France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Réforme des retraites, en direct : « Vous céderez, car vous ne tenez qu’à neuf voix », lance Mathilde Panot à Elisabeth Borne

La première ministre Elisabeth Borne lors des questions d’actualité au gouvernement, le 21 mars.

Live en cours

La séance hebdomadaire de questions au gouvernement se tient à l’Assemblée nationale depuis 15 heures. Neuf questions des oppositions prévues à l’agenda concernent l’usage du 49.3 et les motions de censure rejetées hier, à neuf voix près pour celle portée par le groupe LIOT.

« Vous céderez, car vous ne tenez qu’à neuf voix », lance Mathilde Panot à Elisabeth Borne

Alors que se tient la séance hebdomadaire de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale depuis 15 heures, neuf questions des oppositions prévues à l’agenda concernent l’usage du 49.3 et les motions de censure rejetées hier, à neuf voix près pour celle transpartisane portée par LIOT.

C’est d’ailleurs sur ce sujet, que la présidente du groupe « insoumis » Mathilde Panot a adressé la première question à Elisabeth Borne, présente sur les bancs des ministres. Dans une longue anaphore, la cheffe de file de La France insoumise à l’Assemblée a lancé à la première ministre :

« Madame la première ministre, vous céderez ! Vous céderez, car vous ne tenez qu’à neuf voix. Vous céderez, car deux Français sur trois souhaitent votre départ. Vous céderez, car passer en force contre le peuple, les syndicats, le parlement, relève d’une folie. Vous céderez, car le risque d’un débordement de colère est déjà trop grand. Vous céderez, car la police seule ne parviendra pas à faire régner l’ordre. Vous céderez, car un caprice du président ne mérite pas de menacer la paix civile du pays. (…) Il ne reste à Emmanuel Macron que peu d’options : retrait du texte ou retour devant le peuple. Combien de temps, encore, le président de la République va-t-il nous faire perdre avant de céder ?

Elisabeth Borne lui a répondu en arguant : « Madame la présidente Panot, hier soir, votre violence verbale a débordé dans la rue (…) sans surprise, vous n’avez plus de mots pour condamner les violences ». Elle a ainsi critiqué le « registre haineux » selon elle prôné par les élus « insoumis », alors que Jean-Luc Mélenchon a appelé à « la censure populaire » dans la rue, et dénoncé les « attaques contre les institutions républicaines » du parti.

Au Havre, le ramassage des déchets toujours à l’arrêt, tandis que des blocages ont lieu dans la zone industrielle et le port

Des syndicalistes prennent part à une action de blocage, devant un feu allumé, dans la zone industrielle du Havre, le 21 mars 2023 au matin.

Les entrées du centre technique communautaire (Cetco) du Havre, qui gère ordures ménagères et eaux usées, sont toujours bloquées mardi matin, ainsi que le port et la zone industrielle, dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites, a constaté l’Agence France-Presse (AFP).

Environ soixante-dix grévistes, de plusieurs syndicats et plusieurs secteurs, ont allumé des feux de palettes au petit matin devant le bâtiment pour protester contre cette réforme adoptée la veille au Parlement, faisant valoir la pénibilité de leurs métiers. « On maintient le combat, on est là et on sera là jusqu’à ce que mort s’ensuive », a assuré à l’AFP Guillaume Legent, secrétaire général CGT du site. « La vie est très chère, on est très peu payés, a-t-il ajouté, mais il ne faut pas oublier que même si on est considérés comme des chiens, un chien affamé est beaucoup plus combatif qu’un chien qui a le ventre bien rempli. »

Les poubelles, dont le ramassage des déchets est bloqué depuis le 7 mars, s’entassent dans les rues havraises. La zone industrielle du Havre était également entièrement bloquée mardi matin, selon un journaliste de l’AFP. « On s’est mis en position à 3 h 30 pour que l’usine Renault de Sandouville ne puisse pas commencer le quart du matin, selon Johann Senay, cosecrétaire de l’union locale CGT d’Harfleur, car l’Etat est actionnaire de Renault et cautionne l’abus des contrats précaires. » « Or, un intérimaire ne peut aujourd’hui pas faire valoir son droit de grève, pour qu’il se fasse entendre il fallait arrêter l’outil de travail », a-t-il conclu.

