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Quelles sont les villes les plus consommatrices d’électricité ?

Question posée le 17 novembre

«Quelles villes consomment le plus d’énergie par habitant ?» Pour répondre à cette question, une étude a été réalisée par la start-up Up Energie, plateforme de conseil et d’accompagnement en matière d’économies d’énergie. Celle-ci, dévoilée en avril, avait été largement reprise dans les médias, de Capital à TF1, et continue à être citée régulièrement depuis - comme ici, en octobre, sur Actu Marseille.

Et ses résultats sont plutôt surprenants : les villes et les départements les plus consommateurs d’électricité par habitant sont situés dans le sud et l’ouest de la France, alors même qu’Aix-en-Provence, Bordeaux et Nice, les trois villes de plus de 100 000 habitants en tête du palmarès, ne sont pas réputées pour la rigueur de leurs hivers. A l’inverse, les villes de Saint-Etienne et de Mulhouse ou le département du Nord, largement exposés au froid hivernal, font partie des lieux les plus sobres en énergie du pays.

Consommation d'énergie par habitant et par département (© Up Energie)

Comment cette étude a-t-elle été réalisée ?

Contacté par CheckNews, le cofondateur de Up Energie, Alexis Beaumont, explique que l’étude a été menée à partir des données de consommation d’énergie de l’agence ORE, plateforme d’open data des distributeurs d’électricité et de gaz, et celles de l’Insee (extraites ici) en matière de population. Des sources de données qui ont ensuite été combinées, en divisant la consommation d’électricité du secteur résidentiel de chaque département ou de chaque ville, pour obtenir les résultats affichés.

Les données, annuelles, datent de 2019 pour la population et 2020 pour la consommation d’énergie. Noter que s’agissant les villes, un classement incluant les 116 villes les plus peuplées de France, et non les seules villes de plus de 100 000 habitants, est disponible sur le site de l’étude.

Comment expliquer ces résultats ?

Comme indiqué ci-dessus, ce n’est pas la consommation d’énergie globale des villes ou des départements, mais bien la seule consommation d’électricité du secteur résidentiel (donc des logements des particuliers) qui a été prise en compte. A noter aussi qu’il s’agit de la consommation sur toute l’année, intégrant donc aussi bien l’été que l’hiver.

Le premier facteur d’explication des résultats est le mode de chauffage. Si le chauffage du logement se fait au gaz, au fioul ou au bois, la consommation électrique liée est nulle - alors même que le chauffage représente 66 % de la consommation énergétique d’un logement, selon l’Ademe. Or, le mode de chauffage des bâtiments recoupe globalement la carte de Up Energies : selon une étude commandée par Butagaz et le Synasav (Syndicat national de la maintenance et des services en efficacité énergétique), les bâtiments des régions des façades atlantique et méditerranéenne du pays (bureaux inclus) se chauffaient à 39 % ou plus à l’électricité, contre seulement 21 % dans le Grand Est ou 26 % dans les Hauts-de-France.

L’autre facteur explicatif majeur tiendrait à la qualité de l’isolation. «Les résidences dans le Sud ne se sont pas focalisées sur la qualité de l’isolation, alors que les maisons dans le Nord gardent plus la chaleur», explique Alexis Beaumont, citant notamment la finesse des murs, l’impact du vent ou la présence de nombreux chauffages d’appoint électriques. La climatisation, à laquelle les habitants de villes du Sud de la France ont davantage recours est-elle aussi un facteur d’explication ? «L’impact de la climatisation (plus important dans le Sud, ndlr) existe, mais n’explique pas une telle disparité», ajoute-t-il.

Reste une question : les perturbations liées au coronavirus ont-elles pu fausser les résultats ? «Ces tendances s’observaient déjà avant 2020», précise Alexis Beaumont, qui indique que l’étude sera mise à jour une fois les données de 2021 dévoilées.

Les départements les plus consommateurs risquent-ils plus de coupures ?

Une telle option ne semble pas à l’ordre du jour : le réseau électrique national étant interconnecté, n’importe quelle zone peut être ciblée par les «délestages». Invité sur France Inter le 5 décembre, Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE France, a confirmé le scénario de coupures «tournantes, localisées, temporaires» en cas de besoin. Le gouvernement, lui, indique sur son site vouloir «répartir les zones «coupées» sur l’ensemble du territoire métropolitain continental, avec un système de rotation de deux heures».

Le risque de coupure sera indiqué par un signal rouge sur le site Ecowatt ; les zones potentiellement ciblées, elles, seront indiquées à partir de la veille à 17 heures, sur Ecowatt ou sur coupures-temporaires, site lié au distributeur d’électricité Enedis.