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Qui est Jean-Luc Coronel de Boissezon, professeur impliqué dans le commando de la Fac de Montpellier ?

Nous sommes le 22 mars 2018. Une soixantaine d’étudiants occupent un des amphithéâtres de la faculté de droit de Montpellier (Hérault) pour protester contre la réforme Parcoursup. Dans la soirée, les occupants voient débouler entre les rangées au moins sept hommes cagoulés, armés de planches en bois et de pistolets électriques, qui viennent débloquer l’amphithéâtre pour le compte du doyen de l’université, Philippe Petel, qui leur a ouvert les portes des lieux. Plusieurs élèves sont molestés et blessés.

Parmi les brutes de ce « commando d’extrême droite », tel que le qualifiera plus tard au procès l’accusation, des militants identitaires bien connus dans le Midi, mais surtout un professeur de l’université : Jean-Luc Coronel de Boissezon. Cet historien du droit, âgé de 55 ans, est jugé en appel ce 9 novembre dans la cité languedocienne. Il avait été condamné, en première instance, à quatorze mois de prison dont six fermes, à effectuer sous le régime de la détention à domicile avec bracelet électronique.

Une réintégration possible en 2023

L’homme fait à nouveau parler de lui car, outre son procès en appel au pénal, il pourrait bien réintégrer l’université de Montpellier en 2023. En effet, il avait été suspendu en 2019 par le Conseil national de l’enseignement supérieur mais, à la suite d’une procédure en appel, a vu le délai de suspension réduit à 4 ans. Il peut donc techniquement réintégrer la faculté où il a brutalisé des élèves à partir du mois de février. Mais la nouvelle direction de l’université s’y oppose (elle s’est pourvue devant le Conseil d’Etat contre la réduction de sa suspension). Une cinquantaine d’étudiants se sont aussi réunis pour manifester, vendredi 9 décembre, devant le tribunal où a eu lieu le procès en appel.

Depuis les faits, Jean-Luc Coronel de Boissezon n’a pas cessé d’enseigner pour autant. En 2021, il émargeait à l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques (ISSEP), l’école lyonnaise créée par Marion Maréchal et supposée former les cadres d’extrême droite de demain, pour le RN ou Reconquête!. Sa compagne, Patricia Magnard, également condamnée dans l’affaire du commando de la fac (c’est elle qui avait passé les coups de téléphone pour monter la fine équipe) grenouille aussi dans ce milieu. Elle était, en 2012, candidate aux législatives à Lyon pour l’Alliance royaliste.

Sur son compte Twitter, le professeur se décrit comme « défenseur des facultés contre les occupants extérieurs et illégaux » et consacre la plupart de ses posts à s’alarmer de la « propagande wokiste » qui « détruit l’éducation ». Le 3 décembre dernier, Jean-Luc Coronel a participé à un « forum de la dissidence », regroupant plusieurs figures de l’ultra-droite identitaire et suprémaciste, comme Damien Rieu et Thaïs d’Escuffon, figures du groupuscule dissous Génération Identitaire, ou encore Renaud Camus, un des initiateurs de la théorie complotiste du « grand remplacement ». Le professeur condamné y animait une conférence intitulée « Faire face aux persécutions universitaires » (sic).