Drag Race France, FranceTV Slash
Le drag est un art. Un art de la transformation, non seulement une performance, mais aussi un art dévotionnel et politique visant à déconstruire le concept de genre. Depuis fin juin, France Télévisions diffuse la version française de la compétition US Drag Race France2009 sur FranceTV Slash. Le dernier des huit épisodes sera diffusé ce jeudi 10 août . D'abord disponible à la demande sur la plateforme, l'émission a connu un tel succès qu'elle a également été diffusée sur France 2 à minuit samedi aprèsFort Boyard. Programmation nocturne, mais programmation quand même. Accessible à un public plus large, l'univers du drag n'est plus réservé à la scène LGBTQI+, il s'est presque démocratisé.
Les drag queens construisent une identité féminine aggravée basée sur des archétypes de la féminité et des rôles de genre. Elle est souvent associée à l'homosexualité masculine, indépendamment de l'identité de genre ou de l'orientation sexuelle. Chaque semaine, les candidats participent à une épreuve. Leurs talents artistiques et musicaux sont jugés, ils ont beaucoup d'humour et sont éliminés au fur et à mesure du spectacle par les juges Nikki Doll, Daphne Bürki et Kiddy Smile.
Arnaud Alessandrin, sociologue et auteur de Drag in la ville : Éléments d'analyse du paysage des drag queens françaises, les "Reality Shows" touchent un public plus large que les documentaires ou les articles.”augmentent. La transition du Web à l'émission de télévision indique que l'émission a été visionnée par des téléspectateurs en dehors du public cible d'origine. La télé-réalité permet également la narration de plusieurs portraits de drag. "'Ainsi, ils gagnent en reconnaissance, en expertise professionnelle et, pour certains médicaments, ils peuvent sortir de l'instabilité'", explique Arnaud Alessandrin. J'insiste. Pour les sociologues,"Drag Race France révèle la capacité de la France à créer et diffuser des contenus plus représentatifs de sa communauté".Il y a aussi des documentaires comme La Folle Histoire des travestis.Rediffusion en France 4 mar. 9 août
Mais passer par une émission de télé-réalité dépolitise l'art auquel elle s'était initialement engagée. Ne prenez-vous pas des risques ? Comme les traductions télévisuelles grand public d'une rhétorique extrémiste, on peut s'intéresser à la standardisation des combats de dragsters et à leur réappropriation par le capitalisme. Une autre critique faite par cette communauté peut être relevée, selon les sociologues : la forte inégalité entre les drag queens. "Parce que se rendre à Paris pour confectionner des costumes coûte cher et n'est accessible qu'aux privilégiés."Et le spectacle relève plutôt de l'ordre des loisirs, avec peu de place pour l'engagement. Pour Arnaud Alessandrin, s'il s'agit de reconnaissance, c'est``une reconnaissance édulcorée qui préfère les paillettes aux signes''.
