France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

« Qui a tué l’Empire romain ? », sur Arte : question éternelle, réponse actuelle

Frédéric Wilner explore de nouvelles théories mettant en exergue le rôle du changement climatique et des épidémies dans la « chute » de Rome.

ARTE – SAMEDI 26 NOVEMBRE À 20 H 50 – DOCUMENTAIRE

Parmi les grands mystères de l’humanité, la chute de l’Empire romain occupe une place de choix. Qualifié d’« événement le plus important de l’histoire universelle » par l’historien Eduard Meyer, il titille la curiosité depuis Pétrarque (1304-1374), un des premiers humanistes à s’interroger sur les écrits et vestiges de l’Antiquité romaine découverts en Italie.

Depuis, les théories se multiplient pour tenter d’expliquer l’inexplicable. L’Allemand Alexander Demandt en recensait pas moins de deux cent dix en 1984, chiffre largement dépassé aujourd’hui. Avec un point commun : celui de refléter les problèmes contemporains de l’époque de leurs auteurs.

Ainsi, si L’histoire de la décadence et de la chute de l’Empire Romain (1776), du britannique Edward Gibbon, demeure une référence, des causes « annexes » et parfois anecdotiques, comme l’apparition du fer à cheval, sont défendues. Les conflits sociaux et l’effondrement monétaire sont également évoqués.

En 2016, l’Américain Kyle Harper marquait les esprits en évoquant les effets du changement climatique et des épidémies. Six ans plus tard, le prolifique documentariste Frédéric Wilner lui emboîte le pas avec cette question (sans réponse) : « Qui a tué l’Empire romain ? ».

Il part à la recherche de causes environnementales et sanitaires du fameux déclin, enclenché, selon le documentaire, en 165, alors que les empereurs Marc Aurèle et Lucius Verus contrôlent un empire qui s’étend du Maghreb à l’Anatolie.

Lire aussi (2017) : Article réservé à nos abonnés

L’enquête commence dans une nécropole qui abrite des centaines de squelettes, dont l’étude minutieuse (illustrée par la décomposition des corps reconstituée en images numériques) va mener à la « grande pestilence » apparue en 167 – la « peste antonine » – et décrite par le médecin Galien.

Recherche d’indices

Chaque événement important est examiné à l’aune des faits épidémiologiques ou climatiques recherchés, et contextualisé par l’historien Benoît Rossignol : affrontements sur les rives du Danube ; pillage du temple romain d’Eleusis ; défaite d’Andrinople en 378 qui, suivie par le sac de Rome en 410 et la perte de l’Afrique du Nord, acte le début de la fin.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Autant que les conclusions, la recherche d’indices et les techniques employées intéressent. En particulier pour évaluer la météo à partir de carottages dans les troncs d’arbres de la magnifique forêt de l’Altaï (entre la Russie, la Chine et la Mongolie actuelles) et de tranches fines de bois fossilisé.

La quête ne s’arrête pas à la date longtemps théorique de la chute de l’Empire romain d’Occident (476), pour s’intéresser notamment à la reconquête entamée en 535 par l’empereur byzantin Justinien, brutalement interrompue dès 536 par une « nuit qui s’abat pour six mois », selon les écrits ; puis à une nouvelle épidémie de peste détectée à partir de 541.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés

Les passionnés suivront attentivement la longue recherche d’ADN à partir d’une dent sciée, tous apprécieront le voyage à Haluza et Shivta, deux anciennes cités d’Israël, dont les vestiges témoignent des derniers instants de l’empire d’Occident, vers 540. En attendant de nouvelles théories. « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », notait Paul Valéry en 1919, au lendemain de la Grande Guerre.

Qui a tué l’Empire romain ?, de Frédéric Wilner (Fr., 2022, 89 min). Sur Arte.tv du 19 novembre 2022 au 24 janvier 2023

Catherine Pacary

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.