Le terminal ferry du port d’Ouistreham a également été bloqué mardi vers midi, d’après Gaëlle Lemeltier, de l’union départementale de la CGT. La préfecture du Calvados a confirmé le blocage « sans violences ».

Effectivement, plusieurs appels à la mobilisation aujourd’hui à Paris, ou ses alentours, ont été relayés en ligne.

A l’instar de l’appel à un rassemblement place de la République à 18 heures lancé par l’organisation altermondialiste Attac, ou encore du rassemblement organisé par plusieurs syndicats étudiants devant l’incinérateur de déchets d’Ivry, ayant lieu en ce moment même, pour témoigner de leur soutien aux salariés grévistes et dénoncer l’usage du 49.3 par le gouvernement.

La Mairie de Paris active une « cellule de crise », pour faire face aux tensions dans la capitale de ces cinq dernières soirées et à l’entassement des déchets

La Mairie de Paris a décidé mardi d’actionner une « cellule de crise », au lendemain d’une cinquième soirée de manifestations spontanées contre la réforme des retraites dans la capitale, où les poubelles continuent de s’entasser sur les trottoirs.

Déjà actionnée pour la crise sanitaire du Covid-19 ou les canicules estivales, cette cellule de crise réunira tous les jours l’édile socialiste de Paris, Anne Hidalgo, ses adjoints et les maires d’arrondissement pour « prendre les décisions qui s’imposent afin d’assurer la continuité des services publics » à Paris, a fait savoir la mairie dans un communiqué.

Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), l’entourage de l’édile socialiste précise que la cellule de crise servira à suivre l’évolution de la collecte des déchets, fortement perturbée depuis plus de deux semaines, mais aussi à informer « les établissements publics des parcours de manifestation ». Anne Hidalgo, qui soutient le mouvement social, « appelle au calme et exhorte le gouvernement à retirer sa réforme et engager le dialogue avec les partenaires sociaux », fait aussi savoir la mairie.

Lundi, le maire du 6e arrondissement, Jean-Pierre Lecoq (Les Républicains), un secteur très touché par le défaut de collecte, avait signalé à l’AFP un « début d’incendie devant une crèche privée » lié à un feu de poubelle. « Il y a urgence » à évacuer les déchets entassés dans les rues sur le plan sanitaire, a estimé l’élu d’opposition, selon lequel les réquisitions ordonnées par la préfecture de police, après un refus de la mairie de les demander, ont jusqu’ici un « effet limité ».

Depuis jeudi, ces réquisitions « ont permis la mise en place d’un service minimum » avec notamment « 206 camions [qui] ont ainsi pu être mis en service », a affirmé mardi la préfecture de police dans un communiqué. « Quatre centres de tri de déchets ont fait l’objet d’un déblocage par les forces de l’ordre, pour permettre la sortie de ces véhicules », a ajouté la préfecture.

Tensions autour du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, trois CRS « sérieusement blessés » selon la préfecture de police

Mobilisation des travailleurs du pétrole devant le dépôt de pétrole de la raffinerie de Fos-sur-Mer, en signe de protestation après que le gouvernement a annoncé la première réquisition de travailleurs du pétrole depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, le 21 mars 2023.

Des incidents ont éclaté mardi en fin de matinée devant le dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, près de Marseille, où les autorités ont procédé aux premières réquisitions de personnels en grève contre la réforme des retraites ce matin. En réaction, plusieurs centaines de syndicalistes, principalement de la CGT, se sont rassemblées devant le dépôt « en soutien » aux grévistes réquisitionnés, bloquant un des accès du site et allumant des feux de palettes, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse.

