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Réforme des retraites : de nouveau plus de deux millions de manifestants dans la rue ?

À l’approche de deux nouvelles journées d’action, ces mardi et samedi, à l’appel de l’intersyndicale, Élisabeth Borne l’a martelé : « Nous demandons un effort collectif aux Français ». Mais « notre objectif est bien d’assurer l’avenir de notre système de retraite par répartition ».

Ultime concession de Borne ?

Dans une concession de dernière minute, dimanche, la Première ministre a annoncé que les personnes ayant commencé à travailler entre 20 et 21 ans pourront partir à la retraite à 63 ans, une extension du dispositif carrières longues – une demande des députés LR, dont les voix sont cruciales. Ce geste sera-t-il suffisant aux yeux de la droite ? « Non » pour Aurélien Pradié, notamment, qui pointe une « tromperie » et demande d’aller plus loin pour ceux ayant commencé à cotiser tôt.

Mais, ce lundi, dans « Le Figaro », Olivier Marleix, président du groupe, lui a rétorqué que « les Républicains – ni aucun syndicat – n’avaient demandé de modifier les règles d’accès aux carrières longues ». Quant à son homologue au groupe Renaissance, Aurore Bergé, elle a opposé sur franceinfo une fin de non-recevoir : « C’est pas parce que j’ai bossé quatre-cinq semaines l’été que je suis dans les mêmes conditions que celui qui a commencé à travailler à 20 ans sans discontinuer ».

Tout sur la réforme des retraites

« Une rustine », selon Berger

Côté syndicats, l’effort d’Élisabeth Borne n’a pas convaincu : « C’est une rustine qui n’est pas la réponse attendue à la mobilisation massive constatée », a dénoncé Laurent Berger, patron de la CFDT.

On compte sur le fait qu’il y ait des mobilisations pour que les élus de la République prennent en compte l’avis des citoyens

Les 19 et 31 janvier, les deux premières journées de grèves et de manifestations ont réuni à chaque fois plus d’un million de manifestants selon la police et plus de deux millions selon les organisateurs. « On compte sur le fait qu’il y ait des mobilisations pour que les élus de la République prennent en compte l’avis des citoyens », a déclaré, ce lundi, sur France 2, Philippe Martinez, n°1 de la CGT.

20 000 amendements, c’est faire croire qu’on veut le débat et opposer la violence de l’obstruction

Depuis ce lundi, les députés, eux, s’attellent à l’examen de l’inflammable projet de réforme, avec ses quelque 20 000 amendements, dont 13 000 déposés par LFI – de « l’obstruction bête et méchante » de la part de l’alliance de gauche, a étrillé Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.

« 20 000 amendements, c’est faire croire qu’on veut le débat et opposer la violence de l’obstruction », s’est, pour sa part, agacé Olivier Dussopt, ministre du Travail, ce lundi, sur Europe 1. Plus tôt, Élisabeth Borne avait dit espérer « un vrai débat, projet contre projet », en lieu et place des « caricatures ».

« Gérer le tempo »

Mais « ce flux d’amendements permet de gérer un peu le tempo, d'accélérer, de ralentir », au lieu de se laisser dicter le rythme, a opposé l’Insoumis François Ruffin, qui veut avec la Nupes pouvoir relayer dans l’hémicycle « la vie des gens », « la France du réel ».


Pas à l’abri d’accidents de parcours

Les macronistes, qui ne disposent que d’une majorité relative, ne sont pas à l’abri d’accidents de parcours lors de votes. Et, si l’Assemblée nationale ne vient pas à bout des amendements d’ici le 17 février, à minuit, le texte passera au Sénat, du fait du choix de l’Exécutif de recourir à un budget rectificatif de la Sécurité sociale.