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Quand les expériences de Madeleine Delbrell interrogent le sens spirituel de la mission

(*) Article de Sophie Mathis (Sœur de la Providence de La Pommeraye), journal Prêtres Diocésains, n. janvier 1567 2021, p. La DC

(1) Œuvres Complètes de Madeleine Delbretl (O.C.), Titre de Bruyères-le - Chatel, Ville Nouvelle, t. 7,Le Pape des gens ordinaires, " Missionnaires sans bateaux ", p. 57.

(2) O. C, t. 10, La question des prêtres-ouvriers, La Leçon d'Ivry, p. 219.

(3) O. C, t. 11,Marxist City, Mission Country, p. 214.

(4) Lettres de Madeleine Delbrell, 1915-1949, Tome 1, Bruyères-le-Chatel, Ville Neuve, 2022, 11e lettre janvier 1927, L. A Salonène, p. 49.

(5) Voir l'ouvrage éclairant de Bernard Pitaud et Gilles François à ce sujet.

(6) Correspondance de Madeleine Delbrêl, 1915-1949, op. cit, 4 lettres janvier 1933 L. À Brunot, p. 201.

(7) O. C, t. 10,op. Citation, page. 218-219.

(8) Idem, p. 219. accentuation du texte.

(9) Thérèse est béatifiée en 1923 et canonisée par Pie XI le 17 mai 1925. Le 14 décembre 1927, le pape Pie XI proclame Thérèse patronne des missionnaires et missionnaires.

(10) O. C, t. 11,op. Citation, p. 148-149.

(11) O. C, t. 13,L'Appel de La Charité, "Twelfth Year" (1945), p. 135.

(12) O. C, t. 7,op. Citation, "Nous sommes d'autres personnes dans la rue" (1938), p. 29.

(13) Thérèse de Lisieux,Œuvres complètes, Paris, Cerf/DDB, 1996, LT 221, 19 mars 1897 P. A Rouland. Jean de la Croix,Spirituel B 29.3 ou Thérèse d'Avila,Fondation 29, 32, point d'exclamation 5.

(14) Sophie Matisse, MAdeleine Delbrêl et les Saints du Carmel, Bruyères-le-Châtel, Ville Nouvelle, 2021.

(15) Pape François, Lettre encyclique Fratelli Tutti, 3 octobre 2020,n. 66

(16) O. C, t. 3,Love Humour, "L'extase de votre volonté", pp. 43-44.

En lisant Madeleine Delbrel, on s'émerveille du côté contemplatif de son métier. Mais cette femme fait mieux en étant amicale envers les incroyants, en se dévouant pour les plus pauvres, et en étant capable de répondre positivement à tous les visiteurs, dans la maison de la rue Raspail à Ivry-sur-Seine, où ses aventures missionnaires ont commencé. , 1933. Mais quand on y regarde de plus près, sa fibre missionnaire est comme la face visible d'une autre face, plus cachée, et comme son visage qui expérimente Dieu, cette joyeuse Comme une femme, la joie s'enracine dans la croix.

Dès son plus jeune âge, Madeleine a connu les drames de la guerre, le fardeau des maladies à répétition et les tensions familiales. Et surtout, de 16 à 20 ans, l'épreuve de l'athéisme, l'épreuve de la vie sans but, sauf ce qu'apporte la mort. L'épreuve se poursuit tout au long de la vie de Madeleine jusqu'à sa mort, mais cette vie porte le sceau de l'éternité, "l'Éternel Missionnaire, le Saint-Esprit." (1)

En cette ère de pandémie et guerre en Europe, dans un monde qui place l'homme avant la vulnérabilité et échappe à son contrôle, Madeleine nous livre quelques secrets de son bonheur, forgés dans un creuset d'épreuves.Mais peut-être faut-il donner. L'expérience de conversion de Madeleine semble indiquer très fortement la force intérieure qui a animé sa vie. « La conversion et sa violence durent toute une vie. »(2)Cette phrase fut prononcée peu avant sa mort et nous donne peut-être une idée de la contemplation missionnaire à Madeleine, qui sculpte le chrétien. , le refaçonne, le sépare lui de lui-même, solitaire et ouvert aux autres, doit s'étirer entre le royaume qui surgit en lui et ce monde qui l'ignore.