Les manifestants s’étaient dirigés vers le dépôt de Fos lors d’opérations escargot, à bord notamment de dizaines de véhicules bleus siglés Enedis et ornés de banderoles contre la réforme des retraites, comme « Macron ta réforme dans ton fion. En grève. Non à 64 ans ». En fin de matinée, ils ont voulu se diriger vers un autre accès du dépôt, par lequel des camions-citernes étaient en train d’entrer dans le dépôt. Mais celui-ci était protégé par des CRS, et un face-à-face tendu s’en est suivi, avec des jets de projectiles et des tirs de grenades lacrymogènes qui ont fait reculer les protestataires.

Des travailleurs de l’industrie pétrolière se tiennent au milieu des tir de gaz lacrymogène alors qu’ils bloquent l’accès au dépôt de Fos-sur-Mer, mardi 21 mars 2023.

Ce face-à-face tendu se poursuivait à la mi-journée. Selon la préfecture de police, trois des CRS sur place ont été « sérieusement blessés », dont deux au moins ont été transférés à l’hôpital de Martigues. Le secrétaire départemental de la CGT dans les Bouches-du-Rhône, Olivier Mateu, a dénoncé sur BFM-TV l’usage de lacrymogènes par les CRS, arguant : « Ils ont gazé sans la moindre sommation ». « Ce gouvernement est en perdition totale, en déroute complète, et ils tapent sur les travailleurs. Mais vous croyez que les travailleurs vont se laisser faire ? Le dépôt il sera en grève dès les réquisitions finies, et si on le décide on le reprendra, qu’il y ait des CRS au pas », a-t-il ajouté.

Le dépôt de Fos-sur-Mer approvisionne la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) et l’est de la région Occitanie. Il expédie également du carburant par oléoduc vers la région lyonnaise. Les réquisitions visant ce dépôt interviennent alors que d’importantes tensions étaient apparues ces derniers jours concernant l’approvisionnement des stations-service dans le département ainsi que dans tout le sud-est. Lundi, dans les Bouches-du-Rhône, 50 % des stations manquaient d’au moins un carburant et 37 % se trouvaient totalement à sec.

Mobilisation à Montpellier

Des syndicalistes bloquent les rails du tramway lors d’une manifestation contre le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites sans vote au Parlement, devant la gare Saint-Roch à Montpellier, le 21 mars 2023.

Le préfet de Paris, Laurent Nunez, justifie le recours aux « nasses » et ouvre une enquête administrative

Au lendemain de manifestations improvisées, et d’interventions violentes des forces de l’ordre relayées sur les réseaux sociaux, le préfet de Paris, Laurent Nunez, a minimisé les accusations en « violence démesurée » et réfuté l’existence d’« interpellations injustifiées ». « Des réactions tout à fait injustes et dénuées de ce qu’est la réalité », a considéré le haut fonctionnaire mardi sur BFM-TV.

S’agissant des « nasses », filmées et diffusées, Laurent Nunez a distingué les « nasses judiciaires » : « Quand on interpelle des gens parce qu’ils ont commis une infraction, oui on les nasse et on attend de pouvoir les traiter judiciairement, que des moyens de police puissent venir les chercher pour les emmener dans un commissariat. » Des « nasses d’ordre public », qui font le plus polémique : « Je peux [les] décider parce que je considère qu’il y a des troubles qui sont tellement graves qu’il vaut vieux contenir un groupe que de le laisser progresser et commettre de nouvelles exactions. Ça, le Conseil d’Etat ne l’a interdit. Ce qu’il me demande simplement, c’est de prendre des décisions qui soient proportionnées et pas trop liberticides. [La nasse] ne doit pas durer trop longtemps et on doit au bout d’un moment laisser sortir les gens. »

