Service minimal. La Banque de France a décidé d'augmenter légèrement le taux d'usure, le taux maximum que les banques peuvent prêter, contrat d'assurance compris, et tous frais confondus. Pour 20 ans de crédit, il passera de 2,40 % à 2,57 % à partir du 1er juilleter. Pour calculer cela, la Banque de France prend en compte tous les taux appliqués au trimestre précédent et les augmente d'un tiers.
Cette décision ne satisfait personne. Selon les courtiers, le taux d'usure actuel irait à l'encontre même de l'objectif initial de protéger les particuliers contre des conditions d'emprunt abusives. Ils estiment que cette augmentation n'est pas suffisante dans un contexte de forte hausse du coût de l'argent.
Évidemment, la hausse des taux d'usure sera plus lente que la hausse des taux d'intérêt, que la banque centrale a décidée pour lutter contre l'inflation. "A l'époque où l'usure était de 3,35 %, le taux du crédit à 20 ans est désormais en moyenne de 1,6 %, son niveau de décembre 2017, ce qui signifie que la situation est totalement décorrélée du marché.",souligne Sandrine Allonier, un porte-parole du courtier Vousfinancer.
De plus en plus d'emprunteurs sont exclus du marché
Selon les courtiers, près d'un quart des dossiers présentés ces dernières semaines ont déjà du mal à passer. De plus en plus de banques vont passer par là de manière significative, alors qu'ils empruntent actuellement à 2,40% en 20 ans, réduisant les robinets de crédit. "Comment imaginez-vous qu'une banque perde de l'argent et maintienne la production de crédits immobiliers ? Alors on fonce droit sur le marché de la 2ème vitesse. Les personnes les plus riches qui ont cotisé peuvent être locataires, mais d'autres, notamment les jeunes familles , il faut attendre », a déclaré Maël Bernier, directeur de la communication chez Meilleurtaux.
La Banque de France, qui n'a pas reçu les numéros demandés par le courtier, réfute totalement cette observation. "Certains courtiers ont parlé de l'impact de l'exclusion des emprunteurs immobiliers liés au pourcentage d'usure. Objectivement, on ne sait pas", a déclarémercredi 29 juin. Lors d'une rencontre avec les médias, il a expliqué son gouverneur, Françoisville Roydegarhow. Selon lui, la croissance des prêts hypothécaires est également restée à des niveaux historiquement élevés, atteignant plus de 6,5 % sur une base annuelle.
