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Quelle est la place du syndicalisme aujourd'hui ?

Un nouveau parlement issu d'une série de scrutins consécutifs à l'élection présidentielle de la République a créé une situation politique sans précédent. C'est aussi un New Deal pour le mouvement social, méprisé par le pouvoir pendant les cinq ans du premier mandat d'Emmanuel Macron. Face à une relative majorité du pouvoir de Macron, les syndicats ont-ils plus de marge de manœuvre ? Nous avons rencontré un chercheur spécialisé dans les mouvements sociaux et deux dirigeants syndicaux.

Les attentes des salariés sont très élevées face à la crise actuelle en termes de salaires, de pouvoir d'achat, de retraites, etc. Comment le syndicalisme peut-il profiter de ces revendications ?

Benoit TesteLe syndicalisme est attendu sur cette question en raison de l'urgence que je donne au monde du travail, notamment aux retraités et aux retraités, aux étudiants et aux chômeurs. En tant que force sociale, le syndicalisme est légal et entendu lorsqu'il parvient à poser cette question en termes de reconnaissance nécessaire de l'utilité sociale du monde du travail et de la profession. Le syndicat doit donc en faire le sujet de la société. Récompensez ceux qui travaillent, étudient, obtiennent des droits légaux à la retraite, et donc tous servent la communauté, ou récompensez les actionnaires qui ont gagné une part plus importante que jamais. Dès lors, notre rôle est de démanteler le discours sur le manque d'alternatives et, si d'autres choix sont faits, les salariés en partant de l'idée que cela profitera non seulement à tous mais aussi à la collectivité. Quand il s'agit de questions salariales, le syndicat doit être une carrière qui recherche une véritable égalité, en particulier pour les femmes et les hommes, et nous sommes loin de Mark. Il y a beaucoup d'écarts de carrière qui ne sont pas encore comblés, et les métiers les plus féminisés sont toujours beaucoup moins bien payés, mais les femmes sont toujours moins bien payées que les hommes, et cela ne peut plus durer.

Céline VerzelettiLes préoccupations concernant le faible pouvoir d'achat et les questions salariales sont devenues plus importantes que jamais dans la lutte et dans l'entreprise. Et pour cause, l'inflation continue de croître. Dans le même temps, les gouvernements et les employeurs restent responsables face à des conditions sociales de plus en plus préoccupantes. Même si la première réunion ministérielle du nouveau gouvernement annonce quatre priorités : l'éducation, la santé, l'écologie et le pouvoir d'achat, on attend toujours la fin des mesures concrètes et efficaces. En même temps, Macron continue de nous expliquer que l'allégement de la dette est indispensable et donc des restrictions budgétaires sont nécessaires. Pourtant, les grandes entreprises sont en très bonne santé financière, et entre mars 2020 et 2021, la richesse des millionnaires augmentera de 236 milliards d'euros, soit quatre fois le budget des hôpitaux publics. Par mesure de sécurité, 120  services d'urgence sont très difficiles et sont partiellement ou totalement fermés. L'hôpital a un plan blanc permanent. Après cela, de plus en plus de personnes, en particulier des jeunes, se retrouvent dans des situations extrêmes, des situations extrêmement instables et des conditions de vie sans valeur. Ce sont surtout les jeunes qui sont touchés. Elle doit pouvoir bénéficier d'une aide immédiate et de mesures visant son autonomie et sa libération. Devant l'urgence d'une rupture radicale, la CGT multiplie les exigences en matière d'aménagement pour les jeunes. Il se décline en 10 objectifs dans les domaines de la formation, de l'accès aux services publics, de l'insertion dans le monde du travail, de l'accès au logement et de l'autonomie. De nombreuses mobilisations multidisciplinaires se sont tenues à l'échelle territoriale, parfois nationale, à l'appel du syndicat dans un cadre unique. Parmi les comportements sanitaires et sociaux, le territoire et l'État, la métallurgie, l'énergie, les transports, les produits agricoles, la chimie et les cheminots, des grèves sont organisées spécifiquement pour exiger des salaires plus élevés. Les syndicats doivent continuer à renforcer et à renforcer l'esprit de lutte ouvrière et de lutte des classes sociales. Le problème de la répartition des richesses est omniprésent.