La contemplation comme passivité

Le 29 mars 1924, après le jour de sa "conversion", Dieu "éblouit" Madeleine Sa situation personnelle n'a apparemment pas changé depuis alors. La santé fragile d'un trio familial, l'instabilité émotionnelle de son père, la fiancée de Madeleine qui ne revient pas, son avenir littéraire en suspens après des débuts prometteurs. Ce qui contrôle la vie de Madeleine. Mais pour être précis, cette nuit semble éclairée d'une lumière nouvelle. Tout d'abord, Madeleine continue à prier, comme l'a enseigné Thérèse d'Avila. Et cette prière s'exprime comme un acte passif, pour "se découvrir" par Dieu. Je l'ai fait ce jour-là et bien d'autres jours sans chronométrage. Depuis lors, en lisant et en réfléchissant, j'ai trouvé Dieu. Mais pendant que je priais, je croyais que Dieu m'avait trouvé, que Dieu était une vérité vivante, que je pouvais L'aimer comme j'aime les autres."(3)

La croix et le L'école française des chefs spirituels semble la conduire sur cette nouvelle voie où « rien » est le point de départ du « tout ». Une lettre de Louise Saronne en 1928 peut le prouver. Par exemple, lorsqu'elle soutenait son amie également malade, en lui expliquant que cette inactivité forcée pouvait être un lieu de changement radical :

" J'aimerais t'avoir près de moi pour t'apprendre toutes les choses qui sont complètement passifs comme moi, mais actifs par nature, et pour vous élever, une vérité très dure (…) , est la règle de la liberté souveraine. Je veux vous parler de cette liberté qui vous déchire les poignets en vous chaînes."(4)

Mais quel genre de liberté est-ce ? Elle n'impose pas sa foi à ses amis incroyants, mais il est compréhensible que Madeleine envisage cette « liberté souveraine » comme la liberté que Dieu lui-même a pris possession de son âme. Des capacités qui le rendaient fier, en particulier son intelligence. En lisant Jean de la Croix, Madeleine comprend le travail d'émondage par lequel les vertus théologales, la foi, l'espérance et l'amour agissent sur les capacités humaines. Elle découvre que « notre zéro multiplie l'infini » et que « assumant humblement la grandeur de la volonté de Dieu », la puissance de l'infini. Mais pour cela, il faut accepter des morts multiples, libres et joyeuses. Car ils signent le lien d'amour offert à celui qui se quitte et se donne totalement. Cette épreuve trouve son sens dans la croix du Christ, qui s'offre à nous pour que nous le rejoignions (5)ce qui signifie qu'elle Comment conclure une lettre à Louise Bruno en 1933. Toute la mort est toujours toi, l'herbe sur le canapé de ton beau jardin. Fondamentalement, tout notre travail consiste à mourir. Lorsque cela sera terminé, Dieu naîtra en nous. (…) + n'est pas strict, c'est un don de lumière et d'amour. C'est bien plus qu'un don d'amour. C'est l'union de l'amour." (6)

La contemplation comme transformation

Mission, En définitive, dans ce renversement intérieur,Metanoiaest provoquée par la rencontre de Dieu avec l'âme, provoquée par ce plus grand amour, à tout lâcher pour mieux le recevoir. C'est le chemin enseigné par Jean de la Croix dansMonte du Mont Carmelet le chemin mentionné à plusieurs reprises par Madeleine. L'œuvre du baptême est de faire constamment face à Dieu, mais elle doit continuer à vivre dans la conscience du baptisé, dit Madeleine. C'est sans aucun doute la grâce d'un converti qui ne peut jamais être oubliée.
Mais dans notre cas cette conversion peut être peu ou même pleinement consciente. A peine ou totalement spontané. À peine ou totalement gratuit. (…)
La conversion est le moment décisif, nous distrayant de ce que nous savions de nos vies et nous demandant de faire face à Dieu ce qu'Il pensait et ce qu'Il en pensait. (…)
Sans cette suprématie extrême et fulgurante du Dieu vivant, le Dieu qui nous interpelle et donne à notre cœur la volonté de répondre 'oui' ou 'non' à volonté, il n'y a pas de foi. 140} (7)

Marie-Madeleine ne limite pas ici cette conversion à un moment, mais exprime toute la vie chrétienne, source de la vie croissante. Parce que la foi qui ne grandit pas ne se fane pas. Être éveillé à la foi, c'est reconnaître constamment l'appel de Dieu dans notre vie quotidienne et combiner notre liberté dans toutes nos actions avec la liberté de Dieu. Et dans ce quotidien, les épreuves, dans n'importe quel ordre, deviennent des occasions d'élever au maximum la vie de Dieu en nous. "Dieu garde notre foi vraie 'par des épreuves'"(8)L'athéisme est une telle épreuve.Si Madeleine ose affirmer que la vraie vie de foi se maintient et se développe dans un milieu athée, c'est parce qu'elle comprend que les contradictions sont des opportunités pour la foi. reçu. Pourquoi ai-je la foi, pas un collègue proche qui est plus dévoué à son travail que moi. La contradiction nous invite aussi à revenir sur nos choix en réinterrogeant nos fondements. Est-ce que j'appartiens vraiment au Christ ? Suis-je loyal envers lui avec de tels actes et de tels mots, ou est-ce que je sauve la face. Madeleine dit que le pire danger pour un croyant est de s'habituer à croire. La foi ne pénètre plus nos os et notre chair, mais devient mots et pensées. l'esprit est parti. Le Christ n'est plus « un homme qui peut aimer comme il aime ». Bienheureux ceux qui nous tirent de nos conforts et nous ramènent la jeunesse de la foi, la toujours purifiée, la plus pauvre, la plus vraie.

