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Recadrage de Borne sur le RN : Macron assure que la Première ministre garde quand même «toute sa confiance»

La «confiance» mais jusqu’à quand ? Emmanuel Macron a fait dans l’explication de texte ce mercredi 31 mai, au lendemain de son recadrage d’Elisabeth Borne. La polémique a débuté avec les propos de la Première ministre dimanche 28 mai sur Radio J, qui avait rappelé que le Rassemblement national est un parti «héritier de Pétain». «Je pense qu’on ne peut plus battre dans nos démocraties l’extrême droite simplement avec des arguments historiques et moraux», avait sèchement répondu mardi le président français, d’après des propos rapportés en conseil des ministres. Difficile de ne pas y voir un rappel à l’ordre pour la Première ministre. Et de quoi s’attirer un flot de critique de la part de la droite et la gauche, qui l’ont accusé de «banaliser» le parti de Marine Le Pen.

Pour autant, «je veux ici lui redire toute ma confiance», a précisé Emmanuel Macron ce mercredi devant la presse qui l’interrogeait lors d’un déplacement à Bratislava, assurant qu’il avait pour principe de ne jamais faire de mise au point la concernant autrement qu’en tête-à-tête.

«J’ai un mode de fonctionnement simple quand j’ai des choses à dire au Premier ministre depuis six ans, je le dis dans un colloque singulier dont rien ne sort et nous réglons les choses ensemble», a assuré le chef de l’Etat. «Je ne le fais jamais autour de la table du Conseil des ministres, par médias interposés», a-t-il insisté.

Devant la presse, le président de la République a toutefois réaffirmé sa position sur l’extrême droite : «J’ai toujours considéré que ce combat se faisait au titre des valeurs et se faisait aussi au nom du réel. Et ce que j’ai toujours combattu c’est les mensonges et les dénis de réalité qui sont ceux utilisés par les extrêmes et en particulier l’extrême droite».

«Cette extrême droite s’est transformée»

Mardi, le président de la République avait estimé qu’invoquer des «arguments historiques et moraux» était insuffisant «parce que cette extrême droite s’est transformée» et «qu’elle a beaucoup d’électeurs aujourd’hui qui ne votent pas pour cette histoire mais votent parce qu’ils se disent au fond, on n’a pas encore essayé cela».

«Et donc le combat contre l’extrême droite est aussi un combat au réel, au concret, a-t-il développé ce mercredi. En réindustrialisant le pays, en disant la vérité sur les comptes publics, en menant des réformes courageuses, parfois impopulaires, lorsqu’il faut le faire, parce que l’extrême droite ne peut prospérer que sur le déni de réalité».

Plus tôt ce mercredi, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire est venu participer à la polémique, en affichant clairement son soutien à Élisabeth Borne. «Je pense que le RN a une histoire et que la Première ministre est parfaitement fondée à rappeler cette histoire», a-t-il estimé. «On peut rappeler parfaitement, comme l’a fait la Première ministre, l’histoire du RN tout en combattant le RN sur ses propositions et sur ses idées», a argumenté Le Maire, maîtrisant le «en même temps» cher au président.