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Retraites: Borne prête à suivre les Républicains sur les carrières longues

Alors que la réforme des retraites arrive en séance publique à l'Assemblée nationale et que se profile une nouvelle journée de mobilisation dans la rue, Elisabeth Borne fait un pas vers la droite. Dans une interview accordée au Journal du dimanche, la Première ministre déclare qu'elle va « bouger » à la suite des amendements déposés par le groupe Les Républicains, et notamment celui visant à limiter à quarante-trois ans la durée de cotisation de ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans.

« J'entends leur souhait concernant ceux qui commencé à travailler tôt », affirme Elisabeth Borne, promettant d'étendre le dispositif de carrière longue à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans. « Ils pourront ainsi partir à 63 ans, conformément aux règles prévues par le dispositif », ajoute-t-elle. Et ce même si la mesure coûtera entre 600 millions et 1 milliard d'euros par an, cela concernera jusqu'à 30.000 personnes.

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 Oui à la revalorisation de la pension, non à l'amendement Pradié

La Première ministre annonce également avoir « retenu l'idée » de sa majorité et des LR de faire bénéficier les actuels retraités - et pas seulement les futurs - de la revalorisation de la pension minimale [à 1.200 euros, Ndlr]. Avec ces deux gestes, elle devrait pouvoir compter sur le soutien de la droite. Elisabeth Borne se dit d'ailleurs « convaincue » que cette opposition sera « cohérente » avec ce qu'elle a toujours porté.

 En revanche, la locataire de Matignon juge « incompatible » l'amendement porté par le député (LR) du Lot, Aurélien Pradié, qui propose que celles et ceux ayant cotisé un trimestre avant 21 ans puisse partir avant 64 ans. « Je ne vois pas à quoi il fait référence et je ne sais pas s'il a mesuré toutes les conséquences de son amendement... mais il coûte 10 milliard d'euros ! », s'exclame Elisabeth Borne. Il ne suffit pas d'avoir fait un job d'été, mais d'avoir travaillé au moins un mois au SMIC pour valider un trimestre, dit-elle.

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L'index seniors étendu aux entreprises de plus de 50 salariés

Considérant que « trop souvent », les entreprises arrêtent de former ou de recruter des seniors, avec des plans de départ volontaires ciblant les plus de 59 ans, le gouvernement a proposé la création d'un index senior. A cet égard, la Première ministre se déclare « favorable » aux amendements de sa majorité, l'étendant progressivement aux entreprises de plus de 50 salariés, contre 300 dans le texte actuel.

« Il faut aussi pouvoir suivre les progrès des entreprises et qu'elles mettent en place des plans d'action pour s'améliorer, sous peine de sanctions financières jusqu'à 1% de la masse salariale », poursuit Elisabeth Borne.

 Cette dernière va également « unifier » les prélèvements sociaux des indemnités de rupture conventionnelle et de départ à la retraite en les fixant à 30%, considérant qu'il est aujourd'hui « financièrement plus avantageux » de faire partir un salarié avant la retraite.