Au début, c’était une sortie convenue sur le tumulte à l’Assemblée nationale depuis le début de l’examen de la réforme des retraites. «Plus personne ne peut parler. Normalement, le Parlement, c’est le lieu où l’on parle, où l’on échange», a lancé ce mercredi matin le président de l’Union des démocrates et indépendants (UDI), le sénateur Hervé Marseille, sur Radio J. Avant de franchement sortir de route, accusant les Insoumis de transformer l’Assemblée nationale «en camp de gitans».
Le centriste a cru bon d’utiliser cette métaphore nauséabonde pour déplorer «l’image effrayante» que renvoie «en particulier LFI». «Transformer l’Assemblée nationale en camp de gitans… Ce n’est pas les Saintes-Marie-de-la-mer !», a-t-il asséné dans le texte, faisant référence au pèlerinage effectué chaque année en Camargue en l’honneur de Sainte Sara, la patronne des Gitans.
Ses déclarations ont suscité des réactions offusquées des Insoumis : «Avec du racisme en plus ? La honte», a réagi sur Twitter le coordinateur de LFI Manuel Bompard. «Ce mépris raciste doit être condamné unanimement… Cette violence verbale doit cesser», a renchéri le député LFI Alexis Corbière.
«Ces propos sont inacceptables»
De son côté, le Collectif National Droits de l’Homme Romeurope, qui défend les droits des personnes vivant en squat, bidonville ou à la rue, Roms ou désignées comme telles, a dénoncé une «nouvelle sortie antitsigane d’un élu de la République». «Ces propos, alimentant les préjugés les plus tenaces, sont inacceptables», affirme le collectif sur Twitter.
«Nouvelle sortie antitsigane d’un élu de la République. Une haine ancestrale tellement ancrée dans les cervelles qu’elle transpire à la moindre occasion», dénonce de son côté Willam Acker, le directeur général de l’Association Nationale des Gens du Voyage Citoyens.
Nouvelle sortie antitsigane d'un élu de la République.
— William Acker (@Rafumab) February 8, 2023
Une haine ancestrale tellement ancrée dans les cervelles qu'elle transpire à la moindre occasion ⤵️ https://t.co/aZBmlZEQKo
Après cette sortie, le sénateur des Hauts-de-Seine n’a pas été repris par le journaliste Christophe Barbier, qui menait l’interview. Hervé Marseille fait partie de la majorité de droite au Sénat qui a approuvé à quatre reprises le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Il dirige l’UDI depuis le 20 octobre, d’abord en intérim et puis de plein exercice, après la démission de son prédécesseur Jean-Christophe Lagarde.
