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Relation internationale et intérêt américain, double enjeu pour la rencontre Biden - Macron

Relation internationale et intérêt américain, double enjeu pour la rencontre Biden - Macron Ce mardi 29 novembre 2022, Joe Biden accueille Emmanuel Macron pour une visite d'Etat officielle de quatre jours. Si le président américain doit soigner les relations avec l'Elysée, il doit aussi défendre ses propres intérêts.

Joe Biden déroule le tapis rouge à Emmanuel Macron en virée à Washington ce mardi 29 novembre 2022 et pour quatre jours. Première visite d'Etat aux Etats-Unis depuis l'installation de Joe Biden à la Maison Blanche, la rencontre crée l'événement et revêt de nombreux enjeux économiques, mais aussi géopolitiques et environnementaux. Si sur certains les visions des deux chefs d'Etat se rejoignent, sur d'autres un bras de fer courtois pourrait s'organiser entre la Maison Blanche et l'Élysée. Joe Biden a tout intérêt à ce que la visite de son homologue français glisse sans encombre, mais est aussi poussé à tenir certaines de ses positions, à commencer par celle sur l'Inflation Reduction Act of 2022 (loi de réduction de l'inflation en 2022). Du sérieux des discussions tenues dans le Bureau ovale à l'intimité et les échanges informels lors du dîner présidentiel prévu en présence des deux Premières dames, Jill Biden et Brigitte Macron, rien ne sera laissé au hasard entre les deux présidents.

Joe Biden et la défense de l'Inflation Reduction Act

Si le président américain souhaite que la visite d'Emmanuel Macron se déroule sans accroc, il ne compte pas s'aplatir devant le chef d'Etat français, en particulier sur le point central de cette rencontre : les négociations sur l'Inflation Reduction Act (IRA). La loi votée le 16 août 2022 prévoit des aides massives -un peu plus de 430 milliards de dollars- pour les Américains consommant des produits de fabrication 100% américaine, notamment par le biais de crédit d'impôt. La mesure, essentielle pour le bilan de Joe Biden qui n'a plus que deux ans pour honorer ses promesses de campagne, n'est pas vue d'un bon œil par l'Union européenne dont Emmanuel Macron se fait le porte-voix à l'occasion de sa visite à Washington. Alors que la Commission de Bruxelles juge la loi protectionniste et en mesure "de menacer l'emploi et la croissance économique en Europe et ailleurs", rapporte Le Figaro, le chef d'Etat français entend demander à son homologue américain des exemptions, purement et simplement. Joe Biden a assuré par l'intermédiaire de son porte-parole, John Kirby, être "prêt à avoir cette conversation et à trouver un moyen d'aborder ces inquiétudes", mais ira-t-il jusqu'à contrevenir à sa propre loi au profit de quelques industries européennes ? Les négociations s'annoncent tendues.

Soigner les relations franco-américaines

Malgré les intérêts opposés de Washington et de Paris sur la question de l'IRA, Joe Biden souhaite apaiser les relations franco-américaines. Les échanges entre les deux pays ne sont pas au beau fixe depuis l'élection du président américain et la crise sur le contrat des sous-marins avec l'Australie. En 2021, la Maison Blanche, acoquinée avec le Royaume-Uni et l'île continent, avait ravi un contrat juteux sur la fabrication et la livraison de sous-marins militaires sur lequel l'Hexagone s'était positionné. Emmanuel Macron n'avait pas apprécié cette mise à l'écart de la zone stratégique de l'Indopacifique. Mais pour Joe Biden, la visite d'Etat du président français est l'occasion de faire table rase et de resserrer les liens. Cette coopération doit s'étendre sur plusieurs domaines, eux aussi stratégiques : le nucléaire, le spatial ou encore la biodiversité. Des domaines d'avenir dans lesquels les Etats-Unis veulent se réserver une place de leader. 

Entre front commun et leadership sur la guerre en Ukraine

La guerre en Ukraine sera inévitablement au cœur des discussions entre Joe Biden et Emmanuel Macron. Les deux chefs d'Etat se sont positionnés comme deux grands alliés de Kiev mais ont jusqu'à présent défendu des positions un tantinet différentes, Washington étant moins enclin à discuter avec Moscou que l'Élysée qui s'est emparée du rôle de médiateur et plaide pour des négociations entre les deux belligérants. Joe Biden pourrait toutefois revoir sa position alors qu'une ouverture pour la tenue de discussions entre Kiev et Moscou semble avoir été repérée par le chef d'état-major américain, le général Mark Milley, comme le rapporte Franceinfo. En participant massivement à l'envoi de matériel militaire en Ukraine, le président américain s'est assuré de peser lourd dans ce conflit et ne veut pas perdre son rôle déterminant et dominant. L'alignement des Etats-Unis et de l'Europe sur une même stratégie est, là encore, un moyen pour Joe Biden de resserrer les liens à l'heure où le bloc russe cherche à se rapprocher de l'Europe.