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Plafonnement du prix du pétrole russe : la Commission européenne propose 100 dollars pour le baril de diesel

Il ne reste que quelques jours aux membres du G7 pour se mettre d'accord sur un prix. Le plafond sur le tarif des importations de produits pétroliers russes raffinés (essence, diesel, gazole, kérosène...) entrera en vigueur le 5 février prochain, date convenue par le G7 (l'Allemagne, le Canada, les États-Unis, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni) et l'Union européenne.

L'exercice n'est pas des plus faciles. En effet, un plafond trop bas dissuadera la Russie de vendre aux pays qui l'appliquent, ce qui n'est pas l'objectif. Le prix fixé doit donc rester supérieur au prix de production pour inciter la Russie à continuer à en vendre.

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Le prix du pétrole brut déjà plafonné

Le prix pour le baril de pétrole brut russe transporté par trafic maritime a d'ores et déjà été fixé début décembre, par les 27 pays membres de l'UE et par le G7, à 60 dollars maximum.  Seul le pétrole russe vendu à un prix égal ou inférieur à 60 dollars le baril peut être livré par voie maritime. Ainsi, au-delà de ce prix, il est interdit pour les entreprises basées dans les pays de l'UE, du G7 et en Australie de fournir les services permettant le transport maritime (fret, assurance, etc.). Or, les pays du G7 fournissent les prestations d'assurance pour 90% des cargaisons mondiales et l'UE est un acteur majeur du fret maritime.

Une mesure qui a déjà porté ses fruits : selon les économistes du KSE Institute, un think tank basé à Kiev, la Russie a engrangé en décembre 2,1 milliards de dollars de revenus pétroliers en moins par rapport à la moyenne des revenus mensuels de 2021. « Nous anticipons un effondrement des revenus du pétrole et du gaz en 2023, ce qui va rendre la Russie vulnérable », estiment-ils, soulignant que d'ores et déjà « le différentiel entre le Brent et l'Ural est passé de 20-30 dollars par baril à 35 dollars en décembre ». Cette décote, que la Russie accorde à ses nouveaux clients (la Chine, l'Inde et la Turquie), le pays a perdu l'équivalent de 50 milliards de dollars en 2022.

100 dollars pour le baril de diesel

Nouvelle étape dans cette volonté de limiter les revenus de la Russie pour financer son offensive militaire : jeudi, la Commission européenne a, cette fois, proposé que l'UE plafonne à 100 dollars le prix du baril d'hydrocarbures dits « premium », comme le diesel, et fixe un seuil à 45 dollars pour les produits à prix réduits, comme le fioul domestique, selon des responsables européens. Cette proposition, qui concerne donc les produits raffinés (contrairement au pétrole brut), a été adressée aux gouvernements européens. Leurs représentants en discuteront lors d'une réunion prévue ce vendredi après-midi.

A partir du 5 février, l'embargo sur le pétrole russe va mettre la pression sur le diesel

Ce nouveau plafond devrait davantage pénaliser la Russie que celui imposé sur le pétrole brut depuis le 5 décembre. En effet, la Chine, l'Inde et la Turquie sont intéressés par les prix bradés du brut russe pour pouvoir le raffiner, car ces pays disposent d'importantes capacités pour le faire. Ils devraient donc être moins intéressés par les produits déjà raffinés par Moscou et donc, cette fois, ne pas se substituer aux clients européens. Seules solutions pour la Russie : consentir une décote très importante pour certains clients en Asie ou réduire l'activité de ses capacités de raffinage, ce qui la conduira à une nouvelle perte importante de revenus.

(Avec agences)