Interrogé sur le violent coup donné à un manifestant par un membre des forces de l’ordre, le préfet a répondu avoir « besoin de contextualiser, savoir dans quel cadre ça s’est passé ». « Ce que me disent mes fonctionnaires, c’est qu’ils ont interpellé un individu qui avec un pavé dégradait un kiosque. Plusieurs individus se sont opposés de manière violente à cette interpellation. C’est dans le cadre de cette manœuvre que le coup a été donné. » Laurent Nunez a annoncé l’ouverture d’une enquête administrative. Un fonctionnaire peut-il, qu’importe le cadre, asséner un tel coup de poing ? « Ce n’est pas tout à fait adapté, mais dans l’urgence et quand les fonctionnaires sont pris à partie de manière violente ça peut arriver. »

« Grave crise de la démocratie sociale » pour les employeurs de l’économie sociale et solidaire

L’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES) a estimé mardi que la France connaissait « une grave crise de la démocratie sociale » à la suite de l’adoption de la réforme des retraites sans vote sur le texte au Parlement. « Il y a un vrai problème de méthode. On est dans une grave crise de la démocratie sociale », a déclaré lors d’une conférence de presse le président de l’UDES, Hugues Vidor. « Il y a eu quelque part une forme de déni de la démocratie sociale, on voulait le dire en tant qu’organisation patronale », a-t-il souligné.

L’UDES réunit 23 groupements et syndicats d’employeurs (associations, mutuelles ou coopératives) qui totalisent plus de 30 000 entreprises employant près d’un million de salariés. M. Vidor a déploré que l’UDES n’ait pas été suffisamment entendue, même si elle a été reçue trois fois par le ministre du travail Olivier, Dussopt, et que le gouvernement n’ait pas recherché un compromis avec tous les acteurs.

« On n’était pas défavorable à une accélération de la réforme Touraine » portant à quarante-trois ans la durée de travail pour avoir une retraite à taux plein « mais on considère que, de ce point de vue-là, on a sans doute raté les possibilités d’un compromis », a-t-il observé. Selon lui, « l’outil juridique qui a été utilisé, le projet de loi de finance rectificative n’était pas forcément le bon », écourtant les débats au Parlement. Quant au relèvement de l’âge de départ en retraite à 64 ans, « on voit bien que dans un certain nombre de branches, ça pose problème », a-t-il ajouté, citant l’aide à domicile.

« Un certain nombre de seniors vont être de plus en plus dans une situation de précarité compte tenu de la convergence entre, d’une part, l’allongement de la durée » de cotisations et, d’autre part, « les modifications liées à l’assurance-chômage », selon le président de l’UDES. Si des discussions avaient pris en compte les avis de toutes les parties prenantes, « on aurait pu avoir un compromis sur l’âge, sur l’équilibre financier, sur les seniors », a-t-il assuré.

Les membres du Conseil constitutionnel sont nommés pour un mandat unique de neuf ans. Les renouvellements sont organisés par tiers, tous les trois ans.

« Plus de 1 200 » actions non déclarées depuis jeudi, selon Darmanin

« Plus de 1 200 » manifestations non déclarées, « parfois violentes », se sont déroulées sur tout le territoire depuis jeudi, date de l’utilisation du 49.3 pour adopter la réforme contestée des retraites, a dénoncé mardi Gérald Darmanin. Apportant dans un communiqué son « total soutien » aux forces de l’ordre, le ministre de l’intérieur a affirmé que « 94 agents » avaient été blessés depuis jeudi et annoncé qu’il se rendrait dans l’après-midi au « chevet des policiers blessés à Paris ».

Gérald Darmanin a fait valoir que les forces de l’ordre avaient fait face « à une multiplicité d’actions non déclarées (plus de 1 200) souvent violentes telles que des tentatives d’incendie de sous-préfectures et préfectures, des atteintes à des hôtels de ville ou des permanences parlementaires, des blocages d’axes de communication ». Il a « rappelé aux responsables de forces de l’ordre leur nécessaire action pour garantir l’intégrité physique des agents du ministère de l’intérieur ».

