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Plan de sobriété : ce que propose le gouvernement pour éviter les coupures de gaz et d'électricité

C'est ce jeudi, à Paris, au Parc des expositions de la porte de Versailles, que le gouvernement va présenter son plan de sobriété. Pour signifier l'urgence, pas moins de neuf ministres se succéderont tout l'après-midi, échangeant avec des élus locaux, des représentants d'entreprises ou encore du Haut conseil pour le climat, pour présenter ces « mesures d'économie », fruit d'un travail de quelques mois. Objectif:  réduire de 10% la consommation d'énergie de la France en deux ans, et dans l'intervalle, faire que le pays passe l'hiver sans coupure de gaz ni d'électricité.

L'évènement sera clos par la Première ministre Elisabeth Borne. « Ce plan sobriété est un plan volontaire de long terme qui part du terrain et qui a vocation à être irréversible », a souligné en début de semaine Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique devant les députés. « Il mobilise au premier chef les grandes entreprises, les grandes collectivités locales et évidemment l'Etat, car l'effort doit venir tout d'abord de ceux qui ont le plus de moyens et de ceux qui ont le plus d'impact ».

D'avance, les ONG environnementales ont salué la démarche du gouvernement, tout en appelant, comme France Nature Environnement (FNE), à « voir plus loin que la fin de l'hiver ». Anne Bringault, qui interviendra jeudi pour le Réseau Action Climat, doute ainsi déjà de l'atteinte de l'objectif de -10% sur deux ans, tant « qu'on en reste essentiellement à des encouragements et incitations, sans suivi prévu des engagements pris et des impacts réels des mesures ».

Les mesures et les conseils pour passer l'hiver

- Maintenir la température à 19 degrés

Au coeur des préconisations figure le fameux maintien de la température intérieure à 19°C, dans le code de l'énergie depuis 1978. « C'est la loi, mais les clients nous demandaient plutôt 21°C voire 22, parce que le prix des énergies fossiles était bas », relève Pierre de Montlivault, président de la fédération des services de l'énergie. « Aujourd'hui les conditions sont réunies pour qu'ensemble, entreprises, syndics, bailleurs le fassent « pour de bon ».

- Un degré en moins dans les piscines

Du côté du sport, représenté jeudi notamment par Tony Estanguet, patron comité d'organisation des JO de Paris 2024, on prévoit de baisser le chauffage des équipements, un degré en moins dans les piscines, et une modération des éclairages avant et après matches.

- Publicités lumineuses interdites

Les publicités lumineuses sont désormais interdites entre 01H00 et 06H00 du matin partout en France, à l'exception des aéroports, gares ou stations de métro, selon un décret paru jeudi au Journal officiel.

- L'administration va montrer l'exemple

« La consommation d'eau chaude dans les bâtiments publics représente 10 % de l'ensemble des consommations d'énergie de l'État, explique un conseiller du ministère, cité par Le Parisien ». Par ailleurs, les agents devront ralentir sur l'autoroute et ne pas rouler à plus de 110 km/h.

- Le télétravail encouragé

Le ministère de la Fonction publique va revaloriser l'indemnité télétravail en faveur de ses agents, de 2,50 euros par jour à 2,88 euros. Les entreprises privées sont encouragées à prendre de telles mesures.

- Inciter au covoiturage

Un bonus de 100 euros sera proposé à chaque nouvel inscrit à une plateforme de covoiturage à partir du 1er janvier 2023. Selon Le Parisien, les détails de cette mesure seront précisés dans les jours qui viennent.

- Une campagne de communication

Une campagne de communication pour marteler que « chaque geste compte » sera lancée ce jeudi. Mais « il n'est pas question de demander des efforts supplémentaires aux 12 millions de Français en situation de précarité énergétique », souligne la ministre de l'énergie.

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ZOOM- les partenaires sociaux se mettent au diapason

Régulation de la température des bureaux, aménagement du temps de travail, désignation de « référents »sobriété : le Medef a transmis au gouvernement un « compte-rendu » des discussions des partenaires. Première proposition: « réguler (les) températures sur les lieux de travail ». Le texte rappelle « l'utilité d'optimiser les températures de chauffage à 19°C et de climatisation à 26°C dans la mesure du possible » tout en soulignant que cela « ne doit pas nuire au bien-être, à la santé et à la sécurité des salariés (...) qui occupent des postes statiques ».Cette mesure doit passer, selon les syndicats, par des "discussions dans le cadre de la négociation et du dialogue social de proximité. Autre proposition consensuelle, « lutter contre le gaspillage énergétique »: il faut « éteindre les enseignes, changer les ampoules par des LED, fermer les portes », mettre en veille le matériel électrique... Troisième point, le plus sujet à crispations: « aménager le temps de travail ». Pour le patronat, « des aménagements du temps de travail peuvent permettre de diminuer la consommation d'énergie », ou de lisser des pics, notamment par « des plages horaires de travail différenciées ». Pour les syndicats, « cela doit se faire par une négociation avec les partenaires sociaux », écrivent les auteurs. Selon des sources syndicales, les représentants des salariés craignent que le patronat ne prenne appui sur cet argument pour étendre le travail de nuit ou le week-end, et plus largement accroître la flexibilité du temps de travail. Ils s'accordent en revanche sur l'instauration de « référents de la sobriété énergétique », le refus d'une « généralisation systématique du télétravail », la nécessité d'envisager « des investissements à plus long terme » (rénovation de bâtiments, énergies renouvelables), l'intérêt d'un système de « météo énergie » (Ecowatt), encouragement au « développement des transports ferroviaires et fluviaux ».

(Avec AFP)