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Résultat de l'élection en Turquie : Erdogan ou Kiliçadroglu vainqueur ? Les scores

Résultat de l'élection en Turquie : Erdogan ou Kiliçadroglu vainqueur ? Les scores TURQUIE. Plus de 60 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes ce dimanche 28 mai 2023 pour le second tour de l'élection présidentielle en Turquie, qui oppose le président sortant Recep Tayyip Erdogan à Kemal Kiliçdaroglu.

[Mis à jour le 28 mai 2023 à 18h15] En Turquie, l'heure est à présent au dépouillement des urnes. Plus de 60 millions d'électeurs turcs étaient appelés à voter ce dimanche 28 mai 2023 à l'occasion du second tour de l'élection présidentielle turque, la diaspora turque ayant déjà voté. Un second tour historique qui oppose le président sortant, Recep Tayyip Erdogan, et son rival Kemal Kiliçdaroglu. Au premier tour, qui a eu lieu le 14 mai dernier, Erdogan a obtenu 49,5% des voix, contre 44,9% pour Kiliçdaroglu. Les bureaux de vote ont fermé ce dimanche à 17h, heure locale (16h en France). Favori pour remporter une troisième fois consécutive l'élection présidentielle, Erdogan n'est cependant pas à l'abri d'une mauvaise surprise, son rival étant parvenu à fédérer de manière inédite l'opposition au sein du pays.

Plus de 60 millions d'électeurs turcs étaient appelés aux urnes ce dimanche 28 mai. Les bureaux de vote du pays ont ouvert à 8h, heure locale, (7h en France), pour fermer à 17h (16h en France). Les résultats du second tour de l'élection présidentielle en Turquie sont à découvrir en temps réel sur le site du quotidien national turc Sabah.

Selon ce site, à l'heure où nous écrivons ces lignes, près de 92% des bulletins ont été dépouillés. Et les prévisions des sondages et des différents commentateurs politiques semblent se confirmer. Recep Tayyip Erdogan est en effet crédité de 52,61% des suffrages, contre 47,39% pour Kemal Kiliçdaroglu.

Au premier tour, Erdogan avait obtenu 49,5% des voix tandis que son rival Kemal Kiliçdaroglu avait réuni 44,9% des suffrages. Les deux autres candidats ont été éliminés avec 5,17% des voix pour Sinan Ogan et 0,43% pour Muharrem Ince.

Quel candidat récupérera les voix de Sinan Ogan ?

Dans une conférence de presse donnée au Grand Mercure d'Ankara, le candidat ultranationaliste Sinan Ogan a annoncé son soutien à Erdogan, après avoir été défait avec 5,2% des voix au premier tour. "Nos négociations ont été conduites autour des principes suivants : le terrorisme sera combattu; un calendrier sera établi pour renvoyer les réfugiés; et les institutions étatiques turques seront renforcées" a avancé ce chef de file de l'extrême droite. Mais selon le Huffington Post, Erdogan lui a tout de même fait savoir qu'il n'avait pas besoin de ses voix pour remporter cette élection.

Erdogan peut déjà se féliciter de conserver la majorité à la Grande Assemblée nationale de Turquie : il est à la tête de l'Alliance de la République qui détient désormais 321 sièges sur 600. Mais le poste de président reste bien plus important. La réforme constitutionnelle de 2017 a fait passer la Turquie d'un régime parlementaire à un régime présidentiel où le chef de l'État règne par décrets. 

Durant l'entre-deux-tours, le rival d'Erdogan, Kemal Kilçdaroglu, a tenté de draguer les électeurs de Sinan Ogan. Ogan a récolté presque 3 millions de votes. Le discours de Kemal Kilçdaroglu s'est en effet durci sur l'immigration, comme le rapporte RFI : "Je renverrai tous les réfugiés chez eux dès mon arrivée au pouvoir", a-t-il ainsi déclaré. Cela tranche avec sa volonté première de fixer un cap de deux ans pour expulser les 4 millions de réfugiés en Turquie. Le rival d'Erdogan reprend ici une promesse de campagne d'Ogan. Il n'est cependant pas certain que cela lui permettra de convaincre les électeurs d'Ogan, en raison du soutien annoncé de ce dernier à Erdogan.

Les abstentionnistes, un réservoir de voix déterminant ?

Outre les soutiens de Sinan Ogan, le réservoir de voix constitué par les abstentionnistes pourrait être déterminant dans l'issue du scrutin. En effet, comme le rappelle Paris Match, 8,3 millions de personnes ne se sont pas exprimées lors du premier tour, même si la participation a été forte (87%). Reste à savoir si les électeurs turcs ont été suffisamment bien informés des propositions de l'opposition. Dans un communiqué publié le 25 avril, le représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, Erol Onderoglu, a ainsi dénoncé le fait que "le système médiatique mis en place" dans le pays "constitue un trucage massif des élections en privant les citoyens turcs d'une délibération démocratique". "L'iniquité flagrante porte évidemment atteinte à la sincérité du scrutin", a-t-il estimé. 

