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Réforme des retraites, en direct : les compagnies invitées à annuler des vols ce week-end en raison de la grève de contrôleurs aériens

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La direction générale de l’aviation civile (DGAC) les invite à annuler 20 % de leurs vols le samedi 1er avril à Toulouse et Bordeaux. Pour le dimanche 2 avril, la DGAC demande une annulation de 25 % des vols à l’aéroport de Paris-Orly, et de 20 % sur les aéroports de Toulouse, Bordeaux et Nantes.

Une quinquagénaire sera jugée pour avoir traité Emmanuel Macron « d’ordure » sur Facebook

Une quinquagénaire, militante des « gilets jaunes » du Pas-de-Calais, sera jugée le 20 juin pour « injure au président de la République ». Elle encourt jusqu’à 12 000 euros d’amende pour avoir qualifié, sur sa page Facebook, Emmanuel Macron « d’ordure », a-t-on appris mercredi auprès du procureur.

Cette femme, née en 1966, a été interpellée chez elle, vendredi, et placée en garde à vue, en vertu d’une plainte déposée par la sous-préfecture, pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique » et « injure au président de la République », a expliqué à l’Agence France-Presse le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid, confirmant une information de La Voix du Nord.

Dans cette plainte, le sous-préfet signalait deux publications, dont un message diffusé « sur la page personnelle » de la femme mise en cause le 21 mars, soit la veille de l’interview d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 au sujet de la réforme des retraites. « L’ordure va vous parler demain à 13 heures, pour les gens qui ne sont rien, c’est toujours à la télévision que l’on trouve les ordures », a-t-elle écrit, selon le procureur.

Une photographie, « diffusée par une autre militante », la montrait aussi en train de « poser » devant une « inscription à la peinture jaune fluo sur la chaussée » insultante pour le chef de l’Etat. Après enquête, la qualification d’outrage renvoyant à cette inscription « n’a pas été retenue ».

« On veut faire de moi un exemple », a déploré l’intéressée dans un entretien accordé à La Voix du Nord, évoquant de très nombreuses insultes proférées sur les réseaux sociaux à l’encontre d’Emmanuel Macron. Selon le procureur, « peu de plaintes » sont déposées pour ce type de faits et, en matière de presse, les enquêtes ne sont ouvertes que « lorsqu’il y a une plainte préalable ».

BFM-TV va porter plainte après l’agression de deux de ses journalistes, mardi à Paris

La chaîne d’information en continu va porter plainte après l’agression de deux de ses journalistes, mardi à Paris, alors qu’ils couvraient la manifestation contre la réforme des retraites, a-t-on appris mercredi auprès de l’entreprise.

« BFM-TV condamne fermement l’agression dont ont été victimes ses journalistes et réaffirme son attachement à la liberté de la presse et au droit à l’information », a-t-elle d’abord annoncé sur son site Unternet. La chaîne et les deux journalistes, Jérémie Paire et Baptiste Keita, vont déposer plainte, a ensuite précisé BFM-TV à l’Agence France-Presse.

Selon leur récit, publié sur le site de la chaîne, ils ont été pris à partie à deux reprises, d’abord place de la République, puis aux alentours de la place de la Nation, et disent avoir été victimes « de coups de pied et de coups de poing ». D’après eux, « il y avait la volonté de voler la caméra ». L’intervention d’« une participante à la manifestation et [de] quelques autres personnes » a finalement permis « leur exfiltration » du cortège, ajoutent-ils.

Grèves des contrôleurs aériens : les compagnies invitées à annuler des vols ce week-end à Orly, Bordeaux, Toulouse et Nantes

La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé mercredi aux compagnies aériennes d’annuler des vols, pendant ce week-end, à Paris-Orly, Bordeaux, Toulouse et Nantes en raison de la grève de contrôleurs aériens contre la réforme des retraites.

Elle les invite à réduire leur programme de 20 % le samedi 1er avril dans les aéroports de Toulouse et Bordeaux. Pour le dimanche 2 avril, la DGAC a demandé une réduction de 25 % des vols à l’aéroport de Paris-Orly, et de 20 % sur les aéroports de Toulouse, Bordeaux et Nantes, soit des proportions semblables à celles du week-end du 25 mars. En dépit de ces mesures préventives, « des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir », souligne-t-elle.

