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Pourquoi certaines entreprises bretonnes ont besoin de l’avion [Vidéo]

Après l’arrêt des rotations vers Paris-Orly depuis les aéroports de Quimper et de Lorient, Air France annonçait, début septembre, sa volonté de se désengager de la ligne Transavia entre Brest et le sud de la capitale. La conséquence de la baisse des taux de remplissage des avions. Soutenu par l’État, la Région et les collectivités locales dans le cadre d’une obligation de service publique, l’aéroport de Quimper est, à ce jour, le seul de la pointe bretonne à bénéficier d’une ligne régulière vers Orly - exploitée par Chalair - proposant des allers-retours quotidiens en semaine.

Pour combien de temps ? La question était posée en début d’année par le président de Région, Loïg Chesnais-Girard, faute de passagers en nombre suffisant.

Réduction du recours à l’avion

Depuis 2017 et le prolongement de la ligne à grande vitesse entre Rennes et Le Mans (Sarthe), les entreprises, principaux clients de ces lignes entre la province et la proximité immédiate de Paris, ont réduit leur recours à l’avion. La crise sanitaire et ses nouvelles habitudes de réunions à distance par visioconférence n’ont fait qu’accélérer la volonté des entreprises de réduire leur empreinte carbone.

On a pris la LGV du mauvais bout. Il aurait fallu la commencer à Brest

À l’image du Crédit Mutuel Arkéa : après avoir dépassé ses objectifs au cours de la crise sanitaire, le groupe bancaire du Relecq-Kerhuon (29) poursuit sa réduction du recours aux transports carbonés, au profit du train. P-DG d’Entech à Quimper, Christopher Franquet a, lui, fait le choix d’attendre les avions décarbonés, en dépit des difficultés, pour se tourner à nouveau vers l’aérien.

En attendant le TGV en trois heures

« Le besoin exprimé est moindre mais un départ le matin et un retour le soir, c’est un minimum pour Brest », défend Françoise Lelann, la directrice d’Investir en Finistère. Le réseau de chefs d’entreprise milite, comme la plupart des responsables politiques et économiques, pour la reprise de la ligne Brest-Orly par l’une des deux compagnies candidates, Chalair et Celeste, en dépit des critiques des écologistes.

Un impératif pour Jean-Paul Kerrien. Président du Crédit Agricole de Bretagne et d’Investir en Finistère, le chef d’entreprise ne voit pas d’autre solution, « tant que le TGV ne mettra pas Paris à trois heures de Brest et Quimper », dans le cadre du projet de liaisons nouvelles Ouest Bretagne - Pays-de-la-Loire, malgré les doutes du patron de la SNCF. « On a pris la LGV du mauvais bout, estime Jean-Paul Kerrien. Il aurait fallu la commencer à Brest. »

Dans ces conditions, l’aéroport doit, pour les défenseurs de la ligne aérienne, continuer à jouer son rôle de développement économique au service de l’attractivité des territoires, tant qu’une solution permettant un aller-retour par le rail et dans la journée entre la pointe bretonne et Paris ne sera pas trouvée.

Pointée du doigt pour sa gestion de la ligne, la compagnie Air France devrait laisser place à une solution à l’impact carbone réduit, en remplaçant son Boeing 737 Transavia par un avion plus petit dont l’horaire du vol du matin répondrait aux attentes des usagers.

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Une nouvelle émission de débats sur Tébéo-Tébésud

Quelles solutions pour des transports à la fois efficaces et écolos ? Quelles pistes pour désenclaver la pointe de la Bretagne ? Françoise Lelann, directrice d’Investir en Finistère, Glen Dissaux, vice-président de Brest Métropole, et Marc Rohou, vice-président de Loisirs en Finistère, en parlent dans « Brehon met les pieds dans le plat », votre nouvelle émission de débat, ce jeudi, à 17 h 30 sur Tébéo-Tébésud. Rediffusions vendredi à 1 h, 10 h et 17 h et la semaine prochaine à retrouver également sur tebeo.bzh.