À quelles dates ont lieu les élections en Turquie ?

Les Turcs ont été invités à voter deux fois le même jour. Le dimanche 14 mai, ils ont été appelés à désigner pour le premier tour leurs députés ainsi que le président. Le scrutin présidentiel est le même qu'en France : uninominal majoritaire à deux tours, et le président est élu pour cinq ans de mandat. Les élections législatives utilisent le scrutin proportionnel. Les députés sont 600 à être élus pour six ans. Un parti doit obtenir 7% des suffrages pour obtenir un siège.

Comme aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue au premier tour, un second scrutin entre les deux premiers candidats a donc eu lieu ce dimanche 28 mai pour élire le président. 

Quel candidat est le favori des sondages pour le 2e tour ?

Les chances de victoire de Kilçdaroglu se sont affaiblies dans les derniers jours du scrutin. Pourtant, selon l'agrégateur de sondages du média Politico, c'est un score serré qui s'annonce pour ce dimanche 28 mai : Erdogan est crédité de 51% des suffrages exprimés, contre 49% pour Kilçadroglu. Il faudra donc attendre le dépouillement des derniers bulletins pour annoncer avec exactitude le vainqueur de cette élection présidentielle en Turquie. Les tendances ont également peu évolué entre les deux tours, qui étaient séparés de 14 jours.

Quelles sont les promesses des candidats ?

Recep Tayyip Erdogan :

Erdogan souhaite conserver sa ligne économique actuelle. Il est fermement opposé aux théories économiques de l'orthodoxie classique : il continuer de baisser les taux d'intérêt malgré une inflation galopante depuis plus de deux ans. La livre turque a également perdu près de 80% de sa valeur en cinq ans face au dollar. Sur le plan international, Edrogan souhaite qu'Ankara conserve un lien fort avec la Russie alors que l'opposition souhaite se rapprocher de l'Union européenne.

Kemal Kiliçdaroglu :

L'Alliance Nationale, les six partis menés par Kemal Kiliçdaroglu, souhaite abandonner le régime présidentiel mis en place en 2018. Cela se traduit par le retour d'un système parlementaire avec à sa tête un Premier ministre élu par le Parlement. Mais pour cela, il faut réunir 3/5ème des votes des députés pour entamer une révision constitutionnelle. La coalition le souhaite pour revenir à une séparation stricte des pouvoirs dans le pays.

Kiliçdaroglu a promis de libérer de nombreux prisonniers politiques s'il arrive au pouvoir. Il souhaite aussi améliorer la liberté d'expression et celle de la presse alors que la Turquie est classée en "situation très grave" selon Reporters sans frontières. Par contre, son alliance ne s'est pas positionnée sur les Kurdes, un sujet très critique en Turquie. Elle entend pouvoir renvoyer en Syrie les plus de trois millions de réfugiés syriens vivant actuellement en Turquie.

La situation économique de la Turquie

Selon Le Monde, la livre turque est en chute libre : - 28% face au dollar en 2022 et -44% en 2021.  Si l'inflation fait beaucoup parler en France, les Turcs ont subi une hausse de 108,7% en un an dans un pays ou plus de la moitié des salariés gagnent moins de 300 euros par mois.

Mais la Turquie est un paradoxe : c'est l'un des rares pays à garder une croissance positive en 2020. Le taux de croissance en 2022 est de 7,6% contre 0,5% en France. Dans le même temps, le chômage diminue depuis deux ans. Le contexte économique est donc un véritable casse-tête à décrypter. 

Haluk Levent, professeur d'économie à l'université d'Istanbul, décrypte la situation : "Le pouvoir a fait le choix d'une politique économique populiste et ultralibérale, uniquement tournée vers la production et la construction. C'est très profitable aux petits commerçants et entrepreneurs, son vivier électoral et aux banques." Il est très pessimiste sur l'avenir de son pays : "le système mis en place aboutit à gonfler une bulle extrêmement dangereuse, bâtie sur la dette privée, dont on imagine mal ne pas voir un jour l'implosion".

Les deux candidats ont des visions très différentes pour leur pays. Ainsi, le président sortant, Recep Tayyip Erdogan souhaite bâtir une "Deuxième République", marquée plus religieusement. Depuis que l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne a été refusée, les relations entre la Turquie d'Erdogan et l'UE sont tendues. Le président sortant se tourne plus facilement vers d'autres dirigeants. Sa candidature est soutenue par la Russie, la Chine ou encore l'Iran, rapporte franceinfo.

De son côté, Kemal Kiliçdaroglu promet la fin d'un régime hyperprésidentiel et davantage de démocratie. La coalition de partis d'opposition souhaite se touner vers l'Europe. Plusieurs prisonniers et exilés espèrent une amnistie, tandis que le principal opposant a déjà promis de faire libérer le leader kurde Selahattin Demirtas et le mécène Osman Kavala, souligne Le Monde.