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Retraites agricoles : vers l’adoption d’une proposition de loi portée par la droite

Sauf coup de théâtre, l’Assemblée nationale devrait voter, jeudi 1er décembre, en faveur d’un texte défendu par le député (Les Républicains) Julien Dive, qui vise à modifier le mode de calcul des pensions des ex-chefs d’exploitation. Un terrain d’entente semble avoir été trouvé avec le gouvernement, qui était contre au départ.

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La retraite des paysans constitue un thème fertile en compromis. Jeudi 1er décembre, l’Assemblée nationale examine une proposition de loi sur ce sujet à l’initiative du groupe Les Républicains (LR). Après d’âpres débats avec une bonne partie de la majorité qui y était hostile au départ, le texte devrait – sauf coup de théâtre – être largement approuvé dans une version remaniée par rapport à la mouture initiale, le gouvernement ayant suivi de près cette réécriture. Si ce scénario se confirme, ce sera la troisième fois, en deux ans et demi, que l’exécutif, ses soutiens au Palais-Bourbon et les oppositions votent ensemble une réforme sur un tel dossier.

La démarche des élus de droite est portée par Julien Dive, député de LR de l’Aisne. Le but est de changer le mode de calcul de la pension des agriculteurs, en prenant en compte les vingt-cinq meilleures années de revenus, tout comme pour les salariés du privé et les indépendants affiliés au régime général. A l’heure actuelle, les droits à l’assurance-vieillesse des chefs d’exploitation sont déterminés sur l’ensemble de la carrière, ce qui peut contribuer à la faiblesse du montant des retraites agricoles tout en étant source d’inéquités.

Il convient de « remédier à une injustice qui n’a que trop duré », a déclaré M. Dive, le 23 novembre, lors des discussions sur le texte en commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. La proposition de loi, à l’origine, était courte – avec deux articles – et ressemblait à une pétition de principe : « La Nation se fixe pour objectif d’étendre aux non‑salariés agricoles, dès 2024, le calcul de la retraite de base sur les seules vingt‑cinq meilleures années de revenu. » Elle prévoyait que les modifications seraient « fixées par un décret ».

Rejet en commission

Les députés de tous les bords ont dit qu’ils étaient favorables à l’orientation d’une mesure susceptible de rehausser le niveau des pensions perçues par les ex-paysans – celui-ci étant nettement inférieur à la moyenne. Mais plusieurs membres de la majorité ont considéré que M. Dive et ses collègues de LR ne s’y prenaient pas de la bonne manière. « Cette proposition de loi est inconstitutionnelle puisqu’elle renvoie son application à un décret », a objecté Didier Le Gac, député Renaissance du Finistère, pendant les débats en commission. Ce parlementaire a indiqué que la réforme nécessitait une loi car « elle crée de nouveaux droits » en matière de Sécurité sociale.

« La façon dont vous procédez (…) me déplaît », a enchaîné Nicolas Turquois. Cet élu du MoDem de la Vienne a souligné que la Mutualité sociale agricole ne dispose de « l’historique » des revenus des agriculteurs que depuis 2014. « Elle est donc incapable de reconstituer [leur] carrière », a-t-il ajouté, avant de conclure que, en l’état, le texte de M. Dive était « inapplicable » et qu’il s’avérait « préférable » de ne pas le voter, même s’il « en partage[ait] le fond ». Charlotte Parmentier-Lecocq (Renaissance, Nord) s’est montrée encore plus mordante, en reprochant à la droite de ne pas avoir vérifié si « une partie de la population visée » pouvait être désavantagée par ces transformations. Elle a plaidé pour que le sujet soit traité dans le cadre de la réforme des retraites promise par Emmanuel Macron, dont les grandes lignes doivent être dévoilées à la mi-décembre.

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