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Pénurie de carburant : 16,3% de stations en difficulté au niveau national, près de 30% à Paris

FIG DATA - Plusieurs raffineries et dépôts sont bloqués depuis quelques jours pour protester contre la réforme des retraites. Quelle est la situation à la pompe dans votre département ?

Les files d'attente devant les stations essence sont-elles de retour ? Cinq mois après les grèves dans les raffineries françaises, un nouveau conflit social perturbe l'approvisionnement à la pompe. En cause : la paralysie de ces mêmes raffineries par la CGT-Chimie pour s'opposer à la réforme des retraites.

Depuis quelques jours, les blocages s'intensifient dans ces lieux de production comme dans certains des 200 dépôts de l'Hexagone. La conséquence ne s'est pas fait attendre : 16,3% des stations-service du pays ne disposaient pas lundi à 13h, soit d'essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon les calculs effectués par Fig Data. En tout, 52 départements recensent au moins 10% de stations en rupture partielle ou totale sur leur territoire.

À l'instar d'octobre dernier, les difficultés varient fortement en fonction de votre département. La Mayenne est désormais le territoire le plus touché. 54,5% des pompistes y déclaraient une rupture partielle (18,2%) ou totale (36,4%) . En Ille-et-Vilaine, c'est plus de la moitié (50,7%) des points de vente qui se déclarent «en difficulté». Le reste de la Bretagne ainsi que, dans une moindre mesure, la Normandie sont également durement touchés. Situation toujours tendue dans les Bouches-du-Rhône où 41,8% des pompes sont à sec. Le pourtour méditerranéen reste particulièrement concerné.

La situation continue de se dégrader en Île-de-France. À Paris, 29,2% des pompistes déclarent des difficultés, 42,2% dans le Val-de-Marne et 34,6% dans les Hauts-de-Seine. À l'inverse, le nord-est du pays semble pour le moment épargné.

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À ce stade, deux des sept raffineries continuent de produire en France, celle d'Esso-Exxon-Mobil de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et celle de TotalEnergies de Feyzin (Rhône), qui tourne «en service à débit réduit», selon la direction du groupe.

Ce week-end, la raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon (Esso-Exxon-Mobil) - dont les expéditions sont toujours bloquées - a été mise à l'arrêt, à défaut d'être alimentée en brut du fait de la poursuite du mouvement de grève à la Compagnie industrielle maritime (CIM), sur le dépôt pétrolier du Havre.

La raffinerie TotalEnergies dite «de Normandie», à Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime), est également à l'arrêt, a précisé la direction du groupe. Les grévistes y ont par ailleurs voté la reconduction de leur mouvement pour 72 heures.

À la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique), où la grève a été reconduite jusqu'au 31 mars, six salariés ont été réquisitionnés selon l'intersyndicale. L'objectif est d'approvisionner le dépôt de Vern-sur-Seiche, près de Rennes.

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Des prix en légère hausse

Côté prix, le mouvement de blocage des raffineries a provoqué un léger sursaut. L'essence a ainsi augmenté de deux centimes cette semaine, le litre de SP98 se stabilisant légèrement sous les deux euros, à 1,99€. C'est cependant dix centimes de plus qu'au début de l'année, sous l'effet de la fin des ristournes accordées par le gouvernement et par TotalÉnergies. Le gazole, lui aussi, s'est renchéri cette semaine mais toujours sous son niveau de janvier 2023. Il coûtait en moyenne ce mardi 1,85€ par litre.

Méthodologie : Pour les chiffres nationaux ou régionaux, nous avons utilisé les données publiques disponibles sur prix-carburants.gouv.fr (fichiers annuels), qui centralise les données déclaratives des stations-service. Ne sont prises en compte que les stations-service de France métropolitaine qui vendent plus de 500m3 de produits pétroliers par an, en écartant le E85 et le GPL, beaucoup moins utilisés.

Nous avons considéré qu'une station distribue habituellement un carburant si elle déclare au moins une rupture ou une variation de prix en 2023 sur ce carburant. Comme le ministère de la Transition énergétique, nous avons considéré qu'un lieu d'approvisionnement n'est pas en rupture d'essence si elle est toujours alimentée par au moins un des trois types de ce carburant : SP-98, SP-95 et E10.

Une station est considérée « en difficulté » si :

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