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Réforme des retraites : débrayages en série dans les raffineries et les centrales nucléaires

Le secteur de l’énergie carbure en ce mardi de mobilisation contre la réforme des retraites. La raffinerie de Normandie compte mardi 75 % de grévistes, celles de Feyzin (Rhône) et Donges (Loire-Atlantique) respectivement 80 et 90 % de grévistes, un taux qu’on retrouve à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), et le dépôt de carburants de Flandres (Nord) est en grève à 100 %, selon Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

«Suite à l’appel à la grève, les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour (mardi) mais TotalEnergies continuera à assurer les approvisionnements de son réseau de station-service et ses clients», a assuré la direction du groupe. Comme l’a montré le conflit à l’automne dernier, les raffineries et dépôts de carburants disposent de réserves plus ou moins conséquentes avant de ne plus pouvoir fournir d’essence.

«Tout n’est pas enregistré»

Dans les centrales d’EDF, les grévistes ont procédé dans la nuit de lundi à mardi à des baisses de charges de «près de 3 000 MW», selon la CGT. Peu après 9 heures, les salariés de la centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord, la plus grande de France, sont entrés dans le mouvement, procédant à une baisse de charge de quelque 700 MW sur la tranche (unité de production) numéro 3, selon un message diffusé par EDF. Plusieurs centrales nucléaires, mais également la centrale à charbon de Cordemais, en Loire-Atlantique, ou la centrale thermique de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, étaient touchées.

A Martigues, «l’équipe de nuit est 100 % gréviste», a indiqué la CGT sur Twitter. Le syndicat faisait également état d’un fort taux de grévistes à la centrale nucléaire de Cattenom, en Lorraine, entre 75 et 100 % selon les tranches, pour les équipes de nuit. Et encore, «tout n’est pas enregistré», a assuré Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, prenant l’exemple d’une centrale dans le Vercors d’une puissance de 7 MW. «L’objectif dans la journée (de mardi), c’est vraiment en grève et dans la rue», a ajouté Fabrice Coudour.

Ce mouvement n’a toutefois «aucun impact» pour les usagers, affirme le syndicaliste FNME-CGT. La société chargée d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en électricité, RTE, peut envoyer des messages de sûreté aux grévistes si elle estime que les baisses de production compromettent le fonctionnement du réseau. A charge ensuite pour les salariés de les respecter. Selon un décompte effectué par l’AFP à partir des messages diffusés sur le site internet d’EDF, on dénombre autour de 3 000 MW de baisses,

Des centaines de milliers de manifestants sont effectivement attendues dans les rues de la France entière pour une deuxième journée nationale de mobilisation que les syndicats espèrent encore plus massive que la première. Elle avait rassemblé 1,12 million de manifestants selon les autorités, plus de deux millions selon la CGT, le 19 janvier, en opposition au recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite et à l’allongement de la durée de cotisation.