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Retraites : l’exécutif fait peser la menace de la dissolution pour assurer le passage de sa réforme au Parlement

Emmanuel Macron « s’en remettrait aux Français » en cas de motion de censure, a assuré le ministre du travail, Olivier Dussopt. Mais ni la majorité ni l’opposition ne paraissent avoir intérêt à un retour aux urnes.

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Quatre mois après les élections législatives, la patience de l’exécutif connaît ses premières limites. Sans majorité absolue, le président de la République, Emmanuel Macron, serait prêt à dissoudre l’Assemblée nationale en cas d’adoption d’une motion de censure contre le gouvernement. Une démarche envisagée par une partie des oppositions en cas de recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution – qui permet l’adoption d’un texte sans vote sauf motion de censure – pour faire passer le projet de loi sur les retraites qu’il compte présenter « avant l’hiver », a fait savoir jeudi 29 septembre la première ministre, Elisabeth Borne, au lendemain d’un dîner à l’Elysée réunissant les responsables de la majorité.

« Si toutes les oppositions se coalisaient pour adopter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, [Emmanuel Macron] s’en remettrait aux Français et les Français trancheraient, et diraient quelle est la nouvelle majorité qu’ils veulent », a prévenu, lapidaire, le ministre du travail, Olivier Dussopt jeudi 29 septembre, sur LCI. C’est la première fois qu’un membre du gouvernement, a fortiori au nom du chef de l’Etat, s’exprime en ces termes depuis le big bang électoral du 19 juin, qui a conduit le président de la République, Emmanuel Macron à n’obtenir que 250 députés à l’Assemblée nationale.

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« Chiche ! », a tweeté, jeudi, dans la foulée, Marine Le Pen, la présidente des 89 députés du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée. La France insoumise (LFI) a aussi pris au mot l’exécutif. « Quand vous voulez : la Nupes [Nouvelle Union populaire écologique et sociale] est prête à vous défaire ! », a réagi la cheffe de file des députés du parti de gauche, Mathilde Panot. Le leader « insoumis » Jean-Luc Mélenchon, a dit voir dans ces déclarations non pas « une menace mais une opportunité », lui qui théorise depuis le lendemain des législatives auprès de ses troupes le scénario d’une dissolution imminente qui le mènerait à Matignon. « Je ne sais pas à quoi il joue, a cinglé de son côté le chef de file des députés Les Républicains (LR), Olivier Marleix, à propos d’Emmanuel Macron. Son rôle est de faire fonctionner les institutions de ce pays. »

Dans la majorité, peu croient à cette éventualité dans l’immédiat, tant les séquelles d’une campagne sans élan ni enthousiasme restent encore prégnantes au sein des troupes de la coalition présidentielle. « Ce n’est dans l’intérêt de personne de dissoudre l’Assemblée maintenant », glisse le député du MoDem, Bruno Fuchs. Avant même d’en arriver à la dissolution, 58 signatures de députés sont nécessaires pour déposer une motion de censure. Pour qu’elle soit ensuite adoptée, il faut que 289 députés, soit la majorité absolue, l’adoptent. « Il faudrait que tous les élus de la Nupes, ceux du RN, et tous Les Républicains votent ensemble, précise le constitutionnaliste Jean-Philippe Derosier, et pour cela, leurs partis doivent avoir des intérêts convergents pour retourner aux élections. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. »

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