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Réforme des retraites : en cas de censure, Macron n'exclut pas la dissolution de l'Assemblée nationale

Le gouvernement a choisi de privilégier "le dialogue et la concertation" pour préparer un texte de loi dédié à la réforme des retraites qui sera mis au point d'ici Noël en vue d'un vote au Parlement début 2023. Pourtant en cas de blocage Macron n'exclut pas de "une dissolution en cas de censure à l'Assemblée", a indiqué le ministre du Travail ce jeudi 29 septembre.

Une concertation avec les forces politiques et les forces vives du pays sera engagée pour préparer ce texte qui abordera tous les aspects de la réforme - allongement de la durée de cotisation, carrières longues, emploi des seniors, notamment - en vue d'une entrée de la réforme à l'été 2023.

"Il n'y aura ni amendement dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), ni PLFSS rectificatif, donc pas de passage en force", a déclaré à Reuters une source ayant participé à un dîner de travail de la majorité à l'Elysée mercredi soir.

Dissolution de l'Assemblée ? 

Cette décision d'éviter "le passage en force" redouté par les syndicats n'a guère convaincu le secrétaire général de la CGT.

"Le fond n'a pas changé", a déclaré Philippe Martinez jeudi matin sur France 2. "Une réforme qui va consister à faire travailler plus longtemps la population de ce pays, c'est pas uniquement un problème de méthode."

"C'est un dialogue de sourds et ceux qui sont sourds, ce sont ceux qui sont au gouvernement. (...) Si c'est pour proposer d'allonger l'âge de la retraite, on n'ira pas longtemps" à la table des négociations, a-t-il ajouté.

Un blocage qui semble donc imminent et dont le ministre du Travail, Olivier Dussopt, n'exclut pas d'y remedier par une solution controversée : dissoudre l'assemblée.

Sur LCI ce jeudi, il a confirmé que le Président envisageait cette option.

"Si toutes les oppositions se coalisaient pour adopter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, il (le président de la République) s'en remettrait aux Français et les Français trancheraient et diraient quelle est la nouvelle majorité qu'ils veulent", a affirmé Olivier Dussopt. "Et évidemment (...) nous serions en campagne pour que le président soit conforté", a-t-il ajouté.

Le MoDem en décallage

Réélu en avril dernier, Emmanuel Macron avait inclus le sujet controversé de la réforme des retraites dans son programme de campagne.

Outre le chef de l'Etat, le dîner de mercredi à l'Elysée a réuni Elisabeth Borne, plusieurs ministres dont ceux de l'Economie, du Travail et des relations avec le Parlement, Bruno Le Maire, Olivier Dussopt et Franck Riester.

Étaient également présents les présidents des groupes parlementaires de la majorité et les chefs des partis qui la composent : Stéphane Séjourné pour Renaissance, Edouard Philippe pour Horizons et François Bayrou pour le MoDem.

Ce dernier s'était opposé à l'idée d'inclure des mesures sur les retraites via un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale discuté cet automne au Parlement.

Opposés à un relèvement de l'âge légal de départ à la retraite aujourd'hui fixé à 62 ans, plusieurs syndicats dont la CGT appellent à une journée de mobilisation ce jeudi pour réclamer des augmentations des salaires.