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Réforme des retraites : à Paris, les blocages d’université sous la menace de l’extrême droite

Ce lundi matin, les étudiants qui bloquent l’université Paris-Dauphine ne sont pas sereins. «On est particulièrement vigilants quand on voit arriver quelqu’un qu’on ne connaît pas. On fait attention de rester groupés aussi», nous glisse l’une d’elles, qui préfère rester anonyme. La crainte ? Une descente de l’extrême droite pour débloquer le campus.

Le blocage de l’université a été décidé lors d’une assemblée générale réunissant 200 personnes mardi 21 mars. «Et jeudi, des membres de la Cocarde étudiante, association d’extrême droite, sont passés sur le site», nous explique une autre militante, elle aussi anonymement. Sur les messageries, les échanges sont rapides. Pour demander de l’aide aux organisations antifascistes, pour surveiller les réseaux d’extrême droite mais aussi pour appeler d’autres personnes à rejoindre le mouvement. «Le nombre est notre meilleure défense. Notre université est dans le XVIe arrondissement de Paris, là où Zemmour a fait un de ses plus hauts scores, on sait que le lieu est symbolique», souffle notre première interlocutrice. L’objectif est bien d’éviter une confrontation, en fuyant si nécessaire, ou en imposant le respect par le nombre présent.

Armés de barres de fer et de couteaux

Les militants bloquant les sites de Cassin et Lourcine de l’université Paris-I Panthéon Sorbonne n’ont pas eu cette possibilité, samedi 25 mars. Ils étaient «treize» à paralyser deux bâtiments où des partiels étaient prévus, selon un étudiant joint par Libération. Vers 8h30, ils ont vu «une quarantaine de mecs» cagoulés et armés de barres de fer et de couteaux se diriger vers eux. A peine le temps de courir se réfugier dans un café, un centre médical ou un Franprix.

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Ce matin, plus de 30 néo-nazis des Waffen-Assas ont attaqué, avec des couteaux et des barres de fer, des étudiant.e.s qui bloquaient le centre Cassin. Un étudiant s'est fait tabassé et aurait le nez et la mâchoire cassés, il est actuellement à l'hôpital. 👇 https://t.co/C7xDzDWcv4

— Le Poing Levé Paris 1 (@LevePoing) March 25, 2023

«Un camarade n’a pu échapper aux nombreux individus se dirigeant vers nous et a été roué de nombreux coups extrêmement violents, nécessitant sa prise en charge et son transfert à l’hôpital», écrivent les syndicats dans un communiqué dénonçant l’agression. Bilan : nez cassé et mâchoire fracturée. L’action est signée : «Waffen Assas» est tagué sur le mur de l’université, un nom qui cache le groupuscule d’extrême droite du GUD, selon les syndicats de Paris-I Panthéon Sorbonne qui signent le communiqué.

La descente de samedi était le sujet principal de l’assemblée générale des étudiants de l’université Paris-I Panthéon Sorbonne ce lundi matin. Comment se défendre face à de tels raids ? Les syndicats aimeraient le soutien des présidences d’université. Mais ils n’envisagent pas les mêmes réponses. A Dauphine, selon les militants présents, le président leur a demandé de lever le blocage, arguant du risque d’intervention de groupes fascisants. Pour les militants, il est hors de question de laisser la rue aux défenseurs de cette idéologie. «Face à l’intensification de la répression policière, et aux attaques par des bandes d’extrême droite, nous appelons les étudiants à s’organiser collectivement», écrit la Coordination nationale étudiante (proche du NPA). Une manifestation antifasciste est envisagée dans les jours à venir.