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« Renfield » : Nicolas Cage en Dracula mégalomane dénoncé par son serviteur

Le comédien effectue, dans le film de Chris McKay, un pénible numéro d’épouvante dopé aux effets numériques.

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On ne sait plus très bien quelles fictions inventer pour accueillir le « pétage de plombs » fait homme qu’est devenu Nicolas Cage, homme ruiné et marginalisé qui s’est vu offrir une seconde jeunesse en devenant une star d’Internet et de la geekerie internationale. Le voilà désormais qui cachetonne dans des séries B taillées sur mesure, des objets péniblement conscients d’être promis à un destin de petits objets cultes, du seul fait de la présence du comédien à l’affiche.

Problème : le grand n’importe quoi cagien n’a plus la superbe de ses glorieuses années (le Bad Lieutenant, de Werner Herzog, son chef-d’œuvre, en 2009), et l’homme s’est enfermé dans un seul et unique registre qui a fini par lasser. L’hubris actorale tramée d’autoparodie est devenue un prévisible numéro de foire, devant lequel on ne peut s’empêcher de réprimer quelques bâillements.

Relation toxique

Renfield remet une pièce dans la machine en offrant à Cage l’occasion d’une métamorphose qui manquait à son catalogue transformiste : le voilà sous les atours d’un Dracula mégalomane entretenant une relation toxique avec son serviteur, R. M. Renfield (Nicholas Hoult), qui, dans le monde d’aujourd’hui, se charge de trouver d’innocentes victimes pour assouvir la soif de sang de son maître.

Témoin d’un acte de bravoure, le valet-vampire prend conscience qu’une vie est possible en dehors du mal. Le voilà décidé à raccrocher son tablier d’employé, avec le soutien d’un groupe de parole qui l’aide à se défaire de l’emprise d’un patron narcissique et d’une jolie policière avec qui il affrontera la mafia locale.

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Romance, film de gangsters, blockbuster d’action, série B fantastique, gore parodique… Renfield empile les genres comme Dracula les victimes, prenant tout ce qui lui passe par la main pour mieux camoufler son néant narratif. Et, à intervalles réguliers, Nicolas Cage passe une tête pour un numéro d’épouvante dopé aux effets numériques qui retraverse visuellement toute une histoire du cinéma de vampires – de Tod Browning aux films de la Hammer, en passant par le Dracula (1992) de Francis Ford Coppola.

Et c’est sans doute l’unique intérêt de ce long-métrage de replacer Cage dans une lignée d’acteurs forains que sont Bela Lugosi, Christopher Lee et Lon Chaney. Il en est leur héritier, mais comme égaré et rendu exsangue par une overdose de nanars du samedi soir. Gageons qu’un jour un film s’émancipera de la bouffonnerie pour lui offrir le repos d’un peu de premier degré.

Film américain de Chris McKay. Avec Nicolas Cage, Nicholas Hoult, Awkwafina (1 h 33).

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