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Manifestation contre le plan Juppé sur les retraites, le 10 décembre 1995, à Caen. MYCHELE DANIAU/AFP

DÉCRYPTAGE - S’il décide d’aller jusqu’au bout du projet de loi sur les retraites, l’exécutif ne sera pas le premier à mener à bien une réforme impopulaire.

10 octobre 1995, Paris. Dans les rues de la capitale, la foule vient pour la première fois contester le plan Juppé sur les retraites. Rapidement, le mouvement s’installe dans la durée. Le soutien impassible de l’opinion publique aux blocages engendrés finit par semer le doute au sein du gouvernement. Les Français, toujours plus nombreux dans les rues, sont jugés trop hostiles, et le président Jacques Chirac préfère renoncer.

Réformer contre l’opinion, voilà ce que le chef d’État d’alors ne s’est pas risqué à faire. À tort ou à raison. En plein débat sur la réforme des retraites, c’est en tout cas l’argument qui s’installe dans les rangs des oppositions. En amont de la troisième journée de mobilisation, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a résumé sur LCI la situation en une interrogation. «Est-ce qu’un gouvernement peut gouverner contre l’opinion? Contre celles et ceux qui sont, en fait, le vrai souverain?» Il s’est empressé de proposer une réponse: «On ne peut pas

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