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Quatre choses à retenir des 24 heures de Daytona

Personne du podium de Daytona ne sera au Mans

Malgré le grand chambardement réglementaire depuis, le résultat des 24 heures de Daytona 2023 ressemble étrangement à ceux de 2022 : avec aux deux premières places, les deux voitures motorisées par Acura, le Meyer Shank Racing (avec notamment Simon Pagenaud, on y reviendra) devançant à chaque fois le Wayne Taylor Racing. Pourtant la liste des engagés n'avait pas grand-chose à voir puisqu'à Cadillac, déjà présent par le passé, s'étaient ajoutés BMW et Porsche dans cette nouvelle catégorie GTP qui peut également s'aligner en WEC et donc aux 24 heures du Mans.

L'ironie de l'histoire, c'est que les trois équipages qui ont terminé sur le podium de cette édition (dont la Cadillac numéro 1 du Chip Ganassi Racing avec Sébastien Bourdais qui a fini troisième) se consacreront uniquement à l'IMSA cette année. On ne les verra donc pas aux 24 heures du Mans en juin.

D'une part parce que Cadillac a choisi d'envoyer sa numéro 2 (4e dimanche) sur les épreuves FIA et d'autre part car Honda, la maison-mère d'Acura, voulait attendre de voir les résultats en 2023 avant de s'engager dans la Sarthe. Cette victoire maîtrisée sera l'occasion pour Mike Shank, qui nous avait confié au printemps dernier rêver de l'épreuve mancelle, de relancer Honda pour l'édition 2024.

Porsche est très loin du compte, BMW aussi

Cette 61e édition des 24 heures de Daytona n'a pas été tendre avec les deux marques allemandes qui faisaient leur retour dans la catégorie reine. Du côté de BMW, engagé avec Rahal-Letterman-Lanigan, on pourra se consoler en se disant qu'il reste du temps avant d'affronter le WEC où la marque munichoise ne pointera le bout du nez de sa M Hybrid V8 qu'en 2024. Reste que les gros problèmes mécaniques rencontrés dès la deuxième heure de course interpellent.

Côté Porsche, c'est aussi la soupe à la grimace. Même s'il n'est jamais facile de renouer avec la compétition à un tel niveau (Peugeot peut en témoigner avec sa saison 2022 en WEC), on n'imaginait pas une association aussi prestigieuse que celle avec Penske démarrer si mal. À l'arrivée, la numéro 7 pointe à 34 tours des vainqueurs et la numéro 6 à 83 après une course écourtée, boîte de vitesse en berne et grand panache d'huile répandu sur la piste à trois heures du terme. Les évolutions de la BOP (balance of performance, le règlement qui permet d'ajuster certains paramètres pour équilibrer les performances de toutes les voitures de pointe) permettront sans doute à la 963 d'afficher plus rythme en course par rapport à ses rivales. Mais il y a bien d'autres choses à corriger pour espérer être compétitif à Sebring en mars où l'IMSA (le 18) comme le WEC (le 19 après un prologue les 11 et 12) tiendront une course.

Simon Pagenaud se rapproche Bob Wollek

Jusqu'à ce dimanche, un seul Français s'était imposé à plusieurs reprises aux 24 heures de Daytona. Il s'agissait de Bob Wollek, sacré en 1983, 1985, 1989 et 1991. Simon Pagenaud est entré dans ce cercle très restreint avec sa deuxième Rolex, le sponsor-titre de l'épreuve récompense les vainqueurs de chaque catégorie avec une montre.

Petite particularité, le vainqueur des 500 miles d'Indianapolis 2019 est le premier Tricolore à enchaîner deux victoires consécutives après celle de 2022 déjà avec le Meyer Shank Racing et Acura. Wollek, à chaque fois sur Porsche, était passé proche d'un tel doublé avec une deuxième place en 1984 ! Sébastien Bourdais, troisième hier avec Cadillac et Chip Ganassi, a lui aussi failli réaliser cet exploit puisqu'après sa victoire de 2014, il avait terminé deuxième en 2015. Si le Manceau va rouler toute la saison en IMSA, Pagenaud va, lui, désormais se consacrer à l'Indycar où il débute son deuxième exercice avec le Meyer Shank Racing.

Romain Grosjean a terminé sa première course de 24 heures

La Lamborghini Huracan GT3 Evo2 de Romain Grosjean dans le banking de Daytona. (Twitter @IronLynx_)

La Lamborghini Huracan GT3 Evo2 de Romain Grosjean dans le banking de Daytona. (Twitter @IronLynx_)

Treize ans après avoir vécu une expérience écourtée aux 24 heures du Mans 2010 (en Ford GT1 avec Matech Competition), Romain Grosjean a terminé pour la première fois une course faisant deux fois le tour de l'horloge. À Daytona, le Français, évoluant aussi en Indycar avec Andretti, redécouvrait la discipline afin de se préparer à l'arrivée de Lamborghini dans la catégorie reine (GTP) la saison prochaine. C'est au volant d'une voiture bien différente, la Huracan GT3 Evo2, qu'il a pris part à l'épreuve floridienne le week-end dernier. Il a passé cinq heures au volant et a terminé à la quatrième place des GTD Pro, mais seulement la 8e des voitures GT au total puisque quatre « GTD » (la différence de catégorie est établie en fonction du statut - platinum, or, argent, bronze - des pilotes engagés) ont également devancé la voiture numéro 63. Sur un tracé ramassé, propice aux contacts et aux sorties de la voiture de sécurité, l'expérience, très différente de ce qu'il connaît en monoplace, sera forcément été bénéfique pour Grosjean.

publié le 30 janvier 2023 à 10h53