1 Quel est le scénario proposé par Élisabeth Borne ?
Dans un entretien au « Parisien », mis en ligne ce jeudi soir, Élisabeth Borne a apporté plusieurs précisions sur la réforme des retraites. La Première ministre souhaite qu’elle s’applique « à partir de l’été 2023 », en commençant par les salariés nés « au deuxième trimestre 1961 ».
Sachant que l’Exécutif vise « un report progressif » de l’âge de départ à 64 ans en 2027, puis à 65 ans d’ici 2031, voici le calendrier qui pourrait voir le jour :
En 2023, les retraités nés en 1961 devraient partir à 62 ans et quatre mois.
En 2024, la génération 1962 devrait attendre 62 ans et huit mois.
En 2025, la génération 1963 devrait attendre 63 ans.
En 2026, la génération 1964 devrait attendre 63 ans et quatre mois.
En 2027, la génération 1965 devrait attendre 63 ans et huit mois.
En 2028, la génération 1966 devrait attendre 64 ans.
En 2029, la génération 1967 devrait attendre 64 ans et quatre mois.
En 2030, la génération 1968 devrait attendre 64 ans et huit mois.
En 2031, la génération 1969 devrait attendre 65 ans.
Concernant la Fonction publique, seuls les nouveaux entrants seront concernés par la réforme (et donc alignés sur le privé). Autre précision importante, Élisabeth Borne s’engage à maintenir « l’âge d’annulation de la décote » à 67 ans, comme aujourd’hui.
2 Quelles sont les marges de négociations ?
Ce scénario n’est pas gravé dans le marbre. « On peut discuter d’un autre chemin », assure la Première ministre, tout en excluant « de baisser le montant des retraites ou d’alourdir le coût du travail par des cotisations supplémentaires ». Plusieurs scénarios, dont certains atténuent le report de l’âge légal en le combinant avec une hausse de la durée de cotisation, ont été mis sur la table par le gouvernement.
3 Et pour les carrières longues ?
Élisabeth Borne assure que le « principe » de départ anticipé pour ceux et celles qui ont commencé à travailler tôt sera « maintenu ». Sans toutefois s’engager sur la possibilité de partir à 60 ans dans ce cas. Si l’âge de départ légal est fixé à 65 ans, il faut plutôt s’attendre à une fourchette allant de 61 à 63 ans pour les salariés aux carrières longues.
4 Quelles sont les prochaines étapes ?
Les prochaines réunions avec les syndicats sont regroupées les 7, 8 et 9 décembre. Une fois passés ces rendez-vous, la Première ministre a prévu de dévoiler ses arbitrages dans le courant de la deuxième semaine de décembre. Juste avant les vacances de Noël, période peu propice à la mobilisation des salariés. Restera ensuite à trouver la majorité à l’Assemblée nationale pour faire passer la réforme, le groupe LR s’attendant à être particulièrement courtisé. Par la voix de sa cheffe de file à l’Assemblée, Mathilde Panot, LFI a promis, de son côté, de mettre l’exécutif en échec, que ce soit « dans l’hémicycle ou dans la rue ».
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