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Réforme des retraites : écoles, transports, énergie... A quoi s'attendre pour la grève du 31 janvier ?

La deuxième journée de mobilisation, mardi, s'annonce encore très suivie. Plus de 200 manifestations sont annoncées. Et de nombreux secteurs devraient être impactés par cette nouvelle journée de grève.

En se disant inflexible sur le recul de l'âge de départ à la retraite et l'accélération de la réforme Touraine qui allonge la durée de cotisations à 43 ans, Elisabeth Borne va peut-être donner un élan supplémentaire à la deuxième journée de mobilisation contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Selon les syndicats, ce rendez-vous du 31 janvier sera encore très suivi. "La population est très défavorable au projet et cet avis tend à prendre de l’ampleur", a ainsi déclaré le leader de la CFDT, Laurent Berger, appelant l'exécutif à tenir compte des mobilisations.

L'enjeu est fort pour les organisations syndicales : faire au moins aussi bien que la première journée de manifestations qui avait réuni 1,2 million de personnes. Quelque 220 défilés sont déjà programmés dans tout le pays.

Écoles : vers "une amplification du mouvement" ?

Et plusieurs secteurs devraient être impactés par cette journée de grève. À commencer par les écoles où, dans un communiqué commun, l'ensemble des syndicats appelle à "une amplification du mouvement". La première journée avait été très suivie, avec 65 % de grévistes parmi les professeurs du secondaire et 70 % parmi les professeurs du primaire, selon les syndicats (quand le ministère annonçait 34,5 % et 42,35 %). De nombreux établissements scolaires pourraient donc tourner au ralenti mardi, voire être bloqués. Les organisations étudiantes et lycéennes appellent également à rejoindre le mouvement et mener des opérations de blocus.

Attention, si les professeurs des écoles doivent se déclarer grévistes 48 heures avant, ce qui permettra aux parents d'être informés dès ce lundi, cette obligation ne concerne pas les enseignants du second degré.

Transports : train, bus, tramways, avions...

Le secteur qui sera le plus touché sera très certainement celui des transports. Les quatre organisations syndicales de la SNCF (CGT Cheminots, Unsa Ferroviaire, CFDT Cheminots et Sud Rail) ont effet répondu positivement à l’appel de grève unitaire, dans le but de perturber l'activité sur les rails plus encore que le 19 janvier ; ce jour-là, seuls un TGV sur 3 et un TER sur 10 ont circulé. Dans les villes, les transports en commun devraient être tout autant paralysés. En région, les syndicats de la TAM à renouveler le blocage du réseau de bus et de tramways à Montpellier comme lors de la première journée de mobilisation ; la CGT-TAM et l'UGICT-CGT-TAM ont d'ailleurs déposé un préavis de grève quotidien jusqu'au 1er mars pour être au rendez-vous d'éventuelles manifestations.

Dans le secteur aérien, l'USACcgt, syndicat important de l'aviation civile, appelle l'ensemble des personnels  à "se mettre massivement en grève et à participer aux manifestations". Des mouvements sont d’ores et déjà annoncés à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sans que l'on connaisse encore les conséquences sur le trafic. Toujours en région parisienne, la RATP devrait à nouveau se mobiliser massivement. 

Dans l'énergie, d'autres appels à la grève et la menace de coupure d'électricité

Secteur très surveillé par l'exécutif qui craint des blocages de centrales nucléaires ou de raffineries, celui de l’énergie doit aussi poursuivre sa mobilisation. Mais précisément ce 31 janvier ? La CGT Pétrole a appelé à la grève pendant 48 heures à partir du 26 janvier, avant un deuxième appel à faire grève pendant 72 heures à partir du 6 février. La CGT menace par ailleurs de poursuivre ses opérations ciblées de coupures d'électricité, dénoncées par le gouvernement. 

Mairies, ports, stations de ski...

De nombreux autres secteurs devraient être concernés par cette mobilisation. Certaines mairies pourraient ainsi fermer leurs services, à l'image de celle de Grabels dans l'Hérault, dont le maire a même annoncé la création d'une caisse de grève pour soutenir les salariés. De nombreuses crèches devraient ainsi être fermées. 

Dans les ports aussi, les dockers devraient empêcher toute activité en ce 31 décembre, un mouvement qui a débuté le 26 janvier.

Plus rare, dans les stations de ski,  les salariés des remontées mécanique sont appelés à la grève mardi, afin de protester contre la réforme des retraites mais aussi celle de l'assurance-chômage qui fragiliserait, selon leurs syndicats, les emplois saisonniers. L'industrie du jeu vidéo appelle aussi à la grève, un mouvement qui avait déjà été suivi le 19 janvier.

Et après ?

Reste à savoir quelle sera la suite du mouvement. Les positions des syndicats pourraient diverger.  "À partir du moment où le gouvernement s'entête sur ce qui fait conflit, il y a possibilité de journées d'action pendant les vacances scolaires", a prévenu le chef de file de la CGT Philippe Martinez sur RTL, appelant ainsi à un durcissement de la mobilisation. Son homologue de la CFDT, Laurent Berger, redoute de perdre l'opinion avec des grèves trop répétées et estime que "une ou ou deux démonstrations de force" supplémentaires devraient suffire à faire entendre raison à l’exécutif. Tous les syndicats seront réunis mardi soir, pour faire le point sur la journée de grève du 31 janvier et décider de la suite des opérations.