Profondeur de la mission

Lorsque la contemplation de Dieu devient conversion, transformation de l'homme, la mission change d'échelle. Il porte la taille de Dieu en nous. Dans ce registre carmélite, Madeleine évoque Thérèse de Lisieux, à qui elle dédie son « petit livre »Le Missionnaire sans navire, et poursuit en disant : « Qu'elle fasse ce qu'elle veut ». Pour Madeleine, Thérèse illustre parfaitement le paradoxe de la mission. C'est-à-dire que plus vous êtes « à l'intérieur », plus vous pouvez porter des fruits à l'extérieur. Pères Daniel et Godin, quelques mois plus tôt, en septembre 1943,France, pays de mission. Madeleine espère redonner un sens spirituel à la mission en l'envisageant en termes de reconquête de territoire. Il montre plutôt qu'il s'agit de vivre une "mission profonde" qui porte des fruits plus certains.

"Peut-être Thérèse de Lisieux, patronne de toutes les missions (9), disait au début de ce siècle que le temps raccourci au minimum, les actions réduites au minimum, (…) , devoirs réduits à quelques mètres carrés, certaines efficacités échappent à la mesure des horloges, que la visibilité des actions ne les couvre pas toujours Au fond des masses humaines, là où l'esprit humain interroge le monde et vacille entre les mystères de Dieu et les mystères de vouloir se montrer petit, participer à l'envergure de la mission.(10)

Et Thérèse de Lisieux s'est très bien déroulée de sa frange restreinte carmélitaine. Cette mission était l'amour, qui est au cœur de l'Église. C'est cette même charité que Madeleine et ses compagnes veulent faire dans l'église et pour le monde. "Ce n'est pas de faire un travail visible, mais d'être complètement dévoué à son amour - je ne dis pas son service - pour le laisser nous aimer autant que son cœur le lui dit. L'amour." Cela signifie être un, partager la vie avec celui que tu aimes." (11)Être un avec Dieu est le désir quotidien des mystiques. Aujourd'hui, nous sommes "pleinement conscients" de Celui qui est le véritable amour en nous, le véritable amour chez les autres , un cadeau offert, attendant d'être accueilli. Alors, ``la plus petite action devient le paradis gigantesque qui peut recevoir et donner le paradis.''(12)Ainsi, si l'intention derrière elle est pure, les actes les plus insignifiants rejoignent l'œuvre de Christ. Comme aimait à le dire Thérèse de Lisieux en prenant Jean de la Croix, « le moindre mouvement d'amour pur est plus bénéfique à l'Église que toutes les œuvres réunies. » (13)Dans la lignée de la tradition de les Saints du Carmel (14)

Enfin, Madeleine a reçu un cadeau que tous les chrétiens reçoivent gratuitement, un cadeau auquel elle ne s'est jamais habituée. , remerciez ce Dieu qui a fait sa vie toujours nouvelle et l'a disposée à aimer les autres, qui qu'il soit. Il est difficile de ne pas écouter son invitation à reconsidérer notre façon de faire les choses, notre façon d'entendre, de voir et de discerner. N'est-ce pas ce que notre Église synodale nous invite à vivre ? N'est-ce pas l'occasion idéale pour vous de résonner avec la Parole de Dieu même avec les blessures de votre cœur, et à partir de là, votre véritable "moi" jaillira, et vous pourrez construire des relations humaines pacifiques et éternelles au milieu de ta faiblesse ? C'est un appel à l'humilité, à la prière et à l'ouverture d'esprit. Que la joie de Dieu en nous soit parfaite et soit une lumière pour tous nos frères. Comme le dit le pape François, "De la proximité de chaque cœur, l'amour crée des liens et élargit l'existence lorsqu'il attire l'un de soi à l'autre. a en chacun" la loi de "l'extase".sortir de soi et trouver la présence accrue des autres"(15)Madeleine "Nous sommes tous appelés à l'extase, à sortir de notre mauvaise combinaison et monter des heures dans ton plan." (16)