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Républicains: Éric Ciotti et Bruno Retailleau relancent le match pour le second tour

DÉCRYPTAGE - Les deux parlementaires sont arrivés en tête du premier tour avec 5482 voix d’écart. Les adhérents LR sont appelés à voter samedi et dimanche prochains.

Le verdict du 1er tour de l’élection du président des Républicains est tombé. Éric Ciotti et Bruno Retailleau se sont qualifiés pour une seconde manche en obtenant respectivement 42,73 % et 34,45 % des suffrages, soit 28 297 et 22 815 voix. Aurélien Pradié, arrivé en troisième position, est sorti de la course avec un score à 22,29 %, soit 14 765 voix, alors que le taux de participation a atteint 72,67 %. Sur les 91 110 adhérents du mouvement, 66 216 se sont exprimés ce week-end.

Les écuries des deux finalistes ont rivalisé d’applaudissements et d’encouragements dimanche soir, au siège des LR, où plusieurs cadres du mouvement se sont réjouis du niveau de participation.

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Éric Ciotti, vainqueur de ce premier tour, a réagi dès son arrivée aux portes du parti. «Cela a été une belle campagne disputée. C’est la première fois dans une élection interne qu’il y a un vrai enjeu, un vrai suspens», a-t-il déclaré, avant de saluer les parcours de ces deux rivaux. Très vite, il a évoqué l’avenir de la France et le «devoir» d’offrir une «alternative» pour «redresser une France qui sombre». Des mots qu’il répétera à la tribune dans la foulée, alors qu’il était accueilli pas ses troupes aux cris de «Ciotti Président!» et «On a
gagné!
».

Lançant un appel au rassemblement «dans l’unité et la clarté», sans «alliance avec le macronisme», Éric Ciotti a aussi considéré qu’il abordait ce second tour avec «une très large avance». Après avoir salué le parcours de Bruno Retailleau, il a félicité Aurélien Pradié pour sa «campagne tournée vers la jeunesse qu’il faudra entendre». «Je m’engage à faire le pari de cette jeunesse», a-t-il insisté. Il s’est également engagé à rebâtir un parti «renouvelé» avec des «méthodes de gouvernance modernisées», une «écoute profonde de la société et du pays» ainsi qu’une ligne posée sur les trois piliers de «l’autorité», de «l’identité» et de la «liberté».

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Bruno Retailleau est arrivé ensuite tout sourire, se disant «très heureux», accompagné notamment de François-Xavier Bellamy. Mais Éric Ciotti n’a pas pu croiser le sénateur de la Vendée comme il l’espérait. Les équipes étaient un peu tendues, chacune voulant visiblement jouer sa propre partition face aux caméras. Preuve que la compétition a bien débuté dimanche.

Prenant à son tour la parole sous les ovations, le parlementaire s’est réjoui de son score comme des plus de 70 % de participation. «C’est l’assurance que le prochain président, moi-même j’espère bien, aura la légitimité pour présider notre parti parce que notre chantier sera herculéen», a-t-il prévenu, en se projetant déjà aux commandes du mouvement LR. «Seulement un peu plus de 5 000 voix me séparent du score d’Éric Ciotti, donc au contraire tout est jouable», a-t-il riposté, alors qu’en coulisses le travail sur les ralliements était déjà amorcé. Dans l’entourage du sénateur, on s’est d’ailleurs réjoui du soutien de Xavier Bertrand, confirmé lors d’un échange téléphonique entre les deux hommes.

Un chemin du déclin

À la lecture des résultats du premier tour, Bruno Retailleau a également estimé que l’attente d’une «vraie rupture» et d’un «vrai renouvellement» était confirmée, comme un message adressé aux électeurs d’Aurélien Pradié, à l’image des signaux également envoyés en ce sens par Éric Ciotti. «Les convictions donnent du sens à la politique. Je suis convaincu que demain, nous retrouverons la confiance des Français», a poursuivi le candidat sénateur, avant de s’engager à rassembler toute sa «famille politique», s’il était élu dimanche prochain.

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Retailleau a aussi saisi l’occasion de cette soirée pour blâmer Emmanuel Macron qui, selon lui, aurait «engagé» la France «sur le chemin du déclin et la nation sur la voie du morcellement». Avant de repartir, il est remonté quelques instants sur les marches de l’escalier situés dans le hall, pour adresser un dernier appel aux militants. «Aidez-moi à relever la droite. Demain la France peut redevenir une grande nation», a-t-il lancé.

Quand, plus de vingt minutes plus tard, Aurélien Pradié a rejoint le siège LR, l’ambiance était beaucoup calme. Le jeune député du Lot s’est réjoui de son score au-delà des 20 %, qui «en surprendra plus d’un». Considérant que des «graines» avaient été «semées pour l’avenir», il a également ironisé sur «l’amour» exprimé par ses rivaux du premier tour. Il les a remerciés avec un sourire en précisant qu’il y était «extrêmement sensible». «Une étape à 22 % c’est une très belle étape», a estimé le parlementaire.

Réservant à plus tard ses annonces concernant un éventuel message de soutien, Pradié a simplement précisé qu’il ne se sentirait jamais «ni macroniste, ni lepéniste, ni zemmouriste» et qu’il n’était pas «homme à marchander». «Parce que les valeurs et les idées méritent mieux», a-t-il souligné.