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Perrine Laffont va tester un nouveau saut à la Coupe du monde au Canada

Perrine Laffont à l'entraînement. (B. Paquot/L'Équipe)

Perrine Laffont à l'entraînement. (B. Paquot/L'Équipe)

La seconde partie de la saison de ski de bosses démarre ce vendredi au Canada avec la manche de Coupe du monde de Val Saint-Côme. Perrine Laffont a prévu de tester un nouveau saut, qu'elle prépare minutieusement depuis le printemps dernier.

David Michel mis à jour le 27 janvier 2023 à 08h15

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Depuis deux ans, elle peaufine de nouveaux sauts, convaincue de devoir innover ses runs pour tenter de maîtriser la fougueuse concurrence incarnée par la nouvelle numéro une mondial Jakara Anthony. Mais, depuis deux ans, aucun nouveau saut n'est venu égayer ses runs. Elle n'était à chaque fois pas suffisamment prête et, entre-temps, l'Australienne lui a volé la vedette.

Après des JO achevés au pied du podium et une sévère remise en question, la championne olympique 2018 s'est penchée au printemps sur un nouveau saut sans le crier sur tous les toits, et la voilà enfin prête à le tester en compétition.

Enfin ! Ce week-end, lors de la double manche (single et parallèle) de Val Saint-Côme au Canada, Laffont nous a assuré que l'on allait avoir de la nouveauté. Nom de code : « D-Spin Mute. » Décryptage du trick : lors d'un saut, les skis doivent être croisés et, avec sa main droite, la skieuse ira toucher le ski opposé, le gauche.

Une envie de nouveauté mais aussi un défi personnel

« On a travaillé dessus ces dernières semaines et c'est ça qu'on va mettre en place dans les courses au Canada et aux États-Unis, nous a-t-elle confiés. Tout le monde autour de moi fait le taf pour que ça passe. Après, ça reste un nouveau saut donc le faire en compète ça rajoute un petit truc en plus, mais je suis confiante, ça va passer. »

De l'avis de ses coaches, Albert Bedouet et Anthony Benna, qui lui ont fait travailler à fond ses acrobaties l'été dernier à base de trampoline et water jump, Laffont avait « envie de nouveauté dans ses descentes » et cette figure sonnerait avant tout comme « un défi personnel ». « Elle fait ça pour performer et prendre du plaisir, elle aime les nouveaux challenges, précise Bedouet. C'est sa volonté, pour se sentir bien mais aussi passer un cap. Elle montre ainsi qu'elle suit le bon wagon. »

« Elle est capable de gagner sans ça mais l'avoir cela rajoute un petit plus qui fera qu'elle sera encore plus une skieuse à part »

Albert Bedouet, entraîneur de l'équipe de France

Si le trick est bien exécuté, le gain de points ne sera pas marginal. L'objectif est évidemment de reprendre le leadership d'une discipline qu'elle a longtemps largement dominée. « Je vais avoir une grosse marge d'évolution avec le D-Spin mute, est convaincue Laffont. Ça va quand même rajouter beaucoup de points, et ça va changer le run aussi. » À ce jour, elles ne sont que trois à maîtriser ce D-Spin Mute : Jakara Anthony, Anri Kawamura, et dans une moindre mesure la nouvelle pépite américaine Elizabeth Lemley.

Si elle ne l'a pas sorti lors du début de saison en décembre à l'occasion des manches de Ruka, Idre Fjall et l'Alpe d'Huez, il était très tentant de le roder avant les Championnats du monde de Bakurani en Géorgie (19 février - 5 mars) - le grand objectif de sa saison.

Elle a désormais deux manches (Val Saint-Côme et Deer Valley) pour travailler en compétition ses aspects perfectibles. « Elle est capable de gagner sans ça mais l'avoir, cela rajoute un petit plus qui fera qu'elle sera encore plus une skieuse à part. » La première tentative devrait avoir lieu vendredi soir au Canada (19 heures, 1 heure samedi en France) lors d'une manche de nuit. Ce nouveau saut, on l'a longtemps attendu, il ne faut donc pas le rater. Pour cela, il va juste falloir veiller un peu.

Un gros break qui lui a fait du bien

Entre le 17 décembre, fin de la manche de l'Alpe d'Huez, et ce vendredi 27 janvier, six semaines se sont écoulées. Perrine Laffont a profité des fêtes de fin d'année et de ce gros break pour vraiment faire le vide. « Le gros mois à la maison a fait du bien, nous a-t-elle avoué. J'ai passé pas mal de temps dans les Pyrénées, en famille, cela m'a vraiment fait du bien à la tête. J'ai bien pu digérer le début de saison, profiter du temps et des fêtes, voir les copains. »
Puis, le 10 janvier, la freestyleuse est repartie à l'entraînement, direction les Alpes. Trois stages au programme : Tignes, Méribel et l'Alpe d'Huez. « C'était bien de faire un break pour repartir bien en forme. On repart sur quinze jours assez intensifs, avec quatre courses au programme. »

publié le 27 janvier 2023 à 08h15

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