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Présente dans la série Netflix, la sœur d'une victime de Jeffrey Dahmer sort du silence

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Insider

En 1992, Rita Isbell a été invitée à participer au procès de Jeffrey Dahmer, tueur en série également connu sous le nom du «cannibale de Milwaukee», à qui Ryan Murphy vient de consacrer une série diffusée par Netflix. Si sa présence était requise, c'est parce que son frère, Errol Lindsey, faisait partie des dix-sept victimes du serial killer.

Le 7 avril 1991, Dahmer a fait entrer Lindsey, âgé de 19 ans, dans son appartement, où il l'a drogué avant de lui mettre un coup de perceuse dans le crâne et de l'asperger d'acide. Arrêté par les autorités en juillet, Dahmer a comparu devant la justice l'année suivante. Il a été demandé à Rita Isbell de procéder à une déclaration connue en anglais sous le nom de «victim impact statement», qui permet aux victimes collatérales de certains crimes de pouvoir expliquer les conséquences que les actes de l'accusé ont eu sur elles.

Rita Isbell apparaît dans la série Netflix sous les traits de l'actrice DaShawn Barnes, mais elle n'a pas pris part à la conception du programme. Elle s'est confiée à Insider à propos de cette affaire, de son passage devant la cour et de son rapport à la série de Ryan Murphy. Elle raconte n'avoir pris aucune note avant sa déclaration lors de l'audience, car elle savait que, face à Jeffrey Dahmer, elle n'aurait pas eu envie de lire un texte pré-écrit. La jeune femme a improvisé sa prestation, qui est restée dans les mémoires de toutes les personnes ayant suivi le procès.

Alors qu'elle comptait parler de la façon dont sa mère et elle avaient enduré la tragédie, Rita Isbell a changé ses plans en arrivant face à Dahmer, car elle a soudain eu l'impression de rencontrer le mal en personne. Elle ne ressentait pas de peur, mais beaucoup de colère, entre autres parce que l'accusé refusait de la regarder dans les yeux.

Dans sa déclaration, Rita Isbell avait notamment insisté sur un point qui la contrariait particulièrement: la façon dont tout le monde semblait décrire Jeffrey Dahmer comme un homme incapable de se contrôler. «Laissez-moi vous montrer ce qu'être hors de contrôle veut dire, avait-elle alors clamé. Moi, je suis incontrôlable.» Une manière de tenter de faire changer la peur de camp et de placer le tueur face à ses responsabilités.

Pas le moindre dollar aux proches

La sœur d'Errol Lindsey n'a regardé de la série Netflix que les séquences la concernant. Elle juge la retranscription de son passage devant la cour tout à fait fidèle, et la prestation de DaShawn Barnes irréprochable... à tel point que c'en est perturbant pour elle, lui donnant le sentiment de revivre ces instants si difficiles.

Netflix ne l'a jamais contactée, ajoute-t-elle, que ce soit pour lui demander son opinion sur un détail ou pour s'assurer qu'elle vivrait bien les choses.

Ce que reproche Rita Isbell au géant du streaming, c'est de faire de l'argent sur le dos des victimes et de ne pas avoir reversé le moindre dollar aux proches les plus démunis de certaines personnes tuées par Dahmer. Isbell, qui dit vivre dans des conditions tout à fait confortables, insiste sur le fait qu'elle ne demande pas d'argent, mais que d'autres en auraient sacrément besoin. Contacté par Insider, Netflix n'avait pas donné suite à l'heure où l'article était publié.

Quelques mois après la mort d'Errol Lindsey, sa fille Tatiana est née d'une relation sans lendemain. Aujourd'hui âgée de 31 ans, elle est restée tapie dans l'ombre, ayant été élevée par sa mère. Rita Isbell révèle son existence et lui rend hommage, ajoutant que Lindsey, s'il n'avait pas croisé la route de Dahmer en 1991, serait aujourd'hui grand-père.