Après les deux séismes de ce lundi 6 février, de nouvelles fortes secousses se sont fait ressentir ce mardi matin en Turquie et en Syrie. Le bilan continue de s'alourdir et les recherches continuent.
"La pire catastrophe depuis 1939". C'est avec ces mots que Recep Tayyip Erdogan, président de la Turquie a qualifié le drame encore en cours dans le pays..Ce lundi, deux séismes d'une rare violence ont frappé à quelques heures d'intervalle le sud de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. Et la situation s'est encore aggravée au matin de ce mardi 7 février.
Nouveau séisme dans la nuit de lundi à mardi
En effet, un nouveau tremblement de terre a frappé le centre de la Turquie selon le Centre européen de veille sismologique (EMSC).Il s'agirait d'un séisme moins important que ceux d'hier, mais tout de même de magnitude 5,6.
\u2139Event wrap-up: today a M5.6 #earthquake (#deprem) hit #Besni (#Turkey) at 06:13:13 local time (UTC 03:13:13). Shaking was felt over 500km by approximately 40M people in Turkey, Syria, Syrian Arab Republic and Lebanon.
— EMSC (@LastQuake) February 7, 2023
Et de nombreuses répliques surviennent aussi à intervalles réguliers dans toute cette zone du Moyen Orient. À 4 h 30 ce mardi matin, l'EMSC affirmait que "138 tremblements de terre avaient été ressentis dans le centre de la Turquie en 27 h.
Le bilan pourrait atteindre les 20 000 morts selon l'OMS
Le bilan de la catastrophe s'alourdit de minute en minute, et le compteur de décès risque de mettre du temps à s'enrayer. Les derniers bilans officiels font état de 2 921 morts en Turquie et 1 300 en Syrie selon Reuters. Ce qui établit le total à près de 4 300 décès, auxquels il faut ajouter plus de 15 000 blessés. L'Organisation mondiale de la santé, citée par BFM TV, a même estimé ce matin que le bilan total pourrait atteindre les 20 000 morts.
La situation est d'autant plus critique en Syrie, dévastée par onze années de guerre civile, qui compte 4,1 millions de déplacés dans des camps et où l'aide humanitaire internationale est insuffisante et sous-financée, comme l'ont souligné les Nations unies.
"Les communautés syriennes sont touchées simultanément par une épidémie de choléra et des épisodes hivernaux sévères", a déclaré le porte-parole de l'Onu Stephane Dujarric à la presse au siège new-yorkais de l'organisation.
Les recherches se poursuivent
Des dizaines, voire des centaines d'immeubles et de bâtiments d'habitation se sont effondrés suite aux secousses ressenties dans le pays. Les recherches risquent de durer encore des jours entiers, ce qui laisse craindre une aggravation encore important du bilan humain.
À Diyarbakir, en Turquie, les journalistes de Reuters ont vu des dizaines de secouristes fouiller dans les décombres d'un bâtiment effondré à la recherche de survivants. "On était neuf à la maison. Deux de mes fils sont toujours sous les gravats, je les attends", a dit une femme devant les ruines de l'immeuble de sept étages où elle vivait. Elle a le bras cassé et porte des blessures au visage.
"Il y avait douze familles là-dessous. Pas une seule n'est sortie", a déclaré un jeune homme dans la ville de Jandaris, contrôlée par la rébellion syrienne, devant les décombres d'un bâtiment.
À Damas, de même qu'à Beyrouth, des habitants ont fui à pied ou en voiture par crainte de l'effondrement de leurs immeubles, ont déclaré des témoins. Le président syrien Bachar al Assad a tenu une réunion d'urgence pour examiner les dégâts en Syrie et discuter des prochaines étapes, a indiqué son bureau.
La communauté internationale se mobilise
Face à cette situation d'une gravité exceptionnelle, la communauté internationale commence à se mobiliser pour apporter son aide aux pays touchés.
Assez tôt après les premiers séismes, Emmanuel Macron s'est exprimé sur Twitter pour assurer son plein soutien aux pays touchés. "La France se tient prête à apporter une aide d'urgence aux populations sur place. Nos pensées vont aux familles endeuillées", a-t-il affirmé. De son côté, le ministre de l'Interieur Gerald Darmanin a annoncé que 139 secouristes français s'étaient envolés dès ce lundi soir vers la Turquie
Des images terribles nous viennent de Turquie et de Syrie après un tremblement de terre d'une force inédite. La France se tient prête à apporter une aide d'urgence aux populations sur place. Nos pensées vont aux familles endeuillées.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 6, 2023
L'Union Européenne aussi a activé un plan d'urgence comme l'a évoqué sur Twitter Janez Lenarcic, commissaire à la gestion des crises. "Nous avons activé le mécanisme de protection civile de l'Union Euripéenne. Des équipes des Pays-Bas et de la Roumanie sont d'ores et déjà parties."
Sept jours de deuil national
Plusieurs pays européens se sont aussi engagés individuellement à envoyer de l'aide selon BFM TV. C'est aussi le cas de l'ONU, qui évalue actuellement les besoins nécessaires sur place, ainsi que de nombreux pays partout dans le monde. Même l'Ukraine et la Russie ont confirmé l'envoi de secouristes sur place.
I am deeply saddened by the news of the devastating earthquakes in Türkiye & Syria, and offer my heartfelt condolences to the families of the victims.
The @UN stands ready to support emergency response efforts.
— António Guterres (@antonioguterres) February 6, 2023
Висловлюю щирі співчуття Президенту @RTErdogan, \ud83c\uddf9\ud83c\uddf7 народу й родинам загиблих через землетрус на південному сході \ud83c\uddf9\ud83c\uddf7. Бажаю швидкого одужання всім постраждалим. У цей складний час ми будемо поруч із \ud83c\uddf9\ud83c\uddf7 народом. Готові надати необхідну допомогу для подолання наслідків катастрофи.
— Володимир Зеленський (@ZelenskyyUa) February 6, 2023
I am deeply saddened by the loss of life and devastation caused by the earthquake in Turkiye and Syria. I have directed my team to continue to closely monitor the situation in coordination with Turkiye and provide any and all needed assistance.
— President Biden (@POTUS) February 6, 2023
Après la catastrophe, le président turc Recep Tayyp Erdogan a déjà annoncé qu'un deuil national de sept jours sera respecté dans le pays.
