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Quatrième année d'internat pour les étudiants en médecine : "Cette réforme est inapplicable", estime Alexis Vandeventer

Pour Alexis Vandeventer, président du syndicat des internes Montpellier-Nîmes, la réforme des études de médecines, qui prévoit de rajouter une quatrième année aux internes en médecine générale, sera inapplicable.  

François Braun, le ministre de la Santé, a confirmé ce matin que le gouvernement veut prolonger d'un an l'internat des étudiants en médecine générale, vous avez été surpris par cette réforme annoncée le week-end dernier ?

C'était attendu, cette quatrième année existe pour toutes les spécialités, sauf pour la médecine générale... Nous, on estime que neuf années d'études suffisent. Et on a été surpris que cela devienne une réponse à la problématique des déserts médicaux, et que ça arrive si vite, alors qu'un groupe de travail a été mis en place au ministère. Et dans un contexte où les étudiants en médecine sont dans une grande souffrance psychologique, 60 % ont un syndrome anxio-dépressif, 30 % ont pensé au suicide. 

Combien d'internes seront concernés sur la faculté de Montpellier Nîmes ?

Ils seront 150, mais la réforme, si elle se fait, entrera en application dans quatre ans. Elle n'apportera pas de réponse immédiate.

C'est, selon vous, une solution à la problématique des déserts médicaux ?

On s'interroge déjà sur la faisabilité de ce projet, dans un contexte où on manque de personnels enseignants, administratifs, de maîtres de stages. On a déjà du mal à en trouver pour les jeunes qui font des stages dans les zones sous denses dès la première année. C'est inapplicable.

Ensuite, imaginer que cette année va mettre fin à la problématique des déserts médicaux... ce n'est pas en y passant une année qu'on va se projeter dans des vies sur ces territoires qui manquent de services, de commerces, d'écoles. Et ce n'est pas aux jeunes médecins de résoudre le problème du numerus clausus.

Les places aujourd’hui ouvertes dans ces zones dites sous-denses sont-elles pourvues ?

Quasiment toutes, sous l'effet aussi des aides des collectivités locales et de l'État.

"On va se battre"

Au-delà, il n'y a pas, selon vous, de pertinence en termes de service rendu à la population...

On ne résoudra rien en proposant à la population des médecins qui n'ont pas de stabilité, et qui vont changer en permanence. Il y a aussi une motivation économique derrière tout ça : un docteur junior, ça ne coûte pas cher. 

Quelles actions envisagez-vous ?

On va se battre. On ira jusqu'à la grève. Sachant qu'il y a d'autres choses qui ont montré qu'elles marchent ici : le dispositif "Ma région, ma santé", et les aides mises an place par des départements comme l'Aveyron ou la Lozère par exemple. On est conscient des problèmes, et on cherche des solutions avec les collectivités.