Alors que magistrats, avocats et politiques dénoncent des gardes à vue « arbitraires », il a souligné « l’indispensable proportionnalité de l’usage de la force et la nécessité de saisir immédiatement les inspections en cas de manquement à la déontologie ».

Lors du premier rassemblement spontané jeudi à Paris, place de la Concorde, émaillé d’incidents, seules neuf personnes avaient été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi, sur les 292 placées en garde à vue. 283 procédures avaient ainsi été classées sans suite pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d’infraction. Le lendemain, 60 personnes avaient été placées en garde à vue : 34 procédures classées, 21 avaient mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire…) et cinq à un procès.

Des travailleurs du pétrole se rassemblent devant la raffinerie, au dépôt de Fos-sur-Mer, en signe de protestation après que le gouvernement a annoncé la première réquisition de travailleurs du pétrole depuis le début des grèves contre la réforme des retraites, le 21 mars 2023.

La moyenne d’âge en 2023 des téléspectateurs des JT de 13 heures de TF1 et France 2 est respectivement de 59,1 ans (contre 58,5 ans en 2022) et 63,3 ans (62,5 ans en 2022), selon des chiffres fournis par Médiamétrie au Monde.

Le chef de l’Etat s’était déjà exprimé lors d’un JT de 13 heures, sur TF1, le 13 avril 2018. L’entretien avec Jean-Pierre Pernaut s’était alors tenu dans une école dans l’Orne.

Macron ne va ni dissoudre, ni remanier, ni convoquer de référendum

Emmanuel Macron a affirmé mardi qu’il n’entendait ni dissoudre l’Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement, ni convoquer un référendum sur sa réforme des retraites pour éteindre la contestation, ont rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) des participants à une réunion du camp présidentiel à l’Elysée. « Pas de dissolution, pas de remaniement, pas de référendum », a résumé l’un de ces participants à l’issue de cette rencontre réunissant les ténors du gouvernement et les chefs de la Macronie. « Pas à date », a confirmé un ministre qui était présent.

Selon l’un de ces participants, le chef de l’Etat a demandé à ses troupes de faire « d’ici deux à trois semaines maximum » des « propositions » en vue d’un « changement de méthode et d’agenda des réformes ». Ce cadre du camp présidentiel a estimé que le président voulait « identifier quelques projets clairs, sur un agenda clair », par exemple jusqu’aux Jeux olympiques de l’été 2024, « avec une méthode claire », pour « éviter de se retrouver dans une contestation de la légitimité d’un texte ».

Le président, qui doit s’exprimer mercredi lors d’une interview télévisée très attendue, a précisé qu’il reparlerait à nouveau « plus tard », a dit un cadre de son camp parlementaire. Il a demandé de réformer avec « moins de lois et plus de réglementaire » en l’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale, a-t-il précisé.

Soirée du 20 mars dans les rues de Lyon

Ordures en feu et police antiémeute française lors d’une manifestation quelques jours après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au Parlement sans vote, en utilisant l’article 49.3 de la Constitution, à Lyon, dans l’est de la France, le 20 mars 2023.

L’article 56 de la Constitution régit la composition du Conseil constitutionnel : neuf membres élus pour neuf ans non renouvelables ; trois par le chef de l’Etat et autant pour les présidents du Sénat et de l’Assemblée.

En plus de ces neuf membres, le même article fait des anciens présidents de la République des « membres de droit à vie ». Nicolas Sarkozy ne siège cependant plus depuis 2013. Son successeur, François Hollande, a, lui, fait le choix de ne jamais y siéger. En 2019, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il renoncerait lui aussi à siéger au Conseil constitutionnel.

Le président de la République n’est tenu que d’un délai pour promulguer une loi définitivement adoptée : celui de la saisine du Conseil constitutionnel. Soit trente jours, délai ramené à huit jours en cas de saisine « en urgence » du gouvernement. Si Elisabeth Borne saisit rapidement le Conseil « en urgence », Emmanuel Macron pourrait donc promulguer la réforme dès la semaine prochaine.

