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Porno avec les Houellebecq : la cour néerlandaise éconduit la demande d’interdiction de l’écrivain

Encore raté pour Michel Houellebecq. Dans le litige qui l’oppose au réalisateur Stefan Ruitenbeek, l’écrivain français va de défaite en défaite. Il n’arrive pas à faire interdire la sortie de l’œuvre d’art porno Kirac 27, pour laquelle il aurait eu des relations sexuelles filmées avec des jeunes femmes.

L’écrivain avait d’abord été débouté à Paris, où le tribunal s’était déclaré incompétent territorialement. Ce mercredi, une cour néerlandaise a rendu un jugement défavorable, refusant les injonctions demandées et condamnant l’écrivain à payer 1393 euros de frais de procédure.

Dans son jugement clair et précis, le tribunal a retracé l’historique des faits, la prise de contact, les différents mails échangés, la rencontre à Amsterdam pour la lecture des contrats. Contrairement à ce qui était défendu par l’avocate de l’écrivain, Jacqueline Schaap, il a jugé qu’il n’était pas prouvé que Michel Houellebecq était ivre ou en grave dépression au moment de la signature.

«Il est incompréhensible qu’il ait participé aux enregistrements s’il trouvait le contrat vraiment problématique», relève le jugement, ajoutant qu’entre le moment de la signature et le début du tournage, le prix Goncourt avait largement le temps de revenir sur sa décision ou de renégocier.

Le tribunal note toutefois que Stefan Ruitenbeek doit s’engager à respecter les termes de l’accord initial notamment ne pas montrer des scènes de sexe où l’on voit le visage de Houellebecq ou de sa femme, en même temps que des organes génitaux. Cette décision devait semer le doute entre fiction et réalité, entretenir l’idée d’éventuelles doublures. Mais la cour néerlandaise remarque que le doute s’est réduit à cause des efforts de Houellebecq pour empêcher la diffusion de ces images.

Selon son avocate néerlandaise, citée par l’AFP, l’auteur français estime le jugement «très décevant» et «envisage sérieusement un appel urgent». Dans un texte diffusé par la Règle du jeu la semaine dernière, il défendait l’idée que «la société ne repose pas sur un contrat, ni même sur des contrats», mais «sur une certaine confiance mutuelle». Confiance qu’il considère ici comme bafouée.

De son côté, Stefan Ruitenbeek savoure. Alors qu’il n’a toujours pas terminé le montage et qu’aucune date de sortie n’est annoncée, il a déclaré dans un communiqué publié par ses avocats qu’il avait «toujours eu l’intention de faire un portrait intègre. J’espère que Michel sera heureux avec le résultat». Pas sûr.