au long du spectacle par une équipe d'experts avant d'emporter les corps. Laisse le ciel couler du ciel et (sauver?) La pluie. Malgré l'achèvement de la mission, la mise en scène ne représente qu'une simulation embarrassante du travail des criminels et des professionnels de la médecine légale, sauf pour les femmes qui creusent profondément et creusent encore par peur des victimes oubliées. Leur régularité gestuelle précise et soignée « fracasse » avec une riche explosion de musique, tantôt gracieuse, tantôt mordante. Sans pour autant rencontrer ces deux mondes.
