Cinquième de Ligue 1, le Stade Rennais aborde un calendrier chargé pour lancer son sprint final. Et doit faire face à une cascade de blessés.
«Je n’ai jamais vécu ça.» Le ton est donné. En conférence de presse, Bruno Génésio est revenu à plusieurs reprises sur les nombreux absents de cette saison, mais aussi les quelques retours précieux, avant la réception de Lens, troisième du championnat, ce samedi à 21h.
«De mémoire, j’ai connu des saisons où on a eu des blessures similaires mais au niveau musculaire, sur des ischios par exemple. Mais avoir autant d’opérations et trois joueurs opérés de la cheville, je n’ai jamais vécu ça, assure Bruno Génésio, ce vendredi face aux médias. C’est assez rare, c’est la fatalité, la malchance, ce n’est pas dû à un manque de préparation ou autre. Ce sont des blessures articulaires et non musculaires. Il faut l’accepter même si c’est dur à accepter.» Martin Terrier, Lorenz Assignon et Xeka sont des blessés de longue date. Tous absents depuis janvier. Les deux Français seront indisponibles encore un certain temps tandis que le milieu portugais est sur le retour, mais trop juste pour le match face aux Sang et Or. À cette liste, ajoutons Adrien Truffert, blessé à la cheville et certainement absent jusqu’à la fin de la saison.
On est toujours à la recherche de ce qu'on peut améliorer, pour la performance. C'est notre métier qui veut ça.
Bruno Génésio
«Il va bien, moralement en tout cas, insiste le coach des Rouge et Noir à propos de son latéral gauche. Il y avait deux options : subir une intervention ou ne pas en subir mais peut-être être obligé de le faire au bout de deux mois si la cheville réagissait mal. Il a choisi la première option.» Face à Lens, Bruno Génésio pourra tout de même compter sur quelques joueurs de retour. Warmed Omari, Christopher Wooh, Jérémy Doku et Karl Toko Ekambi devraient être présents dans le groupe.
Génésio se (re)cherche encore
Faisant face à de nombreuses blessures, touchant principalement des joueurs majeurs, Bruno Génésio a dû se réinventer à plusieurs reprises. Sur les dix derniers matchs de championnat, l’entraîneur des Rouge et Noir n’a jamais aligné la même équipe lors de deux rencontres de suite. Passant d’un milieu à quatre à un milieu à trois, ou parfois à cinq derrière. Une défense à trois axiaux utilisée notamment à deux reprises contre le Paris Saint-Germain ces dernières semaines (victoire 1-0 au Roazhon Park le 15 janvier, et victoire 0-2 au Parc des Princes le 19 mars.) Contre Lens, le tacticien breton pourrait être tenté de réitérer cette formation. «C’est un système évidemment mis en place pour Paris, mais qui correspond aussi à beaucoup de qualités de nos joueurs. C’est un système correspondant bien au degré de forme des uns et des autres, et aux qualités de mes joueurs. Il y a une possibilité que ce soit le même samedi.»
Il faut dire que l’ancien entraîneur lyonnais tâtonne davantage ces dernières semaines. Trois défaites sur les sept derniers matchs de Ligue 1 et une élimination face au Shakhtar Donetsk en huitième de Ligue Europa. Une trêve internationale qui a fait le plus grand bien selon l’entraîneur. «On est toujours à la recherche de ce qu’on peut améliorer, pour la performance. C’est notre métier qui veut ça. Après le match d’Auxerre (0-0, le 11 mars, NDLR), on a eu une bonne discussion avec mon staff, chose qu’on avait peut-être moins fait ces derniers temps et qu’on avait besoin de refaire.»
Obligation de polyvalence
Avec tous ces blessés, Bruno Génésio invente et doit se réinventer. Benjamin Bourigeaud et Désiré Doué sont baladés entre le milieu et l’attaque, Birger Meling est testé à droite de la défense, Arthur Theate pourrait jouer à gauche. «C’est un joueur précieux pour un entraîneur, explique Bruno Génésio à propos de Benjamin Bourigeaud. On sait toujours ce qu’il va donner sur le terrain. Dans le coeur du jeu ? Oui, je le vois un peu partout car il est polyvalent. Bourige fait partie de cette catégorie-là, c’est toujours intéressant d’avoir ce type de joueurs dans un effectif.» Avec Rennes, Arthur Theate a joué exclusivement dans l’axe. Parfois dans une défense à deux, parfois à trois. Mais avec la Belgique, le joueur de 22 ans a dépanné dans le couloir gauche lors de cette dernière trêve. De quoi donner une cartouche supplémentaire à Bruno Génésio. «Oui mais on a aussi Jeanuël (Belocian) capable d’évoluer à ce poste. C’est bien de l’avoir vu à ce poste-là. Avec la blessure d’Adri (Truffert), on a Biggy (Meling) qui est là, mais il faut aussi être prêt au cas où. Ça peut-être une solution, ce que je n’espère pas, au cas où Biggy devrait être absent.» Sans le défenseur international français, Birger Meling devrait jouer tous les matchs à gauche d’ici la fin de la saison. Mais cela ne pose pas de problème au jeune Norvégien. «C’est dommage pour Adri, pour l’équipe. On a besoin de tout le monde, c’est toujours mieux si l’effectif est prêt pour aider l’équipe. Malheureusement il s’est blessé. Je suis prêt à jouer, je vais tout donner pour aider l’équipe.»
Cinquième à l’aube de la 29e journée de Ligue 1, le Stade Rennais ne doit pas se manquer à domicile face à un adversaire direct. D’autant que les Bretons abordent un calendrier compliqué lors de ce mois d’avril : un déplacement à Lyon avant la réception de Reims lors des trois prochaines séries. «On a 3 matchs difficiles, Lens, Lyon et Reims, qui peuvent être très impactant sur la fin de saison, prévient Bruno Génésio. En s’imposant on pourrait recoller à un peloton de cinq équipes qui peuvent lutter pour les 3-4 premières places, et aussi peut-être creuser un écart avec ceux qui sont derrière nous. C’est un match important, mais comme vont l’être les dix derniers matchs.» Avant de conclure : «faire une très bonne série en fin de saison, c’est souvent la garantie d’atteindre les objectifs en fin de saison.» Le message est passé.