Ces mesures, destinées à mettre en adéquation le trafic prévisionnel et le nombre de contrôleurs attendus à leur poste, peuvent concerner, outre les aéroports, certains centres en route de la navigation aérienne (CRNA), qui guident les avions survolant le territoire national. Depuis le début de la mobilisation, la DGAC a invité les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie pour connaître l’état de leur vol.

L’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU et Solidaires) a lancé en janvier une pétition en ligne contre la réforme sur le site Change.org. A ce jour, elle a recueilli plus de 1 150 000 de signatures. Seules deux autres pétitions ont dépassé le million depuis le lancement de la plate-forme, en 2012. L’une portait sur la loi travail de 2016 (1,35 million) et l’autre, lancée en pleine mobilisation des « gilets jaunes », demandait une baisse des prix des carburants (1,29 million).

Emmanuel Macron se rendra effectivement à Savines-le-Lac (Hautes-Alpes) jeudi pour présenter le plan d’amélioration de la gestion de l’eau, a annoncé l’Elysée. Il s’agit de son premier déplacement en province depuis deux mois. Le 20 janvier, au lendemain de la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, il s’était rendu sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (Landes) pour présenter la loi de programmation militaire 2024-2030.

C’est l’avis de Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS à Sciences Po et auteur de Réformer les retraites (Presses de Sciences Po, 2021). Interrogé en janvier par Le Monde sur la nécessité de repousser l’âge de départ à la retraite, il répondait : « Ce qui est absolument nécessaire, c’est d’abord de faire en sorte que tout le monde puisse et veuille travailler jusqu’à l’âge de la retraite. Actuellement, au-delà de 60 ans, un tiers seulement des Français ont un emploi. L’essentiel, c’est d’assurer une formation tout au long de la vie, même après 50 ans, d’investir dans l’amélioration des conditions de travail, de faire respecter les règles en la matière pour que tout le monde ait la capacité et l’envie de travailler jusqu’à l’âge de la retraite. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, en particulier pour les ouvrières et les ouvriers, les employées et les employés les moins qualifiés, qui vont subir de plein fouet le report de l’âge de la retraite ».

Le tchat avec notre journaliste Claire Gatinois est à présent terminé

Ce tchat avec notre journaliste politique chargée du suivi de l’exécutif, Claire Gatinois, est désormais terminé. Merci à toutes et à tous pour vos nombreuses questions.

La réforme des retraites, vous avez raison, revient assez régulièrement dans le paysage politique. La crispation qu’elle suscite en a fait un marqueur politique. Pour être étiqueté « réformateur » et acquérir ses galons de bravoure, il faut en passer par là. Emmanuel Macron, qui n’a pas fait aboutir sa réforme des retraites lors de son premier quinquennat, a souffert de ces critiques venant de la droite. Est-ce pour cela qu’il tenait absolument à faire cette réforme ? Peut-être en partie.

Claire Gatinois

Effectivement dans son entretien à l’AFP dimanche soir, la première ministre, Elisabeth Borne, s’est engagée à avoir uniquement recours à l’article 49.3 pour des textes financiers. Cela, vous l’avez remarqué, est ce qu’elle a fait jusqu’ici. Cet engagement, critiqué jusqu’à l’Elysée, est étonnant car la première ministre se lie elle-même les mains et laisse entendre qu’elle valide l’idée qu’un 49.3 est peu recommandable. Elle fait aussi un aveu de culpabilité, vous avez raison. On peut penser qu’elle a tenu ces propos en espérant apaiser les esprits.

Claire Gatinois

Si le gouvernement n’arrive pas à rassembler de majorité, il est de facto condamné à l’immobilisme. L’exécutif peut encore agir, par décret notamment, sans demander l’aval du Parlement, mais cela limite sérieusement son champ d’action. Il peut aussi espérer convaincre les députés sur certains textes à condition que ces derniers soient ultra-consensuels. Bref, Emmanuel Macron, qui n’entend pas être empêché dans son action, et encore moins être décrit tel un « roi fainéant », comme l’était Jacques Chirac, pourrait alors décider de dissoudre l’Assemblée, avec tous les risques que cela comporte.

