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RER métropolitain : ce qu’il pourrait changer pour Aix-Marseille et Nice Côte d'Azur

L'annonce est surprenante autant par le fond - qui l'a vue venir ? - que dans la forme - par le biais d'une vidéo, support de communication moderne choisi par Emmanuel Macron pour annoncer la création de RER métropolitain dans 10 métropoles hexagonales, qui en ont besoin.

Une annonce peu précise qui pose plusieurs questions : qui - dans les 10 métropoles évoquées - est en réalité concerné ? Et en partant du postulat qu'Aix-Marseille et Nice en font partie, quel serait son trajet, son calendrier ?

Des questionnements somme toute légitimes qui ne manqueront sans doute pas de s'affiner au fil des jours. Si pour l'heure rien n'est confirmé, les dix métropoles pourraient être celles qui figurent dans le rapport du conseil d'orientation des infrastructures qui a déjà planché sur un sujet similaire en 2020 où Aix-Marseille, Nice, Bordeaux, Grenoble, Lille, Lyon, Nantes, Rennes et Strasbourg figurent. Sachant que nombreuses sont les métropoles qui souffrent de problématiques de déplacement, ces problématiques contribuant à perturber le développement économique de certains territoires comme celui des entreprises, notamment en matière de recrutements et d'attractivité de talents.

« Saut qualitatif majeur »

Ceci posé, un RER métropolitain pour Aix-Marseille, ça changerait quoi ?

Beaucoup. Inévitablement, tant la première métropole de France avec ses 3.149 km2 souffre d'un manque de mobilité adaptée.

Ce n'est pas pour rien que le Plan Marseille en Grand en fait l'un des axes prioritaires, lui consacrant un milliard d'euros. Un RER métropolitain, « cela fait longtemps que le monde économique le demande », souligne Jean-Luc Chauvin. Le président de la Chambre de commerce et d'industrie Aix-Marseille Provence qui en avait fait la suggestion dans son document Tous acteurs, à destination des candidats aux élections municipales de 2020, évoquant alors l'idée qu'un tel outil constituerait « un saut qualitatif majeur ». Un président qui évidemment évoque l'obligation de graver la chose dans le marbre et dans le Plan Marseille en Grand afin qu'il devienne une priorité. Et qui estime que ce RER réalise « une boucle passant par différentes villes du territoire, allant de Salon à Martigues » et en passant par l'aéroport Marseille Provence, mal desservi. Un tel RER pourrait ainsi devenir une sorte de troisième ligne de métro.

Le RER métropolitain est aussi déjà un sujet pour la métropole Aix-Marseille Provence que préside Martine Vassal, qui y a réfléchi et travaille sur le sujet.

Saint-Charles souterraine, la condition sine qua non

Mais toute enthousiasmante que soit l'idée, pour qu'elle soit réalisable il faut - et les acteurs interrogés sont d'accord - que le nœud ferroviaire de la gare Saint-Charles à Marseille soit neutralisé. Ce qui passe par le projet d'une gare Saint-Charles sous-terraine, projet inclus dans le phasage de la Ligne Nouvelle... en 2035. De quoi doucher les espoirs. A moins que le calendrier évolue à l'aune de cette annonce...

Du côté de Nice, un RER métropolitain pourrait parfaitement constituer un prolongement du tramway niçois et poursuivre son maillage jusqu'à Cannes, voire plus loin... Désengorgeant ainsi les nœuds qui rendent la mobilité particulièrement compliquée dans le département.

Renaud Muselier, le président de la Région Sud - qui a été précurseur en matière de transport en ouvrant les lignes TER à la concurrence - estime que « la création de ces RER métropolitains est une très bonne nouvelle et sera effective grâce à l'ouverture à la concurrence et à la Ligne Nouvelle Provence Côte d'Azur dans les prochaines années. Nous aiderons bien évidemment à mettre ce projet en œuvre conformément à nos compétences ». Car évidemment se pose la question de la gouvernance : qui de la Région ou des Métropoles aura la main ? Et on n'oubliera pas, non plus, la question loin d'être anodine, du financement...