France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Rentrée parlementaire : l'Ukraine au cœur des débats, la majorité veut interpeller le RN

Assemblée nationale

Les discussions s'annoncent vives entre élus macronistes et élus du RN sur fond d'allégeance à l'égard de la Russie. © AFP

Europe 1 avec AFP 16h39, le 03 octobre 2022
Pour leur rentrée au Palais Bourbon, les députés vont débattre autour de la situation en Ukraine, quelques jours après la revendication par Moscou de l'annexion de quatre régions. Les discussions s'annoncent vives entre élus macronistes et élus du RN sur fond d'allégeance à l'égard de la Russie.

En ouvrant la séance, la présidente de l'Assemblée nationaleYaël Braun-Pivet, qui revient d'Ukraine où elle a rencontré le président Volodymyr Zelensky avec une délégation parlementaire, a pris la parole quelques minutes pour rendre compte de son déplacement suivi de la Première ministre Elisabeth Borne et de la cheffe de la diplomatie Catherine Colonna. Organisé au titre de l'article 50.1 de la Constitution, le débat ne donnera pas lieu à un vote - même scénario prévu devant le Sénat le 26 octobre.

Le RN et LFI pointés du doigt

Comme lors de la présidentielle, la majorité compte de nouveau interpeller le RN, qu'elle accuse de "dépendance" à l'égard de la Russie, ainsi que LFI pour les positions de Jean-Luc Mélenchon sur l'Otan "agresseur", avant l'invasion russe du 24 février. Le Rassemblement national et LFI s'étaient alors opposés à la livraison d'armes offensives à l'Ukraine, en estimant qu'elle ferait de la France un "cobelligérant". Le RN continue de revendiquer cette position, malgré la contre-offensive menée par l'Ukraine sur le terrain, marquée dimanche par la reprise de Lyman, un important nœud ferroviaire dans la région de Donetsk (est).

La France envisage de nouvelles livraisons de matériels militaires à l'Ukraine, notamment 6 à 12 canons Caesar prélevés sur une commande destinée au Danemark. Paris a déjà livré 18 exemplaires de ce canon de 155 mm monté sur camion, amputant de près d'un quart le parc de l'armée de Terre française. Au cœur de la controverse avec le RN également, le prêt de 9 millions d'euros contracté en 2014 par le parti d'extrême droite auprès d'une firme russe dirigée par d'anciens militaires, Aviazapchast, et toujours en cours de remboursement. Le RN renvoie la faute aux banques françaises à qui il reproche leur refus de lui prêter de l'argent à l'époque.

Financements étrangers

RN et majorité rivalisent de demandes de commission d'enquête sur les "financements étrangers des partis", sans pour autant utiliser leur "droit de tirage" parlementaire pour que ces commissions prennent automatiquement forme. Le débat s'annonce donc animé dans l'hémicycle jusqu'en début de soirée. Sept orateurs, dont la présidente de groupe Aurore Bergé, s'exprimeront pour Renaissance, qui dispose de cinquante minutes maximum contre 10 ou 15 pour les autres groupes. Dans la majorité, le MoDem Frédéric Petit souhaite insister sur la "nécessité de préparer les opinions françaises aux difficultés à venir", et le devoir d'aider à reconstruire l'Ukraine. 

Chez LR, Michèle Tabarot exprimera le "refus de reconnaître les annexions illégales", et entend souligner des "changements de position du Président qui ont nui à la clarté de l'action" française. 

Du côté de la gauche, le président du groupe PS Boris Vallaud devrait défendre "la pleine souveraineté des frontières de l'Ukraine reconnues en 1991" (avec la Crimée et le Donbass), objet d'une proposition de résolution des députés socialistes. Ils appellent aussi à accroître l'aide militaire française et l'accueil de réfugiés ukrainiens. Chez les écologistes, Aurélien Taché prévoit de faire référence aux entreprises françaises qui refusent de quitter la Russie. Côté PCF, Jean-Paul Lecoq veut questionner "l'incapacité à faire la paix" et "le déficit de crédibilité de membres permanents du Conseil de sécurité". 

Au RN, Alexis Jolly et Jérôme Buisson veulent évoquer les retombées des sanctions contre la Russie. La cheffe de file LFI Mathilde Panot devrait conclure les interventions en "condamnant l'agression russe" et en soulignant que la situation économique en France ne peut être "entièrement imputée à la guerre".