Claire Gatinois

Les syndicats sont clairs. Ils veulent mettre la réforme sur « pause » le temps de redébattre du texte et exigent que l’exécutif revienne sur l’âge de départ. Effectivement, l’argument de l’exécutif est de s’appuyer sur les institutions en faisant valoir les quelque cent soixante-dix heures de débat parlementaire, et l’adoption du texte par un 49.3 qui n’a pas été suivi d’une censure du gouvernement. Si le Conseil constitutionnel venait à valider le texte, le « cheminement démocratique » de celui-ci, pour reprendre les mots du chef de l’Etat, arriverait à sa fin. Mais les syndicats pensent que la rue, si elle se mobilise en masse, peut obliger le gouvernement à revoir sa position. Ils s’appuient sur l’exemple du CPE, le contrat première embauche, dont l’application avait été suspendue après trois mois de contestation sociale.

Claire Gatinois

L’idée d’une coalition n’est pas totalement abandonnée. Le chef de l’Etat l’a évoquée lors de son entretien au journal télévisé de 13 heures sur TF1 et France 2. Mais lui-même confiait dans ce même entretien ne pas trop y croire, affirmant que cela n’était pas « dans notre tradition politique ».

Claire Gatinois

Je pense que vous faites allusion à l’entretien que le chef de l’Etat a accordé au magazine Pif Gadget. Cette interview paraît en effet un brin décalée avec le contexte actuel. Mais l’Elysée se défend en expliquant que l’entretien a eu lieu le 20 février.

Claire Gatinois

Bonjour, Politicienne curieuse,

Effectivement, l’idée d’un remaniement plane dans l’atmosphère. Elisabeth Borne a, pour le moment, la confiance du chef de l’Etat. Mais si elle venait à échouer dans sa mission d’élargir la majorité, Emmanuel Macron pourrait se résoudre à changer de premier ministre. L’idée d’un premier ministre plus ancré à droite pour séduire les élus LR nécessaires est un scénario régulièrement évoqué. Mais il suscite les réticences de l’aile gauche macroniste, qui verrait dans un tel recrutement la fin du « dépassement macronien ». Elisabeth Borne s’est elle-même revendiquée samedi dernier comme la « garante du dépassement ». Ensuite, avec ou sans Elisabeth Borne, l’hypothèse de changer de gouvernement pour avoir moins de ministres (ils sont aujourd’hui quarante-deux) et privilégier des profils plus politiques est plus que plausible. L’entourage du chef de l’Etat n’exclut pas un tel remaniement d’ici à l’été.

Claire Gatinois

Une alliance avec l’extrême droite est de facto inenvisageable pour l’exécutif, pour des raisons politiques, idéologiques et éthiques. De plus, une alliance avec le RN susciterait une fronde massive des élus de la majorité, en particulier ceux qui sont étiquetés « aile gauche », et n’aurait donc aucun intérêt pour l’exécutif. Le gouvernement est tout aussi hermétique à une alliance avec des élus « insoumis ».

Claire Gatinois

Il existe quelques « nostalgiques de la réforme à points », comme vous, parmi les élus de la majorité. En théorie, cette réforme pourrait être remise à l’ordre du jour, d’autant qu’elle avait été adoptée par l’Assemblée. Mais le chef de l’Etat a déjà expliqué qu’elle était « trop compliquée ». Et qu’au regard des finances publiques il était nécessaire de rallonger la durée de travail. Pour mémoire, le projet de réforme de 2019 n’avait pas obtenu l’aval de la CFDT, parce que le premier ministre y avait fait figurer la notion d’âge pivot. La réforme avait finalement été adoptée par recours au 49.3, avant d’être suspendue du fait de la pandémie de covid-19

Claire Gatinois

Le Conseil constitutionnel doit rendre sa réponse le 14 avril sur le texte des retraites. Il peut, en théorie, censurer tout ou partie du texte. Il se penchera entre autres sur la question des « cavaliers budgétaires » que dénoncent des élus de la Nupes. Le gouvernement a choisi de faire passer sa réforme par un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS). Les dispositions jugées comme ne relevant pas du champ financier pourraient être retoquées. A ce stade, l’exécutif semble serein à ce sujet.

Claire Gatinois

Changer la donne, peut-être pas, mais le changement à la tête de la CGT peut changer beaucoup de paramètres. Pour l’heure, il existe un front syndical uni. Si le ton de la CGT se fait plus radical, la CFDT pourrait prendre ses distances. Le profil du prochain patron ou de la prochaine patronne de la CGT, s’il était plus radical que celui de Philippe Martinez, pourrait aussi conduire à des blocages et grèves plus durs.

