France
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Présidence de LR, une succession pour sortir du désert ?

Ce week-end, au plus tard le suivant en cas de second tour, le parti Les Républicains aura donc un nouveau chef. Mais un nouveau chef pour quoi faire ? Gérer une boutique de plus en plus rabougrie ou remettre une formation politique au cœur de la vie politique française ? Le tableau aujourd’hui, à l’orée d’une élection interne restée confidentielle, incline plutôt à considérer Eric Ciotti, l’ultra-droitier favori de la compétition, Bruno Retailleau, l’ex-villiériste sénateur vendéen, ou Aurélien Pradié, la figure montante plus modérée, comme des candidats à gérer la misère. Car c’est quoi, LR, aujourd’hui ? Moins de 5 % à la dernière présidentielle, 62 députés qui sont parvenus à sauver leur peau, aucun maire parmi les 20 plus grandes villes de France et moins de 100 000 adhérents. Il reste bien sûr le Sénat, où LR continue d’être majoritaire grâce à ses élus locaux, comme bastion de consolation. Voilà pour le tableau comptable. Il n’est en réalité que le reflet d’un désert idéologique. Qu’a donc LR à dire aujourd’hui aux Français, si ce n’est ces discours aux accents de disque rayé sur l’immigration ou la sécurité ? Pas grand-chose. Est-ce à dire que la droite républicaine est morte ? Bien sûr que non.

Au même titre que son pendant social-démocrate à gauche, lui aussi grand blessé du macronisme, la droite républicaine continuera d’être un courant politique structurant de notre vie politique. Le problème, c’est que son porte-drapeau s’appelle aujourd’hui Emmanuel Macron. La question qui se pose donc aujourd’hui aux Ciotti, Retailleau, Pradié et surtout Wauquiez, l’homme un peu fort qui se cache derrière ce trio de seconds couteaux, est celle de l’avenir du macronisme sans Emmanuel Macron. La course de succession est déjà engagée entre Edouard Philippe, Bruno Le Maire ou Gérald Darmanin. Mais reprendre le flambeau n’aura rien d’une évidence. La conduite très personnelle du chef de l’Etat ne leur facilite d’ailleurs pas la tâche. Il n’est donc pas exclu que le macronisme se résume dans les livres d’histoire à l’aventure d’un seul homme. C’est le pari que font aujourd’hui les candidats à la succession de Christian Jacob. Ils pourraient avoir raison. Le paradoxe est que cet espoir rend tactiquement absurde la stratégie de droitisation à l’extrême qu’incarne le probable vainqueur.