Sophie BéroudEn effet, les enjeux salariaux croissants tant dans la fonction publique que dans le secteur privé ont été importants ces derniers mois, grâce à l'engagement des visages des salariés. Le faible pouvoir d'achat d'une très grande partie des ouvriers et de la classe moyenne, ainsi que les contraintes engendrées par la crise sanitaire. Cet affaiblissement continu au fil des ans a été encore renforcé ces derniers mois par la hausse des prix des carburants, de l'énergie et des denrées alimentaires. Mais ce n'est pas un enjeu nouveau – les fonctionnaires y sont habitués avec un long gel des points d'indice – ni un combat que le syndicat retrouvera. En attendant, un nouveau facteur clé dans la situation actuelle est le conflit local depuis l'automne 2021 dans divers secteurs pour les augmentations de salaires, des grèves chez Leroy Merlin et Decathlon au mouvement actuel dans la métallurgie. Total, en transit, ou encore SNCF. Des conflits importants persistent au niveau local et se forment même au niveau du secteur des affaires. L'un des défis pour les syndicats est de coordonner ou d'intégrer ces exigences pour les responsabiliser davantage. Un autre facteur qui complique ici le comportement syndical est qu'il est mis en œuvre par le gouvernement, qui consiste à échapper avec succès aux stratégies des entreprises et à répondre à ces revendications par des primes. L'un des enjeux pour les syndicats est de rester dans le salarial, et non dans des formes de rémunération additionnelles, afin d'influer effectivement sur le partage de la valeur et donc d'influencer l'émergence de nouveaux compromis salariaux.

Sur la base des scores de 2017, Emmanuel Macron a nommé son premier mandat avec des signes de mépris des intermédiaires et des syndicats. Comment la situation actuelle va-t-elle changer ?

Benoit TesteL'arrogance et la puissance du côté du clan qui pensait que la verticalité des cinq dernières années pouvait tout contrôler, tout diriger et tout réprimer, c'était une forme d'addiction. Le résultat des élections législatives est donc la première forme de cet effondrement de la logique, et il faut s'en réjouir. Pendant ce temps, des dégâts se sont produits et malheureusement cela dure depuis longtemps. Fonctionnaires L'abolition de certains droits des salariés élus dans le droit du travail du secteur privé, comme la loi sur la transformation des fonctionnaires, a été dévastatrice. L'organisation a du mal à protéger ses collègues. Le contrat est nouveau, mais à ce stade, il est plein d'incertitudes. Nous avons le pouvoir de pencher vers la droite d'une part, et nous pencherons même vers l'extrême droite. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le monde du travail. En revanche, dans cette nouvelle situation où la majorité fluctue, on supposerait qui s'opposerait au mouvement social majoritaire. Au fond, à une époque d'instabilité politique et de faiblesse de l'exécutif, le mouvement syndical représente-t-il le pouvoir de reprendre son rôle majeur auprès des autres ? Surtout parce que le pouvoir progressiste du côté gauche lui-même a été renforcé, il peut influencer plus positivement le cours des choses.

Sophie BéroudGrâce aux résultats obtenus par les candidats du Nupe, leur existence est due à la mobilisation d'une forte opposition de gauche au parlement. arène au travail ou dans la rue. Un plus grand espace peut exister pour entendre les contre-propositions existantes, les services publics, les droits des travailleurs et les visions alternatives pour protéger la protection sociale basée sur la solidarité intergénérationnelle. Mais c'est surtout la capacité des salariés à construire un rapport de force avec le gouvernement et à retarder la volonté gouvernementale d'achever la dernière destruction du programme national par le biais des syndicats et de divers moyens d'action. Ce qui reste dans l'entreprise, les fonctions publiques et les systèmes de protection sociale. Par le jeu de l'alliance politique, le gouvernement sera davantage dirigé vers ce droit. Le département peut être précisé.