Claire Gatinois

C’est la question que se pose la majorité. L’incapacité de l’exécutif à nouer un accord avec LR sur le texte des retraites conduit à plusieurs hypothèses. La première est qu’un petit groupe de Républicains, notamment ceux qui n’ont pas voté la motion de censure, rejoigne la majorité ou s’allie avec elle sur certains projets. Mais seront-ils des alliés fiables ? Et seront-ils assez nombreux pour permettre à Emmanuel Macron de gouverner ? Si ce n’est pas le cas, le gouvernement devra inévitablement se tourner vers les socialistes, les communistes et les Verts, en identifiant les « personnes de bonne volonté », comme l’a dit le chef de l’Etat lors de son entretien aux 13 heures de TF1 et France 2. Mais la réforme des retraites crispe l’opposition. Des élus PS, Verts ou communistes peuvent-ils s’allier à Emmanuel Macron tout en protestant avec véhémence contre la réforme des retraites ? Dans l’immédiat, cette hypothèse semble délicate. Pour cette raison la mission qui a été donnée à Elisabeth Borne d’« élargir la majorité » d’ici aux trois prochaines semaines ressemble à une mission impossible.

Claire Gatinois

L’exécutif défend sa ligne. La réforme des retraites est présentée comme « nécessaire » ; dès lors, reculer au sujet de l’âge de départ viderait, selon l’exécutif, le projet de sa substance. On peut imaginer que Franck Riester et François Bayrou fassent entendre cette voix en affirmant qu’un dialogue est possible, mais que le chef de l’Etat reste inflexible sur le fond de la réforme.

Claire Gatinois

Le contexte

  • Mardi 28 mars, environ 740 000 manifestants, selon les autorités (plus de 2 millions selon l’intersyndicale), ont défilé contre le projet de réforme des retraites. Ils étaient 450 000 à Paris selon la CGT, 93 000 selon la préfecture de police. Le 23 mars, près de 1,09 million de personnes s’étaient mobilisées en France selon la Place Beauvau, 3,5 millions selon la CGT.
  • Les manifestations ont été émaillées d’incidents et d’affrontements. A Paris, 55 personnes ont été interpellées en marge du cortège. Des heurts entre forces de l’ordre et un groupe de plusieurs centaines de personnes se sont produits dans la capitale, peu avant la fin de la manifestation, sur la place de la Nation. Des heurts ont aussi eu lieu à Nantes, où une agence bancaire a été incendiée et le tribunal administratif visé. A Lyon, des établissements ont été vandalisés sur le parcours du cortège.
  • Après le regain de mobilisation du 23 mars, le taux de grévistes a baissé mardi dans le public, seuls 6,9 % des agents de la fonction publique d’Etat ayant cessé le travail selon un recensement communiqué par le gouvernement en fin de journée, contre 15,5 % jeudi dernier. Dans l’éducation, selon le ministère, 8,37 % d’enseignants étaient en grève dont 7,6 % dans le primaire et 9,13 % dans le secondaire.
  • Le taux de grévistes atteignait 16,5 % mardi midi à la SNCF, d’après une source syndicale, il était donc en baisse. Le trafic était perturbé avec trois TGV sur cinq et un TER sur deux en moyenne. La direction d’EDF faisait état de baisses de production opérées par les grévistes mardi matin, de l’ordre de 8 030 mégawatts, soit l’équivalent de huit réacteurs nucléaires. Le groupe comptabilisait 21,5 % de grévistes à la mi-journée, en recul par rapport au 23 mars (25,3 %).
  • L’intersyndicale a donné rendez-vous jeudi 6 avril pour une onzième journée de mobilisation. Par ailleurs, la première ministre, Elisabeth Borne, a invité les syndicats à Matignon « lundi ou mardi » prochain, a affirmé sur la chaîne TMC le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. L’invitation est adressée aux huit organisations de l’intersyndicale.

Pour approfondir :

Décryptages. Emmanuel Macron s’érige en garant de « l’ordre » et fustige La France insoumise

Reportage. Au cœur des manifestations, ces reporters qui se posent en « vigie »

Analyse. La « pause » dans la réforme des retraites pourrait venir du Conseil constitutionnel

Récit. Les syndicats s’inquiètent des méthodes du maintien de l’ordre

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