Blocage des rails à la gare de Lyon-Perrache, le 21 mars 2023, quelques jours après que le gouvernement a fait passer la réforme des retraites au Parlement sans vote, en utilisant l’article 49.3 de la Constitution.

Le RN a déposé son recours devant le Conseil constitutionnel

Les députés du Rassemblement national (RN) ont déposé mardi un recours devant le Conseil constitutionnel contre la réforme des retraites adoptée la veille par le Parlement pour « que ce texte tombe dans les oubliettes de l’histoire et soit mis à la poubelle ». Laure Lavalette et Thomas Ménagé, porte-parole du parti d’extrême droite, ont dénoncé à cette occasion une « réforme injuste, brutale, qui va pénaliser les retraités français ».

Le recours vise notamment le choix du « véhicule législatif » du gouvernement pour porter ce texte très controversé, un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) « puisqu’il n’y a aucun impact sur le budget en cours », a estimé M. Ménagé. Il a également pointé « la sincérité des débats », selon lui altérée par « l’abus du droit d’amendement de la part de la Nupes qui a empêché que nous ayons un vote ». Les députés RN ont encore soulevé la question de l’« index seniors », selon eux un « cavalier législatif » sans rapport avec un PLFRSS.

Le Conseil constitutionnel a également été saisi directement par Elisabeth Borne alors que les députés de la Nupes et les sénateurs PS doivent chacun présenter leur propre recours.

« L’objectif, c’est de mettre en échec le gouvernement sur ce texte et donc on utilise tous les moyens en notre pouvoir », a insisté Mme Lavalette. Si jamais cela ne devait pas aboutir, « il reste 2027 où Marine Le Pen a dit qu’elle détricoterait » la réforme en cas d’accession à l’Elysée. Le RN « appelle encore une fois le président de la République à retirer ce texte », a poursuivi Mme Lavalette, « les Français souhaitent le départ d’Elisabeth Borne ». « On appelle de nos vœux une dissolution. »

Le contexte

Live animé par Corentin Lesueur et Marie Pouzadoux

Image de couverture : La première ministre Elisabeth Borne lors des questions d’actualité au gouvernement, le 21 mars. EMMANUEL DUNAND / AFP

  • Le projet de réforme des retraites a été adopté lundi par le Parlement après le rejet de la motion de censure déposée par le groupe indépendant LIOT – 278 députés ont voté pour, sur les 287 voix qui étaient nécessaires pour renverser le gouvernement et son texte. La motion de l’extrême droite n’a recueilli que 94 voix.
  • Emmanuel Macron recevra mardi soir les députés et les sénateurs de la majorité, après s’être entretenu dans la matinée avec la première ministre, Elisabeth Borne, et les chefs de la majorité. Le chef de l’Etat déjeunera aussi à 13 heures avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, respectivement présidente de l’Assemblée nationale et président du Sénat.
  • La gauche comme le groupe RN ont déjà annoncé des saisines du Conseil constitutionnel, qui devra se prononcer avant une promulgation du projet de réforme très contesté. Dès lundi soir, Elisabeth Borne a décidé de saisir elle-même « directement le Conseil constitutionnel » pour un examen « dans les meilleurs délais » du texte.
  • La demande de référendum d’initiative partagée, portée par quelque 250 parlementaires, députés et sénateurs principalement de gauche, a été soumise lundi au Conseil constitutionnel, a rapporté l’institution, qui va d’abord en examiner la recevabilité.
  • Ce gouvernement « est d’ores et déjà mort », a déclaré la cheffe de file des « insoumis », Mathilde Panot, et le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, appelle à « passer à la censure populaire ». A l’extrême droite, Marine Le Pen estime qu’Elisabeth Borne « doit partir » ou « le président doit la démissionner ».

Pour approfondir

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.