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Réforme des retraites : sur le terrain à Montpellier, des militants "en lutte jusqu'au retrait !"

L'intervention télévisée du Président de la République n'a pas calmé les syndicats. Illustration avec trois cheminots CGT qui tractaient, ce mercredi après-midi, pour appeler à une mobilisation massive pour le neuvième jour de manifestation. Ils sont encore plus déterminés. 

Un cirque est déjà passé par là pour faire la promotion de son spectacle. Avant d'apposer à son tour son tract sur les pare-brise des voitures gardées sur le parking du centre commercial Odysseum, Sébastien Boudesocque, secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Montpellier ironise. "Nous aussi, c'est un peu le cirque, mais notre monsieur Loyal n'est pas drôle du tout".

"Le 49.3 a mis de l'huile sur le feu, Macron y a ajouté un bidon d'essence"

Quelques minutes à peine après l'intervention du président de la République, le militant est déjà sur le terrain. Objectif du jour, avec ses camarades Stéphane Prunet et Justine Caron : distribuer 2 500 tracts appelant à manifester ce jeudi 23 mars dans les rues de Montpellier. Et ils préviennent d'emblée, ce ne sera pas un dernier baroud d'honneur. "Le 49.3 avait mis de l'huile sur le feu de la contestation sociale, aujourd'hui, Macron y a ajouté un bidon d'essence", claque le syndicaliste.

Des cœurs avec les doigts

Un peu partout dans la région, avant même le rendez-vous médiatique avec le chef de l'Etat, de nombreuses opérations ont été organisées dans la région ce mercredi 22 mars, comme partout en France. Une opération péage gratuit à Nîmes, un rond-point investi par la CFDT à Béziers, le trafic ferroviaire un temps perturbé à Montpellier... et donc les tracts. "On a fait la gare de Baillargues, les parking-relais du tramway, des hypermarchés, le centre-ville", énumère Sébastien Boudesocque. Avec un constat : "En temps normal, il faut 2h30 pour distribuer 3000 tracts, là, ça part en 40 minutes". "Certaines personnes nous font des cœurs avec les doigts, le combat autour de cette réforme a vraiment changé les choses, les gens sont avec nous", ajoute Justice Caron. "Quelque part, ça fait plaisir", souffle-t-elle, comme une mince consolation aux nombreux jours de grève, donc sans salaire.

La suite ? "Elle sera dure"

Malgré le sacrifice financier, les trois militants préviennent, personne n'a l'intention de s'arrêter là à la CGT, d'autant plus avec une intersyndicale unie "comme jamais". "La suite ? On verra au jour le jour, mais elle sera dure. Rien n'allait dans cette intervention. Rien ! On a compris que le quoi qu'il en coûte, c'est les salariés qui vont le payer", intervient Stéphane Prunet. "De surcroît, il nous fait passer pour des feignants, en sous-entendant que les Français ont perdu le goût de travailler depuis le Covid", ajoute Justine Caron. "C'est Tatcher qu'on a en face de nous", ponctue Sébastien Boudesocque. Emmanuel Macron cristallise toutes les colères.

À bout de souffle...

Les cheminots attendent donc un cortège toujours imposant ce jeudi dans les rues de Montpellier et d'ailleurs. "Chez nous, tous les aiguilleurs sont en grève, tout sera à l'arrêt". "Cela sera certainement la manifestation la plus importante depuis le début du mouvement... Alors que certains pariaient sur un essoufflement de la mobilisation, c'est aujourd'hui le gouvernement qui est à bout de souffle". Ce que dit d'ailleurs le tract laissé sur les pare-brise. Avec ces mots en gros : "En lutte jusqu'au retrait !"