France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Renfort possible pour la maison de santé de Chalais

La maison de santé a pourtant été ouverte en 2015, financée par la communauté de communes, pour rassembler les professionnels médicaux et paramédicaux, avec l’espoir d’attirer de nouveaux professionnels. Espoir déçu. Aujourd’hui dans la MSP, le docteur Bourrut-Lacouture dispose d’un fichier...

La maison de santé a pourtant été ouverte en 2015, financée par la communauté de communes, pour rassembler les professionnels médicaux et paramédicaux, avec l’espoir d’attirer de nouveaux professionnels. Espoir déçu. Aujourd’hui dans la MSP, le docteur Bourrut-Lacouture dispose d’un fichier de 1.450 patients. Son confrère le docteur Cabrol dans le bureau voisin, en affiche 1.088 (avec quatre jours de présence) quand la moyenne par généraliste est de 900. Il y a de l’usure, de la fatigue et l’inquiétude qu’après eux, le désert médical devienne glacial.

À 15 km de là, à Montmoreau, la nouvelle maison de santé accueille six médecins, dont le plus ancien n’a que 52 ans. « Et actuellement on aurait largement de quoi accueillir deux professionnels de plus » , affirme le docteur Gaston Douressamy.

Deux maisons de santé, mais des destins et des méthodes différents. Depuis peu et sans doute face à l’adversité, ces professionnels ont décidé de coopérer. «Si l’on ne trouve pas de médecins, nous ne pourrons pas tout absorber et l’on court à la catastrophe », prévient Gaston Douressamy. « Oui, cela pourrait devenir très compliqué » confirme Thierry Bourrut-Lacouture.

Un réseau de santé entre Chalais et Montmoreau

Les professionnels se sont rencontrés à plusieurs reprises, rejoints par les élus. Concrètement, les deux médecins de Chalais vont basculer, dès janvier, sur le même logiciel santé que celui de Montmoreau. L’avantage est que chaque médecin rattaché à ce logiciel pourra accéder au dossier médical du patient et le compléter avec ses prescriptions.

Second investissement : dans un système d’accueil téléphonique automatisé, comme à Montmoreau. Il permet un premier tri des appels, libère du temps au secrétariat « qui peut mieux se consacrer à son travail de secrétaire médicale », plaide le docteur Douressamy. Cela signifie qu’un patient de Chalais qui a besoin d’un rendez-vous rapide pourra être basculé, si son médecin habituel n’est pas disponible, sur un confrère de Montmoreau et inversement. «Une sorte de Doctolib interne », sourit le docteur Bourrut-Lacouture. En fait c’est la mise en place d’un réseau de santé entre Montmoreau et Chalais. Mais en modernisant les équipements, en accélérant la coopération entre les deux cabinets médicaux, les professionnels visent un autre objectif avec le soutien financier de la communauté de communes. La CDC a fait appel à une agence spécialisée «Docndoc», créée par une radiologue. « L’agence nous proposera trente contacts de jeunes médecins qui souhaitent exercer en dehors des grandes villes, mais dans un environnement professionnel favorable, tout en leur permettant aussi d’avoir une vie sociale à côté », explique Jean-Yves Ambaud, le président de la CDC Lavalette Tude Dronne. Le tout pour 10.000€ ce qui n’est pas énorme, surtout si cela aboutit, et permet aussi de compléter les loyers de la MSP.

Ensuite ce sera aux médecins de jouer pour fixer les futurs professionnels. «Nous devrons prendre du temps pour être convaincants, glisse Gaston Douressamy. Car on peut être très heureux d’exercer dans le Sud- Charente même s’il n’y a pas la mer”. La maison médicale de Montmoreau le démontre. Et si effectivement un ou deux jeunes médecins décident de s’installer à Chalais en 2023, la relève deviendra beaucoup plus facile.

Docndoc : une start-up spécialisée

Docndoc est une start-up parisienne créée en 2018 par Pascale Karila. Ce médecin radiologue réfute le terme de désert médical «c’est un terme repoussoir». Son idée a été de mettre en relation des jeunes médecins intéressés pour quitter les grandes villes où ils ont étudié et qui rêvent d’une autre vie. « Nous avons actuellement 1.700 jeunes médecins entre 28 et 35 ans qui souhaitent aller ailleurs que dans une grande ville où les maisons sont chères et petites, où l’enfant est sur liste d’attente pour l’inscription en crèche », assure-t-elle. Le but n’est pas que les médecins aillent picorer 15 jours dans une région et 15 jours dans une autre région, même si cela peut passer par là. « Souvent les jeunes médecins ont une idée de la région qui les intéressent », souligne la fondatrice. « Mais en revanche, il est nécessaire quand ces jeunes praticiens arrivent quelque part qu’ils soient accueillis par leurs collègues, qu’un lien social se crée très vite ». La fondatrice assure que ces jeunes professionnels sont prêts à aller en zone rurale « mais attention on est passé de la vocation du médecin de campagne à un métier ». En clair, pas question d’en faire un sacerdoce. « Et pour les conjointes quand elles ne sont pas elles mêmes soignantes, on a pu trouver des solutions grâce au télétravail», ajoute Pascale Karila. En moyenne, cette start-up a favorisé l’installation d’un médecin en zone rurale tous les deux mois. « Je connais la situation de Chalais, le dynamisme de toute l’équipe de Montmoreau et la coopération qui va s’engager. J’ai confiance », conclut la fondatrice.
La rédaction vous conseille
Santé : la fin du désert médical à Chalais ?

Santé : la fin du désert médical à Chalais ?

Un an après le départ en retraite d’un médecin, la maison de santé de Chalais, saturée, peine à trouver un remplaçant. Un autre praticien est sur le départ. Quelques pistes semblent toutefois se dessiner pour la rentrée.