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Pour Fabrice Landreau, les Bleus ont démarré trop « piano » [chronique]

14 pour célébrer le 14e succès consécutif du XV de France, 18 comme le nombre de fautes commises dimanche après-midi sur la pelouse du stade Olympique de Rome. Une indiscipline qui s’est invitée au grand étonnement du staff mais met en lumière la vitalité offensive de la Squaddra Azzurra qui n’a eu de cesse de harceler la ligne défensive des Bleus.

Malgré un début encourageant avec l’essai de Thibault Flament suite à une grossière erreur du demi de...

14 pour célébrer le 14e succès consécutif du XV de France, 18 comme le nombre de fautes commises dimanche après-midi sur la pelouse du stade Olympique de Rome. Une indiscipline qui s’est invitée au grand étonnement du staff mais met en lumière la vitalité offensive de la Squaddra Azzurra qui n’a eu de cesse de harceler la ligne défensive des Bleus.

Malgré un début encourageant avec l’essai de Thibault Flament suite à une grossière erreur du demi de mêlée italien Varney, guère inspiré comme son binôme de l’ouverture Allan, les Bleus se sont surtout nourris des péchés de gourmandises italiens, à l’image de ces sorties de camp audacieuses et ce jeu au large systématisé pour contourner la défense.

Les séquences de jeu ont été en deçà des standards internationaux et les libérations après rucks au-dessus des trois secondes.

Les deux merveilleuses passes au pied de Romain N’Tamack sur les essais de Thomas Ramos et Ethan Dumortier auguraient pourtant d’un bel après-midi, en mode dolce Vita sous le ciel bleu de la Ville éternelle. Ce furent les derniers éclairs de clairvoyance et de maîtrise des hommes de Fabien Galthié qui se sont montrés indisciplinés, brouillons et maladroits. A l’image de Damien Penaud coupable d’un en-avant sur un trois contre un d’école, ou de Charles Ollivon ne contrôlant pas le ballon au moment d’aplatir.

Des imprécisions qui ont peu à peu galvanisé les Italiens, gladiateurs « 2.0 » à deux pas du Colisée, et ont redonné espoir à toute un peuple.

Des éléments perturbateurs

A l’inverse le XV de France, en manque d’inspiration et envahi par le doute, n’a pas réussi à remettre de l’ordre dans la maison. Incapable de redresser la barre malgré l’apport des finisseurs à l’heure de jeu. Et assurent l’essentiel, la victoire et le bonus offensif, en résistant aux coups de boutoirs italiens jusqu’au dernier maul du match qui a mis fin au supplice.

Comme lors des tests d’automne, quand il a fallu un exploit personnel de Penaud face à l’Australie, puis composer avec une hécatombe de commotions contre l’Afrique du Sud, les Tricolores ont donc remporté un nouveau succès dans la douleur.

Seule la victoire est belle dit l’adage. Mais même si Fabien Galthié tempère la contre-performance de ses protégés - « On a le droit de pas être au top » -, de nombreuses interrogations se posent.

Quels éléments ont pu perturber à ce point le XV de France qui a bénéficié d’une préparation « quatre étoiles » dans son cocon de Capbreton ? On peut en lister plusieurs :

- Des lancements moins limpides sur touche et mêlée.

- Une conquête moins maîtrisée.

- Peu de contests en dehors de celui, précieux, de Macalou en fin de rencontre.

- Un manque de précision sur les tirs au but.

- L’efficacité des contre-attaques en berne.

- L’indiscipline : 18 pénalités et un carton jaune.

Est-ce la conséquence de la nouvelle stratégie mise en place le staff, du nécessaire temps d’adaptation entre la « dépossession » de l’an passé et la « repossession » à l’ordre du jour ?

Temps d’adaptation et charge physique ?

Cette nouvelle forme de jeu définie par le staff à l’automne est basée sur l’initiative et tend vers un jeu plus complet, moins axé sur les turnovers et la contre-attaque. Or, on a vu des Bleus empruntés, hésitants, cherchant les solutions autour d’Antoine Dupont mais inefficaces dans l’entre-jeu.

Est-ce lié à la charge de travail physique imposé pendant la préparation ?

Afin d’atteindre le pic de forme samedi prochain à Dublin, un travail intense a été élaboré et orchestré par Thibault Giroud. Et si la puissance de Jonathan Danty a manqué pour dominer le milieu de terrain, ce XV de France paraissait pourtant séduisant et bien équilibré avec le retour de Paul Willemse et Thomas Ramos confirmé au poste d’arrière.

Mais je l’ai trouvé sans ressort. Les séquences de jeu ont été en deçà des standards internationaux et les libérations après rucks au-dessus des trois secondes.

Avantage Irlande

De quoi nourrir des inquiétudes avant le rendez-vous de samedi à Dublin, plus encore après la prestation irlandaise en terre galloise. Si l’on s’en tient au factuel, l’écart entre les deux nations semble abyssal, tant les approximations françaises contrastent avec la rigueur chirurgicale des hommes d’Andy Farrell.

Il ne reste plus que cinq jours avant de défier dans son antre une première nation mondiale sûre de ses forces, de son « fighting spirit » et portée par sa « Green army ». L’ombre terrifiante du quinze irlandais plane sur les Tricolores qui devront enfiler les bleus de chauffe sous peine de vivre une grande désillusion et un premier coup d’arrêt. Sans omettre l’impact psychologique, puisque les deux protagonistes pourraient se croiser à nouveau en quart de finale de la Coupe du monde à l’automne prochain.

Ce choc de samedi est décrit comme une finale avant l’heure. Quand on voit la qualité des Anglais et des Ecossais opposés samedi dernier à Twickenham, ce Tournoi 2023 semble pourtant plus ouvert qu’il n’y paraît. Mais il n’en reste pas moins que le vainqueur samedi à Dublin prendra une belle option sur la victoire finale.

Et ce ne sera pas une balade Irlandaise pour le XV de France