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Philippe Tesson, un véritable passionné de théâtre

Amoureux des planches, le journaliste, mort le 2 février à l’âge de 94 ans, était devenu le propriétaire du Théâtre de poche-Montparnasse, à Paris, après avoir tenu une chronique théâtrale durant six décennies.

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« Ô mes théâtres/Ô mes silences », aurait pu fredonner Philippe Tesson. La suite de la chanson de Barbara lui convient aussi parfaitement : « Mes paradis et mes enfers/Mes ténèbres et ma transparence. » Ce passionné d’Eschyle et de Shakespeare a attendu d’être octogénaire pour devenir propriétaire du Théâtre de poche-Montparnasse, dans le 6e arrondissement de Paris. Il a d’ailleurs transmis ce virus à la cadette de ses filles, Stéphanie, metteuse en scène qui assure depuis 2011 la direction de la petite salle parisienne.

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Selon Philippe Tesson, le théâtre avait l’immense avantage de mettre la réflexion en action, alors que le journalisme ne permet pas l’incarnation. « Ce n’est pas un simple hobby, précisait-il, mais une grille d’analyse de la condition humaine. » Comme « le problème des rapports entre la vérité et la réalité est au cœur de mes préoccupations, au théâtre, j’y trouve un début de réponse, j’aime le jeu, le masque, la représentation ».

Autant que le journalisme, le théâtre constituait la trame de son existence. Un premier choc avait été de voir Gérard Philipe jouer Caligula, d’Albert Camus. Comme tous les adolescents de son époque, il aurait aimé être un acteur de cette trempe-là. Depuis, il labourait inlassablement et passionnément ce champ qui se confondait avec sa vie.

Une culture encyclopédique

Philippe Tesson aura tenu une chronique théâtrale sur six décennies, comme d’autres, un bloc-notes, lui qui s’est en revanche toujours refusé à écrire des mémoires. Il a noirci des milliers de pages, écrites, à la tombée des représentations nocturnes. Il a commencé à Combat, dont il était rédacteur en chef, puis Roger Fressoz qui dirigeait Le Canard enchaîné est venu le chercher en 1970 pour qu’il y tienne la rubrique théâtrale, ce qu’il a fait jusqu’en 1983. Il a ensuite poursuivi cette activité, dans les colonnes de L’Express puis du Figaro magazine.

Les auditeurs de France Inter ont aussi pu écouter sa véhémence, lors des émissions dominicales du « Masque et la Plume », consacrées une fois par mois à l’actualité du théâtre. Au tournant du siècle, il a formé un duo de clowns érudits avec le critique, aujourd’hui à L’Obs, Jacques Nerson, les deux comparses n’étant jamais plus heureux que dans l’art de la controverse et la volonté de convaincre l’autre de la supériorité de son goût. Le cabotinage flirtait souvent avec le savoir, mais aussi le plaisir de transmettre.

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De fait, l’amoureux des planches ne se piquait pas d’être un spécialiste, mais il avait acquis, au fil du temps, une culture encyclopédique du 6e art. Il préférait d’ailleurs le terme chroniqueur à celui de critique et se vivait en « spectateur assidu ». Ses goûts le portaient plus vers Shakespeare que vers Racine, les romantiques que les parnassiens. Il avait une passion pour Maurice Maeterlinck ou Witold Gombrowicz et s’était intéressé au théâtre optique du début du XIXe siècle, celui de la pantomime et des féeries.

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