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Près d’un millier de personnes ont défilé contre l’insécurité à Nantes

Prévue de longue date, une manifestation samedi 1er octobre a pris un relief inédit après une semaine noire pour la ville de Nantes. Après le viol d’une femme de 40 ans en pleine rue samedi 24 septembre, un jeune homme de 17 ans a été blessé par balles dans le quartier des Dervallières et un autre de 18 ans, issu du même quartier, a été découvert tué d’une balle dans la tête dans un parc de la périphérie.

« Il ne se passe pas un soir sans une agression dans le centre ville, commente Guillaume, employé de bar et co-président de l’association Sécurité Nocturne Nantes (S2N), fondée en 2019. Pour retrouver le bon vivre dans notre ville, il faut plus de présence policière, de jour comme de nuit, et plus de caméras ».

Le cortège s’est déplacé dans les principales artères du centre ville sous une pluie fine et continue, aux cris de « Johanna, bouge-toi ! » - allusion à la maire de Nantes Johanna Rolland - et « L’insécurité, on n’en veut pas ! », avant de stationner devant les grilles de la mairie.

Population en errance

« On sent une vraie attente des habitants sur ce sujet », glisse Fabienne Padovani, ancienne élue municipale (PS), désormais conseillère départementale, venue en « simple riveraine ». Elle qui réside dans le quartier historique du Bouffay fait état de plus en plus de « bagarres, coups de couteau et dégradations nocturnes liés à un manque de forces publiques ».

Sœur Marie-Anne Le Roux, l’une des oblates bénédictines installées depuis 2014 dans ce même quartier, dresse un constat similaire : « La nuit, sous nos fenêtres, nous entendons des hurlements et des bagarres et le jour, nous sommes confrontées à une population en errance ». Elles doivent ainsi régulièrement faire appel à la police ou aux pompiers pour évacuer des personnes venues boire ou fumer dans l’église Sainte-Croix. « De plus en plus de caméras ont été installées mais le problème de fond est l’absence de prise en charge de ces personnes ayant des troubles psychiques ou passées aux mains de réseaux qui profitent de leur vulnérabilité ».

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Anne, directrice juridique de 46 ans, venue manifester avec ses deux plus jeunes enfants, envisage même de quitter le centre ville de Nantes. « Notre voiture s’est fait fracturer deux fois et je ne laisse pas mes adolescents sortir seuls. Même quand ils vont faire du sport, ils risquent de se faire voler leurs affaires ».

Jocelyne, 73 ans, ne porte plus ses bagues quand elle se déplace en ville et envisage de rejoindre sa fille dans le Maine-et-Loire. « Il faudrait employer les grands moyens au niveau de l’État pour redresser la situation », confie cette retraitée du ministère de la Justice.

Renforcer la présence policière

Plusieurs élus de la droite nantaise faisaient partie du cortège, ainsi que des étudiants du syndicat UNI. « Nous ne sommes pas là pour blâmer la mairie mais pour réclamer plus de police et de justice », explique Charles Guemas, responsable de l’UNI à l’université de Nantes. « J’ai déjà été agressé à plusieurs reprises, dont une fois au couteau pour voler ma doudoune, poursuit cet étudiant en histoire. Quant aux filles, elles ont toutes peur du harcèlement de rue et des agressions sexuelles ».

Johanna Rolland doit rencontrer le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin mardi matin. Elle a annoncé dans un communiqué vouloir demander « une force mobile pérenne de 80 agents » supplémentaires et « une présence policière continue sur l’hyper centre-ville de 18 heures à 6 heures du matin ».

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