Thomas Courbe
Directeur général des entreprises au ministère de l’économie
C’est en soutenant l’innovation et l’investissement que l’on pourra accélérer la décarbonation et la relocalisation de l’industrie, soutient, dans une tribune au « Monde », Thomas Courbe, directeur général des entreprises au ministère de l’économie.
Temps de Lecture 4 min.
Article réservé aux abonnés
La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont accéléré la prise de conscience collective quant à l’importance de l’industrie pour notre autonomie stratégique. Au sommet de Versailles, les Etats européens se sont engagés pour la première fois sur la réduction de nos dépendances dans six secteurs stratégiques. La France s’est aussi engagée dans l’accord de Paris sur le climat à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Ces objectifs nécessitent de mettre en place une planification écologique compatible avec notre objectif de réindustrialisation et le maintien de la compétitivité de l’industrie.
Dès 2019, sous l’autorité du ministre de l’économie Bruno Le Maire, la direction générale des entreprises a construit, avec les principales filières, des feuilles de route de décarbonation pour réduire les émissions de l’industrie de 35 % entre 2015 et 2030.
La recherche de l’efficacité énergétique est le premier levier de décarbonation. Elle génère des économies d’énergie et des gains de compétitivité. Agir sur l’efficacité énergétique des chaînes de production, par exemple à travers l’électrification, l’isolation des équipements ou la récupération de la chaleur a engendré deux tiers des baisses des émissions de l’industrie entre 2014 et 2019. Ces investissements sont encouragés par le prix croissant du carbone dans le cadre du système européen d’Emission Trading Scheme, par l’augmentation du prix des énergies fossiles et les tensions dans leur approvisionnement. Au total, cette baisse « naturelle » devrait permettre une réduction totale des émissions de 22 % entre 2015 et 2030.
Normes environnementales plus vertueuses
Les projets les plus complexes et non rentables de ces feuilles de route nécessitent quant à eux un soutien financier. L’Etat a ainsi déjà mobilisé 1,2 milliard d’euros d’aides de France Relance pour soutenir 241 projets permettant de réduire de 4,7 millions de tonnes en équivalent CO2 par an, soit 5 %, les émissions de l’industrie. Par ailleurs, les 782 projets de relocalisation financés par France Relance contribuent à la réduction de l’empreinte carbone française, qui est deux fois supérieure aux émissions de CO2 nationales. Les batteries qui seront produites en France présentent une empreinte carbone en moyenne 30 % plus faible que leurs équivalentes asiatiques. Outre leur contribution à notre autonomie stratégique et aux écosystèmes économiques locaux, ces projets bénéficient d’un mix énergétique plus décarboné qu’ailleurs grâce au nucléaire et respectent des normes environnementales plus vertueuses.
Il vous reste 61.22% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois
Ce message s’affichera sur l’autre appareil.
Découvrir les offres multicomptes-
Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.
Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).
-
Comment ne plus voir ce message ?
En cliquant sur « » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.
-
Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?
Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.
-
Y a-t-il d’autres limites ?
Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.
-
Vous ignorez qui est l’autre personne ?
Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Lecture restreinte
Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article
Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.