Céline VerzelettiEmmanuel Macron insiste et s'en tient à nous imposer des projets problématiques comme la réforme des retraites. De plus, le procédé retenu n'est pas encore très clair. Macron plaide devant un CNR qui n'a rien à voir avec le Conseil national de la Résistance, permettantde "nouvelles voies"de mettre un termeau "fort essoufflement démocratique". français et français. Le conseil est composé de représentants de régions sélectionnées, d'associations et de citoyens par tirage au sort et est invité à aborder les questions clés à l'avenir. Tout est détourné, et les mots et acronymes sont destinés à mieux occulter et remplacer l'ancienne lutte dans la conscience collective. Mais jusqu'à présent, rien n'a changé. La politique de Macron vise à éliminer les classes sociales les plus défavorisées au profit de la classe dirigeante, des détenteurs du pouvoir et du capital. Cette politique a toujours visé à détruire le système social de solidarité et à piller nos biens communs. Divers projets de réforme antisociale, notamment des projets de retraites, sont dans la "boîte" de la majorité du président.

Comment le syndicalisme peut-il leur résister efficacement ?

Sophie BéroudNous savons que le combat pour préparer la réforme des retraites se fera à plusieurs niveaux. Des réformes indispensables –, des luttes politiques – Les rapports de force que l'on connaît au Congrès – et pour ainsi dire des luttes sociales et économiques. L'un des enjeux pour les syndicats est de se préparer à ces différents niveaux en envisageant des alliances potentielles. Par exemple, est de générer un contre-argument au sein de la population et de le diffuser à grande échelle autant d'employés que possible - non seulement du point de vue du secteur d'activité, mais aussi du sexe, de la génération – Diverses formes complémentaires de lutte. Construire un mouvement social plus large mais tout aussi efficace qui peut faire reculer le gouvernement signifie également être indépendant des calendriers imposés par le gouvernement.

Benoit TestePersonne n'a de "solution" pour gagner l'idée de progrès social et contrer au moins efficacement les déboires annoncés. Mais en tout cas, il est de notre volonté de reconnaître qu'il est urgent pour nous de sortir du pinacle de la crise actuelle. Si un nouvel ensemble de mesures libérales nuisait davantage aux États sociaux et aux services publics sans que les forces progressistes apparaissent crédibles, la prise de pouvoir du RN sur fond de désespoir social est inéluctable, toutes les conséquences sont catastrophiques. Nous savons Cela signifie également que nous sommes responsables de rendre les alternatives que nous offrons fiables et désirables. Elle doit passer par des suggestions réalistes mais concrètes, lisibles et puissantes qui peuvent connecter les employés. Par exemple, taxer l'énergie, l'agrobusiness, voire le super profit des multinationales de la Big Pharma semble être un slogan unifié, à la croisée de la répartition des richesses et des enjeux environnementaux. Au-delà, il faut être capable de proposer des façons de faire efficaces qui permettent aux salariés de se retrouver à grande échelle. Nul doute qu'il faut inventer diverses formes de mobilisation qui permettent d'augmenter le pouvoir de mobilisation. Cela est particulièrement important lorsque nous sommes confrontés à de nouvelles réformes des retraites.

Céline VerzelettiLes dernières élections ont confirmé que de plus en plus de gens rejettent les politiques récentes, plus précisément la rizière de Macron. Et son gouvernement. Cela correspond au mécontentement croissant de la plupart de la population et à la montée des luttes organisées au travail. Cela ouvre donc une nouvelle perspective en termes de syndicalisation, de développement et de lutte syndicale, et donc de conquête sociale.